A Auschwitz, les Allemands avaient installé des installations d’épouillage ultra-modernes, fonctionnant avec des ondes ultra-courtes

INTRODUCTION

Le lecteur trouvera ci-après la quintessence d’une étude de l’ingénieur allemand Jürgen Nowak. Elle a été publiée en 1998 sous le titre : « Kurzwellen-Entlausungsanlagen in Auschwitz » dans la revue révisionniste en langue allemande Vierteljahreshefte für frei Geschichtsforschung, animée par Germar Rudolf.

Sans rien changer au fond, j’ai remanié le texte afin de le rendre plus attractif aux lecteurs francophones. Certains passages ont été omis et l’ordre des paragraphes a été changé.
La rédaction du Révisionniste tient à la disposition de ses lecteurs une copie de l’article original en allemand.

Cette étude est d’une grande importance car non seulement elle dévoile un aspect jusqu’alors inconnu de la vie à Auschwitz, aspect qui va à l’encontre de la thèse selon laquelle ce camp aurait été destiné à l’extermination des détenus, mais aussi, elle met en lumière la malhonnêteté des historiens actuels qui persistent à occulter volontairement tous les documents défavorables à leurs thèses.

En 1993, le pharmacien français Jean-Claude Pressac publia un nouvel ouvrage intitulé : Les Crématoires d’Auschwitz . La Machinerie du meurtre de masse (éd. du CNRS, Paris). L’auteur avait eu accès à des archives jusque-là inexplorées.

Dans la chronologie publiée en fin d’ouvrage, cinq précisions appelaient plus particulièrement l’attention du curieux :

- 30 juin [1943] : Première réunion à la Zentralbauleitung [Direction centrale des constructions] concernant l’installation dans le bâtiment de réception du Stammlager d’une station expérimentale d’épouillage fixe fonctionnant par passage des vêtements dans un c[h]amp d’ondes ultracourtes, mis au point par la Siemens-Schuckertwerke AG de Berlin. On prévoit d’y épouiller 13 à 15 000 habits par jour [p. 121] ;

- 28 octobre [1943] : Deuxième réunion à la Zentralbauleitung concernant le montage de la station d’épouillage fixe dans le bâtiment de réception du Stammlager. L’ingénieur Franke de la Siemens explique aux SS de la Zentralbauleitung la disposition de la station et les travaux d’aménagement requis [p. 122] ;

- 11 décembre [1943] : Troisième réunion concernant la station d’épouillage à ondes ultracourtes provoquée par l’arrivée du matériel et appareils Siemens [p. 122] ;

- 25 mai [1944] : Départ de Breslau pour Auschwitz d’une station d’épouillage mobile à ondes courtes [p. 123] ;

- 30 juin [1944] : Mise en activité de la station d’épouillage fixe par ondes courtes Siemens au Stammlager. Son rendement réel est de 2 000 effets par jour [p. 123].

Plus loin, dans la rubrique intitulée : « firmes ayant livré des installations et matériels sanitaires (épouillage et autres) », figurait la Siemens-Schuckertwerke aktiengesellschaft, département industrie, avec comme ingénieur responsable Franke.
J.-C. Pressac précisait que cette entreprise avait « Livr[é] la station d’épouillage expérimentale fixe à ondes ultracourtes du Stammlager » (p. 140).

C’était là un élément nouveau. Jusqu’à ce jour, personne n’avait révélé l’existence à Auschwitz d’installations à ondes ultracourtes pour la destruction des poux.

J.-C. Pressac avait eu l’immense mérite d’en parler. On pouvait toutefois regretter l’absence de plus amples développements. Car le fait que cette technique révolutionnaire ait été utilisée à Auschwitz pouvait avoir des conséquences non négligeables sur notre vision du camp.

Depuis 1945, en effet, Auschwitz était décrit comme une usine de mort. D’après la version officielle, les déportés y étaient tués soit dès leur arrivée par gazage, soit en quelques mois suite aux mauvais traitements et au manque de soins. Or, dans un tel camp, on ne se préoccupe pas (ou peu) de l’hygiène des détenus.
Dès lors, comment expliquer l’installation d’une machinerie révolutionnaire pour combattre les poux ? S’agissait-il d’une simple machine expérimentale qui devait être testée là mais qui, par la suite, servirait ailleurs, sans que les déportés ne puissent en bénéficier ? A-t-elle réellement fonctionné ou - comme semble l’affirmer J.-C. Pressac - n’a-t-elle pas donné entière satisfaction ?

Soucieux de répondre à ces questions, J. Nowak a repris les recherches là où J.-C. Pressac les avait laissées. Ce qu’il a découvert est stupéfiant.
Des installations à ondes ultracourtes ont réellement fonctionné à Auschwitz et à Birkenau, avec un succès sensationnel. J’ajoute qu’elles ont également fonctionné ailleurs.
Employée pour la première fois de l’Histoire, cette technique, qui utilisait des courants à haute fréquence, était de loin supérieure à tous les autres procédés connus jusqu’alors. Non seulement elle tuait les poux et leurs lentes, mais aussi elle détruisait les bactéries responsables de l’apparition du typhus exanthématique, ainsi que put le démontrer le fabricant - la firme Siemens-Schuckert de Berlin - au cours d’expériences menées à petite échelle à partir de 1939.

Vus d’une manière très simplifiée, les appareils à micro-ondes employés aujourd’hui dans presque toutes les cuisines sont leurs descendants. Il y a peu, la presse a révélé que l’Institut pour la Technique agricole de Göttingen avait mis au point un procédé pour stériliser les aliments, procédé « fondé sur l’énergie des micro-ondes et de la vapeur »[1]. Eh bien ! il s’agit du même processus que celui décrit dans les documents dont nous disposons.
L’importance de cette découverte est d’autant plus grande qu’elle met en lumière la rétention de pièces capitales concernant la vie dans les camps allemands : 55 ans se sont écoulés entre la mise au point de ces installations et la première révélation de leur existence et de leur fonctionnement à l’époque. Pendant ces 55 ans, les documents que nous présenterons plus loin ont été cachés au public. Cette découverte confirme que la recherche scientifique sur Auschwitz n’en est encore qu’à ses débuts.

Avant d’étudier en détail la mise au point, la technique et les résultats obtenus par ces installations à ondes courtes, il convient de revenir sommairement non seulement sur la désinsectisation et la désinfection, mais aussi sur la prévention générale des épidémies telles qu’elles ont été pratiquées notamment à Auschwitz. Les documents d’archives sur lesquels nous nous fondrons permettent une analyse sûre et irréfutable, que ce soit sur le plan technique, sur le plan médical ou dans le domaine de l’organisation.

LE DANGER DES GRAVES ÉPIDÉMIES

Pendant très longtemps, lors des guerres, les épidémies ont toujours provoqué plus de victimes parmi la population et les soldats que l’usage des armes. Il a fallu attendre l’utilisation criminelle de la bombe atomique par les USA, en violation des conventions qui protégeaient les non-combattants, pour que cette réalité change.

Durant la guerre 14-18, le typhus fut très redouté

Pendant la première guerre mondiale, le typhus exanthématique - ou typhus pétéchial - fut la maladie contagieuse la plus redoutée sur le front de l’Est. Des milliers de soldats allemands sur le front russe en moururent.
L’épidémie - qui atteint le territoire allemand à la fin de la guerre - ne put être éradiquée qu’après la mise en place de rigoureux moyens de défense. Si bien que dans les années qui suivirent, le danger du typhus resta fortement ancré dans la conscience des autorités médicales et militaires.

La prophylaxie dans les années 30

En 1930, Der GroBe Brockhaus (volume 6), consacra au « typhus exanthématique, typhus pétéchial » un très long article.
On y expliquait que le vecteur de cette grave maladie infectieuse était le pou : celui-ci véhiculait l’agent pathogène, « la Ricksteta Prowazeki (découverte en 1910 par Rocketts et par Prowazek en 1913), un microorganisme rencontré dans l’intestin et aussi dans la glande salivaire de poux infectés »

Après une description détaillée des symptômes de la maladie et de son évolution, l’encyclopédie constatait :

Le typhus exanthématique se manifeste de préférence là où les conditions sociales et hygiéniques sont défavorables : dans les habitations surpeuplées, obscures et mal aérées, les hôpitaux, les prisons, les bateaux d’émigrants, lorsque les récoltes sont mauvaises, pendant les périodes de disette ou d’augmentation du coût de la vie.
Aussi le nomme-t-on également typhus de famine, typhus des hôpitaux militaires, des geôles, des navires ou typhus de guerre. A l’état endémique, le typhus se rencontre en Russie, dans les pays balkaniques, en Afrique du Nord, en Asie mineure et au Mexique.
Selon Terrassewitsch, en Russie, pendant la période 1918-1921, 25 à 30 millions de personnes, soit 20-23 % de la population, souffraient de typhus exanthématique […].
La lutte et la prophylaxie assurées de succès contre le typhus exanthématique passent par toutes les mesures qu’il est possible de prendre pour exterminer le pou du corps.

Contre le typhus.. l’acide cyanhydrique

D’innombrables publications approfondirent le sujet ; des essais pratiques permirent d’élargir les connaissances dans le domaine de la lutte contre les agents transmetteurs du typhus.
Dans son ouvrage publié en 1933 et intitulé : Blausäure zur Schädlingsbekämpfung (L’acide cyanhydrique pour combattre les parasites), le docteur G. Peters rapporta que, dès 1910 aux USA, des navires étaient traités au gaz cyanhydrique et que des installations ressemblant à des tunnels avaient été construites afin de désinsectiser d’un seul coup des trains entiers.

Ces faits démontrent que dès le début du XXe siècle, la lutte contre les parasites passait généralement par l’utilisation de l’acide cyanhydrique. Les nationaux-socialistes n’ont donc rien inventé !

1942 : une épidémie de typhus frappe Auschwitz

En 1941, dans son article intitulé : Über die Sanierungsanstalten der deutschen Kriegsgefangenenlager (Sur les installations de désinfection dans les camps allemands de prisonniers de guerre), le professeur F. Konrich déclara que les maladies contagieuses comme le typhus « avaient chez nous disparu depuis longtemps ».
A l’époque, les autorités allemandes pensaient pouvoir éviter l’apparition d’épidémies.
Un an plus tard, cependant, au début du mois de juillet 1942, le typhus exanthématique fit pour la première fois son apparition au camp d’Auschwitz. Il avait été introduit dans le camp par des travailleurs civils.

Les installations de désinfection et de désinsectisation présentes à Auschwitz fin 1942

A cette époque, des installations de désinfection et de désinsectisation existaient déjà ou furent mises en service dans le camp[2]. Une liste parue en janvier 1943 les décrivait ainsi (les données chiffrées se rapportent à un fonctionnement quotidien de 24 heures) :

Au camp de concentration (camp de détention préventive) :

- Bloc 1 : Une installation de désinsectisation à air chaud, fabriquée par la firme Klein pour 1 800 (?) hommes et environ 3 600 couvertures, en fonctionnement depuis l’automne 1940 ;

- Bloc 3 : Une installation de désinsectisation au gaz acide cyanhydrique [Zyklon B] pour 1 400 hommes et environ 20 000 articles de lingerie.

- Bloc 26 : Une installation à air chaud pour 2 000 hommes.

- Bâtiment de désinsectisation au D.A.W. [Kanada I] : Une installation de désinsectisation au gaz de Blau [mélange conçu par le chimiste F. Blau] pour environ 30 000 articles de lingerie, couvertures etc. [Il s’agit des installations du bâtiment BW 28 en fonctionnement depuis l’été 1942].

- Baraque de désinsectisation pour les travailleurs civils : une installation de désinsectisation à air chaud, fabrication de la firme Hochheim, pour une prestation quotidienne de 2 000 hommes, avec une grande installation de bains-douches et un appareil de désinfection à emplacement fixe et incorporé au bâtiment.

Au camp de prisonniers de guerre (KGL)

- BW 5a à l’intérieur du secteur B Ia : Un appareil de désinfection (fabrication Werner) et un appareil à air chaud (produit Hochheim) en fonctionnement depuis novembre 1942 pour 2 000 hommes.
Une chambre pour le gazage à l’acide cyanhydrique permettant la désinfection de 8 000 couvertures. Intégrée au bâtiment, elle fonctionne depuis l’automne 1942.

- BW5b à l’intérieur du secteur B Ib : Même équipement qu’au BW5a[3].

Malgré ces installations, le typhus se répandit rapidement, causant une effroyable épidémie. A supposer qu’Auschwitz ait été un simple « camp de la mort », les autorités auraient dû se réjouir de cette aide naturelle apportée à l’extermination des détenus. Elles auraient dû laisser la situation se détériorer.
Or, nous allons voir qu’il n’en fut rien.

L’institut d’Hygiène de la Waffen SS se préoccupe d’Auschwitz

Le docteur Wirths

A cette époque, l’Institut d’Hygiène de la Waffen SS, créé à Berlin en 1942, était responsable de la salubrité des camps de concentration[4].
Le 6 septembre 1942, un médecin chargé des questions d’hygiène fut nommé à Auschwitz. Il s’agissait du docteur Eduard Wirths. Sa mission était d’apporter des améliorations sensibles afin que la vie des détenus (et du personnel) fut sauvegardée. Wirths ne resta pas inactif, bien au contraire.

Premier rapport du Dr Wirths

Après avoir réalisé un état des lieux, il rédigea un rapport à la Kommandantur. C’était le 4 décembre 1942. Dans ce rapport, il informait ses supérieurs que

Pour le moment, trois grandes installations de désinsectisation, de douches et de saunas [avaient] pu être mises en service, à savoir deux installations pour les détenus [BW5A et BW5b] et une installation pour les personnes faisant partie des troupes de la S».

L’auteur précisait que la capacité de ces installations était de :

3-4 000 hommes en 24 heures.

puis il ajoutait :

On a renoncé complètement à la désinsectisation au Zyklon-B, car il apparaît que le succès de ce procédé n’est pas assuré à 100 %[5].

Malgré ces efforts, le typhus continuer à faire des ravages, si bien que le Dr Wirths « reçut de Berlin l’ordre formel d’enrayer l’épidémie à tout prix »[6].

Le Dr Wirths obtient l’amélioration des installations d’hygiène

Le 18 avril 1943, dans un autre rapport, Wirths alerta ses supérieurs au sujet du système de canalisations et des toilettes de Birkenau qui, estimait-il, ne répondaient pas aux besoins du camp.
En guise de conclusion, il appelait l’attention sur le fait que, sans améliorations, « de grands dangers d’épidémies seraient inévitables »[7].
Trois semaines plus tard, le 7 mai, lors d’une conférence en présence du Generalmajor de la Waffen SS Kammler, Wirths renchérit en déclarant :

[…] le maintien des détenus en bonne santé pour les grandes tâches ne paraît pas assuré en raison du mauvais état des latrines, d’un système d’égouts insuffisant, d’un manque de baraques et de latrines séparées pour les malades et du fait que les possibilités de lavage, de bains et de désinfection font défaut[8].

Dans la mesure du possible, à une époque de restrictions sévères, ses demandes furent prises en compte. Parfois même dans ce qui pouvait sembler le plus insignifiant.
Le 10 mai 1943, ainsi, le chef du service C du WVHA (Bureau central de la SS pour l’Économie et l’Administration) donna l’ordre que des couvercles soient placés sur les toilettes d’Auschwitz - Wirths avait demandé que cette initiative élémentaire soit prise - et que 100 rouleaux de carton bitumé soient fournis pour réparer les toits endommagés des blocs 29 et 31 du jardin d’enfants au camp des tziganes[9].

Présence à Auschwitz d’inaptes au travail

Notons en passant que cet ordre confirme la présence d’enfants à Auschwitz, donc d’inaptes au travail.

Il est à rapprocher d’une autre pièce, un compte rendu de 18 pages rédigé suite à la visite à Auschwitz, le 25 septembre 1942, de l’Obergruppenführer et général de la Waffen SS Pohl.
Sous le titre : « Aperçu sur la mobilisation totale pour le travail », on apprenait que 28 207 internés vivaient dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau et dans le camp de prisonniers de guerre.
Parmi eux, 5 481 (dont 760 à Birkenau) étaient déclarés « inaptes au travail » ou « incapables d’être mobilisés » dans une quelconque activité[10].

Voir document concernant les inaptes au travail à Auschwitz :
inaptes_a_auschwitz
Or, d’après la thèse officielle, à Auschwitz, les inaptes au travail étaient gazés soit dès leur arrivée (s’il s’agissait d’enfants, de femmes enceintes et de vieillards) soit lorsqu’ils étaient déclarés tels (s’il s’agissait d’adultes tout d’abord déclarés aptes).
Encore une fois, comment concilier cette thèse avec ces deux documents issus des archives d’Auschwitz ?

Poursuivons cependant.

Le Dr Wirths commande dix installations d’épouillages à l’air chaud

micro-ondes_illustr-1Afin d’augmenter les possibilités de désinfection, Wirths porta son choix sur six installations à air chaud pour la destruction des parasites.
Il en fit officiellement la demande dans une lettre du 25 mai 1943 (voir cliché)[11].

Les notes manuscrites au bas de la page confirment que la commande fut passée dès le lendemain par le spécialiste pour le chauffage à la Direction des constructions, Jährling.

L’intense activité du Dr Wirths

dr_wirthsDurant le printemps et l’été 1943, Wirths fit également analyser l’eau du camp, comme en témoignent les rapports. Ces analyses bactériologiques s’inscrivaient dans la politique de prévention des maladies contagieuses.

L’activité du médecin d’Auschwitz fut si grande, avec de très nombreuses lettres et rapports, que la Direction centrale des Bâtiments dut constituer des dossiers particuliers. Ainsi en témoigne le document reproduit ci-après et qui, à l’époque, fut classé dans le dossier « Conditions hygiéniques » (Hygienische Verhältnisse, noté en abrégé « Hyg. Verhältn. »).
A la lumière des documents disponibles, nous pouvons affirmer que le docteur Wirths fut un homme de devoir, qui obéit à l’éthique de sa profession et qui remplit correctement sa mission. Dans son ouvrage déjà cité, d’ailleurs, J. Garlinski ne le cache pas. Il écrit :

De nombreux témoins oculaires sont d’accord pour déclarer que c’était un homme correct et qu’il tenta d’alléger les souffrances des détenus[12].
[…] le docteur Wirths […] parvint, par diverses mesures, à abaisser considérablement le taux de mortalité [p. 195].
Il lui fut répondu [à E. Wirths] qu’il n’entrait dans les intentions de personne [parmi les détenus du camp] de comprendre Wirths et sa famille dans la condamnation générale prononcée contre les SS d’Auschwitz […] [p. 213].

Des documents ignorés par les historiens

Ajoutons qu’en 1943, l’Institut d’Hygiène de la Waffen SS installa à Rajsko, près d’Auschwitz, un poste secondaire : le « Service pour l’examen hygiénique et bactériologique Sud-Est de la Waffen SS ».
Les documents publiés par ce service, 151 volumes de 1943 à 1945, ont été conservés[13].
A ce jour [1997], nous connaissons 110 000 analyses de laboratoire. Beaucoup de fac-similés, qui sont autant de pièces justificatives riches en précieux renseignements, sont consultables dans les Cahiers d’Auschwitz (die Hefte von Auschwitz[14]).
Malheureusement, les chercheurs sous-estiment la valeur de ces livres.

LES INSTALLATIONS DE DÉSINFECTION À ONDES COURTES

Ces précisions effectuées, venons-en aux installations de désinfection à ondes courtes.

Une découverte fortuite en 1936

Tout commença en 1936, lors des Jeux Olympiques organisés à Berlin. Un gigantesque émetteur radio avait été installé afin de retransmettre l’événement dans le monde entier. Les techniciens qui le faisaient fonctionner constatèrent que la machine avait sur les insectes des effets jusqu’alors inconnus.
Troublés, les scientifiques réalisèrent une série d’expérimentations.

Première réalisation en 1939

En 1939, la frontière orientale allemande était aussi celle des puces, des poux etc.
L’invasion puis l’occupation partielle de la Pologne posa donc, entre autres, le problème de la destruction de la vermine. Le principal effort devait être dirigé contre les poux, vecteurs du typhus exanthématique.

A cette époque, les usines Siemens-Schckert (Siemens-Schukertwerke Gmbh, notée maintenant SSW) mirent au point, en collaboration avec les Siemens-Reiniger AG (usines de manufacture d’appareils médicaux), les installations à ondes courtes.
L’objectif était double : désinfecter plus vite (l’air chaud et les gaz ayant une action lente) et mieux (en détruisant également les bactéries responsables de l’apparition du typhus).

Sous la direction du professeur Hase, des expériences couronnées de succès furent menées par les SSW en collaboration avec l’Institut biologique du Reich à Dahlem. La supériorité de cette nouvelle méthode apparut très vite : les appareils avaient un grand champ d’action, permettaient un traitement de très courte durée (quelques secondes) avec une certitude de tuer non seulement les poux mais aussi leurs lentes (pour les bactéries pathogènes, il fallait plusieurs dizaines de secondes).

La multiplication des camps entraîne l’accroissement des besoins concernant la préservation de l’hygiène

La mondialisation du conflit et la nécessité de soutenir l’effort de guerre eut pour conséquence la construction, dans les territoires soumis à l’Allemagne, de très nombreux camps et sous-camps : camps de prisonniers de guerre, camps de travailleurs volontaires, camps de travaux forcés, camps de concentration, ghettos, camps disciplinaires..

Rien qu’en Pologne, on en compta 5 877[15]. Ce nombre, notons-le en passant, ne prouve nullement qu’une terrible politique de répression aurait été menée par les autorités allemandes. Il est dû au fait que, très rapidement, l’Allemagne avait délocalisé beaucoup de ses industries en Pologne, afin de les mettre hors de portée des bombardiers ennemis.
Par conséquent, beaucoup de travailleurs étrangers (volontaires ou forcés) avaient dû être logés dans le Gouvernement général, ce qui avait nécessité la construction de multiples camps.

L’installation « Osten II »

Mise au point en 1943

Quoi qu’il en soit, les autorités qui géraient ces camps (et qui dépendaient de la SS) s’intéressèrent vivement aux nouvelles machines des SSW. Avec leur soutien en personnel et en matériel, la mise au point des installations à haute fréquence put être poursuivie malgré la guerre et les restrictions.
En 1943, la SS passa commande de cinq installations mobiles, de type « Osten II ». La première d’entre elles ayant fait ses preuves à Lublin, une nouvelle commande fut passée, pour cinq stations fixes cette fois.

Son fonctionnement

L’ « Osten II » était placée sur la remorque d’un camion que fabriquait la firme Dromos-Werke à Leipzig. Un raccordement au réseau de 380 Volts ou un générateur de courant suffisaient pour la faire fonctionner.

Un film existe, probablement tourné à Lublin, qui montre cette machine en fonctionnement. Bien qu’il soit peu instructif, car on ne voit pas l’aménagement intérieur de la remorque du camion, il montre tout de même le processus opératoire : des sacs de vêtements sont posés, entre des vitres transparentes (probablement du plexiglas), sur une bande transporteuse qui les conduit jusqu’à la zone de désinfection.

Ce film se trouve dans des archives privées. Depuis 55 ans, il n’a jamais été rendu public.
Voir le fragment d’un schéma technique d’une installation d’épouillage à ondes courtes :
micro-ondes_technique

Pour des installations mobiles ?

Pourquoi les premières installations construites étaient-elles mobiles ? Tout simplement parce qu’elles devaient servir au front, c’est-à-dire en des lieux très divers. Elles étaient prévues pour désinsectiser en un temps record l’équipement de 400 hommes.
Par la suite, cependant, la préférence fut donnée aux installations stationnaires. Celles-ci devaient être établies dans les centres où les troupes étaient transbordées. Leur déplacement était toujours possible, mais en un temps plus long (plusieurs heures, voire une journée).

Mode opératoire

Les essais effectués en mai 1942 démontrèrent que les vêtements à traiter devaient être exempts de toute pièce métallique (comme aujourd’hui dans les appareils à micro-ondes) et qu’une légère humidification des tissus était souhaitable. On confirma en outre qu’un traitement long de 30-40 secondes permettait de détruire jusqu’aux bactéries pathogènes.

On perd sa trace en 1945

Comme nous l’avons déjà écrit, la première installation « Osten II » fut mise en service à Lublin en 1943 et donna entière satisfaction. La route qu’elle suivit ensuite nous est connue jusqu’à la fin de la guerre.
Elle alla à Breslau puis à Birkenau et enfin à Gusen, un sous-camp de Mauthausen.

A partir de la fin de la guerre, on perd sa trace ; aujourd’hui encore, on ignore ce qu’elle est devenue.

L’installation « Osten III » à Auschwitz

A-t-elle détrôné les chambres à gaz de désinfection au Zyklon B ?

L’installation stationnaire « Osten III » fut construite à partir de l’ « Osten II ».
Elle était destinée au camp principal d’Auschwitz. Là, le bâtiment pour les admissions (BW160) comprenait différentes constructions aux destinations bien précises comme, par exemple, la blanchisserie.

Parmi ces constructions figurait, un peu en retrait, une installation Degesh conçue pour abriter dix-neuf chambres à gaz de désinfection fonctionnant au Zyklon B. Le gros œuvre était terminé depuis la fin 1942 ; seul manquait, pour chacune des chambres à gaz, l’indispensable plafond en béton armé.

micro-ondes_illustr-4_et_5C’est alors que la construction fut interrompue.
Aujourd’hui encore, on ignore pourquoi, mais il n’est pas impossible que ce soit à cause du développement des installations à ondes ultra courtes.

Dans un premier temps, en effet, les autorités choisirent de reconvertir quatre de ces chambres à gaz en pièces abritant les nouvelles installations (voir cliché - illustration 4)[16]. Peu après, un nouveau projet porta ce nombre à huit (voir cliché - illustration 5)[17], avec une possibilité de nouvel agrandissement. Comme le montrent les illustrations 4 et 5, les transformations architecturales à réaliser étaient minimes. Seules les chambres destinées à recevoir l’installation à ondes courtes devaient être dotées d’un second plafond isolant, en raison de l’indispensable chauffage. La séparation « côté impur/côté pur », typique d’une installation de désinfection, fut conservée.

Retards dans la livraison

Nous disposons d’une photographie qui montre cette installation à ondes courtes en service, ainsi que du plan de montage du matériel[18].
D’autres documents existent également, que ce soient des projets, des calculs prévisionnels ou des plans de détail. Quinze détenus furent affectés à l’installation de la machine. Au départ, la livraison avait été promise pour le 15 mai 1943[19]. Mais tout laisse penser que les SSW avaient sous-estimé les travaux de mise au point encore nécessaires.
Il est également possible que les difficultés d’approvisionnement ajoutées aux destructions d’usines par les bombardements aient causé les retards qui survinrent. De plus, l’engagement des travaux pour le placement de l’installation normale de chauffage dans le bâtiment BW 160 ne se déroula pas non plus selon l’emploi du temps prévu.
Le 18 mai 1943, la firme compétente fit savoir qu’elle attendait depuis le 5 décembre 1942 les attributions en fer et en métaux[20]. Il fallut attendre le 18 juin 1943 pour que le département C du WVHA communique que les installations à ondes courtes avaient été classées au plus haut degré d’urgence par le Ministère du Reich pour l’Armement et les Munitions[21].
Dans le même temps, toutefois, il apparut que les plans prévus devaient être repensés ; en effet, la capacité de l’installation était de 16 000 équipements en 24 heures.

Une grande efficacité

Le 30 juin 1943, le docteur Willing, du Département C III du WVHA (département des « questions techniques »), rédigea un communiqué encourageant dans lequel on lisait :

[…] après un passage d’une durée de 11 ou 12 secondes à travers le champ d’ondes ultracourtes, la totalité des microzoaires, de même que les bacilles et les bactéries, ainsi que les œufs, les lentes sont tués, et en l’espace d’un jour de fonctionnement ininterrompu, 13-15 000 vêtements peuvent être stérilisés[22].

Le processus de désinfection était le suivant : les vêtements infestés de poux étaient légèrement humidifiés à l’aide d’un pistolet pulvérisateur. Après pliage, on les réunissait dans des sacs qu’on plaçait dans des boîtes de 40 cm de long sur 12 cm de large. Ces boîtes étaient placées sur des bandes transporteuses qui les emmenaient dans le champ d’ondes à haute fréquence. Ces ondes provoquaient une élévation de la température (comme dans les fours actuels) qui entraînait la mort des parasites. 400 kg de vêtements pouvaient ainsi être traités par jour.

Une installation mobile prévue pour Birkenau

Outre l’installation stationnaire du camp principal, une installation roulante avait été prévue pour Birkenau. Elle devait être mise en service dans le secteur B II et visiter les différentes sous-sections. A cet effet, de courtes conduites latérales appropriées furent installées sur des mâts, dans chaque première baraque-lavoir, qui permettaient un branchement électrique.

Tous les documents existent encore

Toutes les pièces justificatives, comme la « commande » de la Direction des Bâtiments KGL (camps de prisonniers de guerre) du 16 juillet 1943, les « cartes de travail » qui furent ensuite préparées, avec la « Consommation de matériel », jusqu’à la dernière vis, et les heures de travail qui ont été appliquées, sont disponibles. Les « demande de procurer » pour obtenir les matériaux existent encore elles aussi[23]. La dernière demande date du 21 octobre 1943.

Toujours des retards

Les documents qui viennent d’être mentionnés prouvent non seulement que les autorités d’Auschwitz ont entrepris les préparatifs au plus vite, mais aussi - et c’est important pour juger l’ensemble de la situation - qu’elles se sont complètement fiées aux promesses faites.
Le 15 juillet ainsi, le médecin de garnison confirma que, comme il avait été convenu à la conférence du 1er juillet :

[…] l’installation fixe à ondes courtes pour la destruction des poux sera prête à être mise en service dans probablement huit semaines, mais l’installation mobile arrivera pour sa part dans trois semaines au maximum[24].

Ces délais ne furent toutefois pas respectés.
Dans la liste soumise le 30 juillet 1943, la livraison des installations était annoncée pour « début octobre »[25]. Mais octobre passa et rien ne vint. Il fallut attendre le 11 décembre 1943 pour que, enfin, les matériaux soient livrés et réceptionnés[26].
Préalablement annoncé pour le 16 janvier 1944 (au plus tôt), le début des travaux fut finalement fixé au 16 février 1944.
Le 25 mai 1944, l’installation stationnaire n’étant toujours pas achevée, ordre fut donné par un télégramme du WVHA de « diriger immédiatement le train automobile à ondes courtes pour la destruction des poux, de Breslau vers Auschwitz »[27]. Cette installation mobile fonctionna à Birkenau.

Des frais d’installation énormes..

L’installation stationnaire fut finalement achevée le 30 juin 1944. Les frais d’installation de cette machine révolutionnaire s’élevèrent à 98 000 RM de l’époque, soit 1 568 000 DM actuels[28].

.. mais une efficacité confirmée

Un mois plus tard (le 29 juillet), le directeur de l’Institut d’Hygiène de la Waffen SS, le Docteur Weber, vérifia l’efficacité de l’appareil. Le médecin de garnison assistait à l’essai.
Le 10 août, ce dernier rédigea à l’adresse de l’Office central de la SS pour l’Économie et l’Administration un rapport « sur l’efficacité des installations à ondes courtes pour la destruction des poux » (voy. l’illustration 6). On lisait notamment :

micro-ondes_illustr-6L’installation à ondes courtes pour la destruction des poux a été mise en service à Auschwitz le 30 juin 1944.
Le 5 juillet 1944, après que les ouvriers - jusque là sans compétences - aient été formés à son maniement, on a commencé à l’utiliser pleinement. Pour autant que les irrégularités dans la distribution du courant n’aient pas empêché son activité, elle a été mise en service tous les jours, sans toutefois être utilisée à plein rendement. Les chiffres qui suivent et qui indiquent les résultats obtenus pour la destruction des parasites pourraient donc être considérablement plus élevés, et au moins triplés.
Chaque jour en moyenne, l’installation a traité 1 441 ensembles de lingerie et de vêtements et 449 couvertures de laine ou piquées, ce qui fait en 32 journées de travail 46 122 ensembles de lingerie et de vêtements et 14 368 couvertures en laine ou piquées.
En d’autres mots, cela signifie : qu’en 32 journées de travail, jusqu’au 6 août 1944, 46 122 personnes au total, avec leur équipement en vêtements, linge et objets de literie, ont été débarrassées de leurs poux. L’ensemble des objets apportés par chacune de ces personnes pour être soumis à la désinfection est en général plus volumineux que, par exemple, celui d’un soldat en marche.
L’installation pour la destruction des parasites travaille très rapidement et de manière sure, ainsi que de nombreuses analyses faites à titre d’épreuve l’ont démontré […].
Pour rendre plus durable la période sans poux obtenue après la destruction des parasites par le traitement aux ondes courtes, on essaye actuellement l’injection d’une solution de Lautero […].
Les expériences entreprises à Auschwitz par l’Institut d’Hygiène Sud-Est de la SS et de la Police montrent que, avec une exposition d’une durée normale de 3 minutes, c’est-à-dire environ 45 secondes par article séparé, les sacs [comprenez : le contenu des sacs] soumis aux ondes courtes et testés ensuite sont complètement débarrassés des staphylocoques, des bacilles du typhus et de la diphtérie […][29].

Ces résultats ne prenaient pas en compte ceux obtenus par l’installation mobile dont l’envoi à Auschwitz II avait été ordonné en mai 1944. De plus, il est raisonnable de penser que les rendements furent, par la suite, sensiblement augmentés (à ce jour [1997], nous n’avons pas retrouvé de document ultérieur concernant le fonctionnement de ces appareils à Auschwitz).

Birkenau ne fut finalement pas livré

Enfin, soulignons qu’en mars 1944, une autre machine stationnaire à ondes courtes avait été commandée. Le 28 mars, le médecin de garnison communiqua :

L’installation fixe à ondes courtes pour la destruction des poux au camp de concentration d’Auschwitz II sera placée dans la nouvelle installation de désinsectisation […] à Birkenau[30].

Il s’agissait du bâtiment BW 32 dans lequel une installation de désinsectisation au gaz fonctionnait déjà à l’époque. Cette deuxième machine fixe ne fut cependant jamais livrée. Le 7 novembre 1944, la ZBL (Office central des Constructions) déclara dans un communiqué :

Il se trouve actuellement au camp de concentration I une installation à onde courtes stationnaire et une mobile au camp de concentration II »[31]

.. preuve qu’aucun autre appareil (qui eut été fixe ou mobile) ne fonctionnait dans le camp.

Des faits incompatibles avec la thèse officielle concernant les camps

Quoi qu’il en fut, les avantages offerts par ce genre d’installations étaient nets. Avec les chambres à gaz de type Degesch fonctionnant au Zyklon B, 70 à 75 minutes étaient nécessaires pour épouiller des vêtements.

Avec les fours de type Topf pour la désinsectisation, la durée du traitement variait de 60 à 80 minutes[32], de même que pour les autoclaves[33].

En revanche, avec les installations à ondes courtes, 11 ou 12 secondes étaient suffisantes, y compris pour la destruction des bactéries[34].
Au BW 32 (sauna central), les installations classiques de désinfection coûtèrent 153 000 RM[35] tandis qu’au BW 160, le prix de l’appareillage à ondes courtes s’éleva à 75 000 RM[36].

Notons en passant que l’addition de ces deux sommes s’élève à plus de 225 000 RM, soit plus de 10 millions de FF d’aujourd’hui (1,5 million d’Euros).
Comment expliquer que les autorités allemandes aient dépensé de telles sommes pour l’hygiène des détenus si ces derniers étaient finalement destinés à être exterminés peu de temps après ?

micro-ondes_illustr-10Dans le même ordre d’idée, mentionnons que le 30 septembre 1943, une requête fut présentée pour Birkenau (illustration 10), qui était relative à un projet de construction de plus de 32,2 millions de RM[37].
En valeur actuelle, cela représente plus de 1,5 milliard de FF. Là encore, comment expliquer que de telles dépenses aient été projetées si Auschwitz avait été un simple « camp d’extermination » ?

Signalons enfin que durant l’automne 1944, une machine à ondes courtes, l’ « Osten IV » fut livrée à Mauthausen et installée dans une baraque en bois.
Un croquis existe, qui montre comment l’installation avait été montée[38]. Les expériences réalisées à Auschwitz furent mises à profit, ainsi que le démontre un rapport très détaillé sur le sujet.

Une autre machine, l’ « Osten V », était destinée à Dachau. Deux témoignages à son sujet se trouvent dans les archives privées mentionnées plus haut. Mais ils sont contradictoires : l’un affirme que l’installation n’a jamais été livrée, l’autre qu’elle a été montée.

Mentionnons enfin que, jusqu’aux derniers jours de la guerre, des équipes travaillèrent à l’élaboration et à la fabrication d’appareils à ondes courtes. Une lettre du 22 février 1945 le démontre sans contestation possible (voy. l’illustration 10).

Quelle fut le sort de ces machines après la capitulation allemande ? Nous l’ignorons.

Selon un témoin, l’installation fixe d’Auschwitz fonctionna « jusqu’au dernier jour ». De plus, des documents découverts lors de nos recherches indiquent qu’en Union soviétique, des machines pour sécher le bois furent construites qui s’inspiraient du principe des appareils de désinsectisation à ondes courtes.
Il est donc possible que l’installation - ou au moins ses plans - soit tombée aux mains des Soviétiques qui s’en seront servis.

CONCLUSION

La présence à Auschwitz de deux installations de désinfection à ondes courtes - procédé révolutionnaire à l’époque - revêt une grande importance.

En effet :

1°) Elle apporte la preuve que les autorités s’efforçaient de préserver le camp des graves épidémies qui, en 1942, avaient causé des dizaines de milliers de morts chez les détenus.
Ce fait contredit la thèse encore véhiculée selon laquelle les camps comme Auschwitz auraient eu pour finalité la mort des déportés, soit immédiatement par gazage, soit après quelques mois suite au manque de soins. En vérité, les détenus étaient si importants pour le Troisième Reich qu’ils ont été les premiers à bénéficier des innovations techniques en matière d’hygiène. Le soldat allemand sur le front et les civils allemands n’ont, quant à eux, jamais pu jouir de cette nouvelle technologie capable de sauver des vies !

2°) Depuis 1992, aux USA, les archives soviétiques sont disponibles sous forme de films pour la recherche sur l’ « Holocauste ».
Or, à notre connaissance, aucun historien n’a publié d’étude comme la nôtre ; aucun livre sur Auschwitz n’est paru qui consacrerait ne serait-ce qu’un chapitre aux installations de désinfection à ondes courtes. Encore une fois, ce sont les révisionnistes qui cherchent et qui publient. Cet état de fait suffit pour savoir qui recherche la vérité et qui s’ingénie à l’étouffer.

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[1] Voy. Münchener Merkur, n° 253, 2 novembre 1996, article intitulé : « Lebensmittel in 3 minuten keimfrei ».
[2] Nous utiliserons ici les notions fixées en 1939 par le règlement de service de l’Armée allemande (document H Dv. 194), car le personnel, c’est-à-dire les médecins et les désinfecteurs, devaient les observer. « Désinfecter » (entseuchen) signifie : « détruire les agents pathogènes de la maladie (contagieuse) sur les objets, dans les locaux, les déjections et sur les corps de personnes pouvant transmettre la maladie infectieuse ». « Désinsectiser » (entwesen) signifie : « rendre les locaux, des objets et des personnes libres de parasites (microzoaires) qui transmettent les agents pathogènes, causent des dommages économiques ou peuvent importuner des personnes ». L’ordonnance citée indiquait tous les moyens physiques et chimiques de désinfection et de désinsectisation alors connus. Dans le même esprit, une « Instruction de travail » (Arbeitsanweisung) a été éditée en 1943 par l’Institut d’Hygiène de la Waffen SS à Berlin, avec pour titre : « Stérilisation, désinfection et désinsectisation » (Entkeimung, Entseuchung und Entwesung).
[3] Doc ZAM 5021-1-332-46/46a : « Installations hygiéniques au camp de concentration et de prisonniers de guerre d’Auschwitz ». Voy. également le document ZAM 502-1-332-9/10.
[4] Doc. ZAM 502-1-26-117.
[5] Doc. ZAM 502-1-332-117/119.
[6] Voy. Jozef Garlinski, Volontaire pour Auschwitz. La résistance organisée à l’intérieur du camp (éd. Elsevier Sequoia, 1976), pp. 171-2.
[7] Doc. ZAM 502-1-322-219.
[8] Doc. ZAM 502-1-233-33/38.
[9] Doc. ZAM 502-1-332-31. La mention « Très urgent » suivait la commande des rouleaux de carton bitumé.
[10] Doc. ZAM 502-1-19-86/103.
[11] Doc. ZAM 502-1-332-28.
[12] J. Garlinski, Volontaire.., op. cit., p. 129.
[13] Voy. Heinz Bobrach, Inventar archivalischer Quellen des NS-Staates (Münich, 1995).
[14] Hefte von Auschwitz, 1 bis 19, Sondernummern, Publications du Musée d’Auschwitz, 1959).
[15] Voy. Obozy hitlerowskie na ziemiach polskich 1939-1945 (Varsovie, 1979).
[16] Doc. ZAM 502-2-146.
[17] Doc. ZAM 502-2-149.
[18] Ces documents font partie d’archives privées.
[19] Doc. ZAM 502-1-333-33.
[20] Doc. ZAM 502-1-333-88.
[21] Doc. ZAM 502-1-333-34.
[22] Doc. ZAM 502-1-333-103/4.
[23] Doc. ZAM 502-1-316-356/367.
[24] Doc. ZAM 502-1-333-99.
[25] Doc ZAM 502-1-332-9/10.
[26] Doc. ZAM 502-1-337-23.
[27] Doc. ZAM 502-1-333-45.
[28] Doc ZAM 502-1-337-23, du 27 août 1943.
[29] Doc ZAM 502-1-333-7/8.
[30] ZAM 502-1-333-61R.
[31] Doc. ZAM 502-1-333-45.
[32] Doc. ZAM 502-2-149-7.
[33] Doc. ZAM 502-1-335-11/12.
[34] Doc. ZAM 502-1-333-103.
[35] Doc. ZAM 502-2-149-132.
[36] Doc. ZAM 502-1-333-84.
[37] Doc. ZAM 502-1-238-10.
[38] Les documents relatifs à cette machine se trouvent dans des archives privées à Berlin ; je me suis engagé à ne pas donner le nom de leur possesseur.

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