Des dizaines de « témoignages » sans valeur
L’opinion d’un spécialiste des gaz de combat
Introduction
Les révisionnistes sont souvent accusés d’écarter arbitrairement tous les documents qui viendraient gêner leurs « pseudo-démonstrations ». On leur reproche notamment d’écarter « tous les témoignages » qui viendraient prouver la réalité de l’ « Holocauste ». Parmi eux, on cite en particulier ceux des « rares survivants des Sonderkommandos », c’est-à-dire de ces déportés qui auraient été utilisés pour vider les chambres à gaz homicides et transporter les cadavres jusqu’aux fours crématoires (ou aux fosses de crémation). Certains noms reviennent souvent : Miklos Nyiszli, Henryk Tauber, Szlama Dragon, Alter Fejnsilber (alias Stanislaw Jankowski), Rudolf Vrba et Fred Wetzler, Filip Müller (pour plus d’informations sur ce faux témoin notoire, voir l’article « Muller et les fosses des crématoires »), Paul Bendel, André Lettich, Dov Paisikovic, etc
L’équipe du VHO a choisi de publier une très intéressante lettre d’un auteur qui - on le comprend - souhaite rester anonyme. Cette personne n’est ni historien, ni spécialiste de la déportation. Au départ, elle s’est intéressée à la première guerre mondiale et plus particulièrement, pour des raisons personnelles, à la guerre des gaz. Ses études lui permettent aujourd’hui de prendre position lorsqu’on parle des gazages homicides dans les camps allemands.
[Texte de la lettre]
En tant que connaisseur des gaz de combat et de la protection contre eux, voici mes réflexions concernant les « chambres à gaz » que les Allemands auraient utilisées pendant la guerre pour tuer leurs victimes.
Les gaz de combat
Première précision sur l’acide cyanhydrique
Je note tout d’abord que, contrairement à une opinion trop répandue, l’acide cyanhydrique n’est pas un gaz qui aurait été fabriqué uniquement par les Allemands. Certes son appellation la plus connue aujourd’hui, le Zyklon B, est une marque allemande. Elle désigne un insecticide fabriqué à partir d’acide cyanhydrique.
Mais n’oublions pas que pendant la première guerre mondiale, la France a fabriqué de la « vitrite », aussi appelée « vincennite », un gaz de combat obtenu en alourdissant l’acide cyanhydrique avec des fumigènes. Expérimenté pour la première fois au bois de Vincennes (d’où « vincennite »), il a été fabriqué à Vitry-sur-Seine (d’où « vitrite »). Par la suite, ce mélange a aussi été appelé « forestite ».
Les gaz de combat pendant la première guerre mondiale
Les gaz de combat ont été employés pendant la première guerre mondiale. Ils se répartissaient en trois groupes principaux :
- Les « chlorés » : dichlore ou Berthollite, sulfure d’éthyle dichloré ou ypérite, oxychlorure de carbone couramment appelé phosgène ;
- Les « bromes » : bromoacétone ou blotite, bromure de benzyle ou cyclite ;
- Les « arsines » dont les principaux représentants avaient été inventés par des professeurs américains : le diphénylaminochlorarsine ou admasite, du nom professeur Adam ; les (chlorovinyl)chlorarsines ou lewisite - couramment appelés « rosée de la mort » - synthétisés par le professeur Lewis de la Nouvelle-Orléans.
On notera que ces substances ne se présentent pas toutes sous forme gazeuse. Certaines, comme l’ypérite, sont des liquides lourds, non volatils. Ils sont généralement dissous dans un liquide volatile, ce qui facilitera leur dispersion dans l’atmosphère, à la manière des gaz proprement dits.
Quant à l’adamsite, il s’agit d’un solide répandu sous forme d’une fine poudre.
Pourquoi utiliser des gaz de combat ?
Leur utilisation comme arme vient du fait que, occupant tout le volume disponible, les gaz se répandent partout, ce qui permet d’atteindre tout ce qui se trouve dans un espace donné, y compris les ennemis cachés et terrés, donc protégés des projectiles.
De plus, s’ils ne sont pas fugaces, c’est-à-dire s’ils sont difficilement ventilés, ces gaz resteront dangereux longtemps. Contrairement à une balle qui devient inoffensive lorsqu’elle a perdu son énergie, ou à un obus qui devient inoffensif après avoir explosé, les gaz peuvent tuer aussi longtemps qu’ils subsistent dans un lieu donné à une certaine concentration.
Pendant la première guerre mondiale, des rapports ont fait état d’officiers intoxiqués après avoir dormi dans des draps provenant d’un village qui, vingt-quatre heures auparavant, avait une attaque à l’ypérite. Plus tard, d’autres rapports ont mentionné des accidents survenus dans l’Isère, dans une usine d’ypérite désaffectée depuis trois ans, à des personnes qui avaient remué de la terre dans laquelle avaient été déversées les eaux mères résiduelles de la fabrication.
Ces avantages entraînent un inconvénient majeur : mal utilisés, les gaz peuvent facilement atteindre leurs utilisateurs, soit qu’un vent contraire les aura ramenés en arrière, soit que les soldats auront occupé trop tôt une zone contaminée.
Cet inconvénient fait que, le plus généralement, les gaz sont utilisés en dernier ressort contre un ennemi caché et terré, donc très difficile à déloger.
Ainsi, ce n’est pas un hasard s’ils ont été utilisés pour la première fois sur le front ouest en avril 1915, entre Langemark et Ypres.
Car après la « course à lamer » qui s’était terminée par un match nul lors de la « mêlée des Flandres » (novembre 1914), et après l’échec de la tentative franco-britannique de percée vers Vouziers (février 1915), tout espoir de guerre courte s’était définitivement évanoui : la guerre des tranchées commençait. Il fallait donc tenter de déloger un adversaire solidement établi sur ses positions afin de percer le front et de remporter la victoire.
Dans son ouvrage intitulé Souvenirs de ma vie, le général allemand von Deimling, qui commandait le secteur où, le 22 avril 1915, la première attaque au gaz eut lieu, écrit :
Je dois reconnaître que la mission d’empoisonner l’ennemi comme on empoisonne les rats, me fit l’effet qu’elle doit faire à tout soldat honnête : elle me dégoûta. Mais si ces gaz toxiques amenaient la chute d’Ypres, peut-être gagnerions-nous une victoire qui déciderait de toute la campagne ? Devant un but aussi grand, il fallait taire les objections personnelles[1].
Et en effet, le chlore utilisé pour l’attaque fit de si gros dégâts chez l’ennemi que les troupes allemandes enlevèrent tout jusqu’à la ligne Steenstraat-Langemark, prenant au passage plus de cinquante canons[2].
Seul le manque de réserves suffisantes empêcha les Allemands d’arriver à Ypres[3].
La chambre à gaz homicide est un illogisme
En revanche, il est inepte de les utiliser lorsque l’ennemi est à merci, c’est-à-dire lorsqu’il peut être tué (ou neutralisé) avec des moyens traditionnels, beaucoup moins dangereux. Telle est la raison pour laquelle la chambre à gaz est un mode d’exécution capitale qui n’a pas fait fortune, loin de là.
Si l’on excepte quelques États riches qui pratiquent quelques mises à mort par an, donc qui peuvent se permettrent d’acheter des engins fort complexes, elle n’est pas utilisée dans le monde. On peut dire que la chambre pour tuer un ou deux condamnés à mort réduits à l’impuissance est contraire à la philosophie de l’utilisation des gaz.
En revanche, la chambre (à gaz) de désinfection est logique car, dans ce cas, l’ « ennemi » est l’insecte qui, de par sa petitesse, reste très difficilement accessible.
Une thèse officielle d’emblée suspecte
Ces quelques explications permettent de comprendre pourquoi la thèse des gazages homicides à Auschwitz et ailleurs apparaît d’emblée fort suspecte. Quand on tient ses victimes à sa merci, surtout s’il s’agit de femmes, d’enfants et de vieillards sans défense, on ne se complique pas la vie avec des gaz asphyxiants.
Si l’on refuse les fusillades massives[4], on utilise le tranchant de la lame, la balle dans la nuque (Katyn), le poison, l’asphyxie « naturelle » (j’y reviendrai), que sais-je encore, mais pas les gaz dont la manipulation est infiniment plus dangereuse pour un même résultat.
On pourra me répondre que les Allemands ont agi dans l’urgence. Mais cet argument ne sauve pas la thèse officielle, bien au contraire. Car quand on improvise, on choisit un moyen simple à portée, pas un processus difficile et dangereux.
Les problèmes de ventilation
Maintenant, supposons que les Allemands aient tout de même eu l’idée - saugrenue - d’asphyxier leurs victimes avec du Zyklon B. Je n’aborderai pas les problèmes liés à la diffusion du gaz à partir de granulés jetés par des trous dans le toit de la « chambre à gaz ».
J’admets - même si cela me paraît fort improbable - qu’un tel processus ait permis de tuer mille personnes en quelques dizaines de minutes.
Comme je l’ai expliqué plus haut, une fois les gens asphyxiés, le gaz utilisé peut tuer encore. Il va donc falloir ventiler la pièce, de préférence mécaniquement.
Une idée fausse
Pour beaucoup de personnes, on ventile mécaniquement un local en y installant une machine qui va aspirer l’air et le rejeter au dehors.
Ils oublient ce qui suit : si j’extrais l’air d’une pièce close, je vais créer un vide relatif à l’intérieur. En conséquence, de l’air extérieur va entrer par tous les orifices disponibles. Dans une pièce banale, ces orifices sont constitués par les tous de serrure, les espaces entre les portes et le sol, les jours au niveau des fenêtres. Mais si la pièce est hermétiquement close (ce qui est le cas d’une chambre à gaz), alors le seul orifice disponible est précisément le conduit de désaération qui donne sur l’extérieur.
Au niveau de ce conduit, deux courants d’air vont naître, l’un sortant, l’autre un entrant.
D’où le fait que, rapidement, l’extracteur fonctionnera « à vide » : il aspirera l’air qui vient juste d’entrer pour le rejeter dehors (voir schéma). Ainsi va se créer un courant circulaire qui empêchera la ventilation du local.
Les systèmes couramment utilisés
Pour pallier cette difficulté, on installe un autre conduit qui, lors de la ventilation, assure (par simple aspiration naturelle) l’arrivée d’air frais au-dedans de la pièce.
Mais un dernier problème surgit : sachant que, statistiquement, les molécules de gaz se déplacent de façon aléatoire, une partie de l’air fraîchement entré sera aspirée pendant que de l’air vicié restera dans la pièce.
Dans un local où les fluides peuvent s’écouler sans difficultés majeures, cet obstacle n’est guère insurmontable il arrivera un moment où la quasi-totalité de l’air vicié aura été extraite de la pièce.
Pour bien le comprendre, on peut recourir à l’image suivante : supposez que cent voleurs déambulent aléatoirement dans un hall de gare. La police vient, en arrête dix au hasard (ceux qui passent devant la porte) et les remplace par dix gens honnêtes. Puis, parmi ces cent personnes qui continuent à déambuler, elle en arrête à nouveau dix au hasard (toujours ceux qui passent devant la porte) qu’elle remplace par des gens honnêtes. Il va de soi que plus le nombre de vagues d’arrestation sera grand, moins il y aura de voleurs dans la pièce.
Mais comme les arrestations se font au hasard, moins il y aura de voleurs et plus, à chaque vague, le nombre de gens appréhendés seront des personnes honnêtes. Voilà pourquoi, très rapide au début, le processus ne nettoyage du hall sera de plus en plus lent au fur et à mesure que le temps passera.
On peut même supposer qu’à la fin, un ou deux voleurs chanceux resteront, les vagues d’arrestations aléatoires ne touchant plus que des gens honnêtes. Mais qu’importe, les processus aura réussi à 98 ou 99 %.
Il en va de même avec l’aération d’une pièce. Pour la purifier, il suffit de ventiler pendant un temps suffisamment long, sachant qu’il restera toujours une petite quantité d’air vicié.
Un cas où la ventilation complète est impossible
Mais que se passe-t-il si, dans le local, une fraction de l’air vicié rencontre des obstacles qui l’empêchent de circuler ? Pour répondre, reprenons notre image et modifiant la situation : dans le hall de gare, 80 voleurs déambulent aléatoirement et 20 sont bloqués dans un coin, entre des caisses très lourdes, donc impossibles à déplacer.
Jamais ces 20 voleurs ne passeront devant la porte (puisqu’ils sont paralysés). Dès lors, la police aura beau procéder à des arrestations, même à supposer qu’elle puisse, au bout d’un certain temps, appréhender les 80 autres voleurs, à la fin, elle ne fera qu’arrêter les gens honnêtes qui déambulent dans le hall. Bloqués dans leur coin, les 20 voleurs, eux, resteront.
Cette comparaison permet de comprendre que si une fraction de l’air vicié est emprisonnée quelque part dans la pièce, le processus de purification ne pourra jamais être un succès. Car au bout d’un certain temps, l’extracteur ne fera rejeter au dehors l’air pur qui a été insufflé.
Il aurait été impossible de ventiler une chambre à gaz allemande
C’est précisément ce qui serait arrivé dans une chambre à gaz où des centaines de victimes auraient été entassées.
Même à ignorer les problèmes liés aux bouches de désaération placées trop bas, à la fin, les corps enchevêtrés auraient formé de très nombreuses cavités closes où du gaz cyanhydrique aurait été emprisonné, ce qui aurait constitué un piège mortel pour les gens chargés de vider la « chambre à gaz ».
Une hypothèse inepte
Pour parvenir à purifier le local, l’unique moyen aurait été d’utiliser une grosse pompe à vide chargée de vider la quasi-totalité l’air de la pièce. Mais sans même parler des dégâts causés aux corps (certains auraient explosé), cette méthode aurait provoqué l’implosion de la pièce, surtout si les parois avaient comporté des orifices (fenêtres ou trous d’introduction) qui sont autant d’éléments de moindre résistance.
J’ajoute que si, grâce à une prouesse technique relevant de la science fiction, les Allemands étaient parvenus à utiliser une grosse pompe à vide, les témoins en auraient forcément parlé et des documents auraient été retrouvés. Mais ce n’est pas le cas. L’ancien déporté Lejb Langfus, par exemple, a procédé au démantèlement des crématoires 2 et 3. Dans son témoignage, il écrit :
Il est intéressant de noter qu’en premier lieu on démonte le moteur et la tuyauterie de l’aération pour les envoyer dans des camps : l’un à Mauthausen, l’autre à Gross-Rosen[5].
Les termes employés (moteur, tuyauterie, aération) démontrent qu’il s’agissait d’un appareillage banal, qui ne justifiait aucune remarque.
En l’absence de tout document et de tout témoignage, on peut donc affirmer que cette hypothèse de pompe à vide n’a aucun commencement de réalité.
Des « aveux » incroyables
Sachant qu’il était impossible de ventiler totalement le local, les Allemands auraient dû se trouver confrontés à des problèmes opératoires colossaux, des problèmes qui les auraient très certainement contraints à abandonner ce mode d’exécution.
Dans ses « confessions », R. Höss se complaît dans certains détails ; il parle par exemple de ses états d’âme et du réconfort trouvé auprès de ses chevaux. A plusieurs reprises, il évoque les problèmes liés à la ventilation.
Il explique par exemple que les gazages au bloc 11 furent abandonnés « car, après l’emploi du gaz, il fallait aérer tout le bâtiment au moins pendant deux jours » (Voy. Auschwitz vu par, p. 81). Il connaissait donc ces problèmes de désaération. Or, de façon très étrange, il n’en mentionne aucun qui aurait été rencontré aux crématoires 2 et 3.
Décrivant le processus de gazage, il souligne :
Une demi-heure après l’envoi du gaz, on ouvrait la porte et on mettait en marche l’appareil d’aération. On commençait immédiatement à mettre dehors les cadavres[6].
Même chose chez Pery Broad qui déclare :
On attend que le ventilateur aspire le gaz et ensuite le kommando de crématoire ouvre les portes de la salle des morgues [Ibid., p. 130.].
A propos des membres de ce kommando, R. Höss ajoute ce détail capital :
[…] on les voyait souvent traîner un cadavre d’une main et tenir dans l’autre quelque chose à manger et le mâcher [Ibid., p. 98.].
C’est donc qu’ils ne portaient même pas de masque à gaz ! L’ancien déporté David Olère confirme d’ailleurs dans l’un de ses dessins qui montre un détenu sans masque traînant deux cadavres hors de la chambre. Ainsi n’y aurait-il eu absolument aucun problème de ventilation : un simple « ventilateur » aurait suffi à désaérer entièrement le local et à purifier même les cavités formées par l’enchevêtrement des cadavres. C’est totalement impossible.
Ce simple constat permet de conclure que les scènes décrites par R. Höss, P. Broad et D. Olère sont entièrement imaginaires. Elles n’ont jamais pu se passer ainsi.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que les deux premiers témoins se contredisent. A propos des cadavres, R. iHöss précise :
Il n’y avait ni contorsion et les visages n’étaient pas crispés (Ibid., p. 97).
Or, P. Broad déclare :
Il était difficile de retirer de la chambre à gaz les cadavres cramponnés les uns aux autres, car les corps se sont raidis sous l’action du gaz (Ibid., p. 130).
Les « témoignages » d’anciens déportés
On me répondra que si les « bourreaux » n’ont rien dit sur les problèmes de ventilation, certains survivants du Sonderkommando en ont implicitement parlé, puisqu’ils ont précisé avoir travaillé avec des masques à gaz.
Ils n’ont rien apporté de nouveau
Tout d’abord, je soulignerai ce qui suit : dès 1945, un magistrat polonais, Jan Sehn, recueillit de très nombreux témoignages et « aveux » sur Auschwitz. Il entendit notamment des anciens déportés qui avaient travaillé dans les crématoires. Par conséquent, il était le mieux placé pour corriger, voire modifier profondément, les « aveux » incroyables de R. Höss.
Or, dans son ouvrage paru en français sous le titre : Le camp de concentration d’Oswiecim-Brzezinka (Auschwitz-Birkenau), J. Sehn reprend presque mot à mot la version de R. Höss. On lit sous sa plume :
Une demi-heure après que le gaz eut été jeté, on ouvrait la porte et on branchait la ventilation. On procédait immédiatement à l’évacuation des cadavres qui étaient transportés par des ascenseurs vers les fours [7].
J’y vois la preuve que, malgré toutes les auditions organisées, il n’avait découvert aucun récit plus précis ou plus crédible. Les « témoins » mentaient donc aussi effrontément que les bourreaux. Ce fait va d’ailleurs apparaître dans la suite de mon exposé.
Les principaux « témoins »
Il serait vain de le nier, plusieurs « témoins » ont effectivement parlé de masque à gaz. Parmi eux, citons notamment :
Miklos Nyiszli :
Le groupe du Sonderkommando, qui pénètre le premier dans la chambre à gaz, est muni de masques à gaz
[8].
Szlama Dragon :
On nous a remis à tous des masques et […] Moll nous a ordonné de transporter ces dépouilles dans la cour [9].
Henryk Tauber :
Bien qu’on mît en marche la ventilation dès l’ouverture de la chambre, une fois à l’intérieur de la chambre, nous portions des masques à gaz pendant les premiers moments où nous entrions pour sortir les cadavres » [10].
Mais cela ne sauve pas la thèse officielle, car l’emploi de masques à gaz n’aurait pas suffi à pallier les difficultés résultant de la ventilation incomplète du local.
Les inconvénients des masques à gaz
Le grand public croit que l’utilisation d’un masque a gaz est facile, qu’il suffit de le revêtir un peu comme l’on revêt un gant pour se protéger du froid, et qu’on peut alors vaquer librement à ses occupations. C’est entièrement faux. Le port du masque à gaz est difficilement compatible avec un travail physique pénible. Trois raisons à cela :
Ils gênent la respiration et fatiguent les muscles respiratoires
1°) Qu’il soit filtrant ou isolant, un masque impose toujours à la respiration une double gêne : une gêne chimique, sur laquelle je n’insisterai pas[11], et une gêne mécanique qui est la plus importante. Celle-ci résulte de la résistance offerte aux gaz par les différents constituants du masque : cartouche, orifices, soupapes et tuyaux respiratoires.
A ceux qui n’ont jamais utilisé cet objet, je leur propose l’exercice suivant : respirez en plaquant sans trop forcer votre main sur votre nez et votre bouche. Vous saurez comment on respire dans un masque. Au départ, la sensation est intolérable.
Dans un livre publié en 1936, destiné au grand public et traitant du « péril aérochimique », les auteurs prévenaient :
Tous ceux qui ont porté un masque anti-gaz savent que la gêne éprouvée à respirer dans cet attirail est presque insupportable au commencement [12].
C’est si vrai que pendant la première guerre mondiale, 2 % des décès ou des intoxications graves lors d’attaques au gaz avaient été dus à des masques « arrachés à cause de la gêne » (pp. 91-92). Preuve que la sensation d’étouffement est extrême, au point de pouvoir faire accomplir un acte inconsidéré (arracher son masque en pleine alerte).
Après un certain temps, certes, on s’y habitue. Mais il n’en reste pas moins que la respiration est entravée, ce qui pose tout d’abord un problème lié au temps du port du masque. En effet, à cause de la résistance offerte par les différents composants du masque, les muscles respiratoires vont devoir travailler davantage afin d’assurer le bon échange gazeux au niveau pulmonaire. Des expériences menées entre les deux guerres ont démontré que, quelle que soit la ventilation (c’est-à-dire le débit d’air dans les poumons), « le port du masque augmente de 50 % environ le travail de la respiration sans masque »[13].
Dès lors, si le port du masque se prolonge, les muscles vont se fatiguer, ce qui entraînera une accélération du rythme respiratoire et un début d’asphyxie :
[…] la respiration devient de plus en plus fréquente et de plus en plus superficielle. La ventilation alvéolaire est de moins en moins satisfaisante et des symptômes asphyxiques apparaissent (cyanose) [Ibid., p. 33].
Voilà pourquoi il est faux de croire qu’on pourrait porter un masque très longtemps, surtout sans entraînement préalable. Même pour une personne au repos, le port du masque provoque à la longue un début d’asphyxie par simple fatigue des muscles respiratoires.
C’est la raison pou laquelle les fabricants ont déployé des trésors d’imagination afin de limiter la gêne mécanique : utilisation de cartouches plus grosses (système Paillé et Vidal), de soufflets ou de ventilateurs pour faciliter la circulation de l’air (systèmes Leau, Loos, Cela Holding, Wonder), d’injecteurs travaillant comme trompe à air.
Mais ces systèmes, qui rendaient l’appareil plus onéreux, n’étaient pas utilisés dans les masques simples, c’est-à-dire les plus diffusés.
Les masques filtrants peuvent devenir instantanément inefficaces
2°) A l’époque de la deuxième guerre mondiale, il existait des masques isolants. Ces appareils fonctionnaient en circuit fermé : l’air expiré était régénéré par la cartouche. Ainsi pouvait-on respirer quel que fut le gaz toxique employé par l’adversaire et quel que fut le taux d’oxygène restant dans l’atmosphère. Cependant, ces masques étaient encombrants, plus chers, d’un maniement plus délicat et, surtout, leur autonomie était d’une heure ou deux au maximum, cela même dans les conditions optimales d’utilisation.
Voilà pourquoi à l’époque, les masques les plus couramment utilisés comprenaient une cartouche qui filtrait l’air et retenait les substances toxiques. Ce système comportait de nombreux avantages sur l’autre : encombrement moindre, prix moins élevé, utilisation plus simple, autonomie plus grande.
Il avait cependant deux gros inconvénients :
1°) l’oxyde de carbone, gaz dégagé par les explosions, n’était pas retenu par la cartouche filtrante (sauf une cartouche spéciale à base d’hopcalite) ;
2°) la filtration dépendait grandement du débit d’air traversant la cartouche.
Je m’arrêterai sur ce deuxième inconvénient. En 1938, d’après le cahier des charges français (mais c’était à peu près pareil ailleurs), un masque filtrant était conçu pour être efficace dans une atmosphère contenant 10 grammes par mètre cube de gaz phosgène avec un débit respiratoire de 15 litres par minute. Ces 15 l/min correspondaient à la respiration d’un homme au repos. Mais dès que le porteur marchait, le débit augmentait sensiblement. Et il augmentait encore en cas de travail physique ou de course.
De plus, il faut savoir que le débit respiratoire est un débit moyen observé lors d’une inspiration/expiration.
En vérité, la vitesse de l’air varie grandement lors d’une respiration ; elle est maximum à la fin de l’inspiration, au moment où les muscles vont se relâcher pour permettre l’expiration. C’est donc à cet instant que le masque risque d’être inefficace. Cette vitesse maximale est de 60 l/min au repos, de 100 l/min en marchant et de 240 l/min en cas de course.
On passe donc du simple au quadruple !
Or, des expériences menées en 1935 MM. Dautrebande, Philippot et Dumoulin ont démontré que dans une atmosphère contenant 1 g/m³ de gaz phosgène, une cartouche qui pouvait résister 18 heures avec un débit de 15 l/min ne résistait plus qu’une heure si le débit s’élevait à 117 l/min et devenait instantanément inefficace si le débit atteignait 150 l/min (Ibid., p. 37).
Des expériences semblables avaient démontré que si un débit de 25 l/min permettait encore à une cartouche d’être efficace dans une atmosphère renfermant 12 g/m³ de phosgène, avec un débit de 117 l/min, la même cartouche devenait inefficace dès que le taux de phosgène dépassait 1,2 g/m³ (Id.).
Autant dire qu’avec une telle cartouche,
1°) aucun travail physique de longue durée n’était possible ;
2°) le simple fait de courir entraînait immédiatement un début d’intoxication.
Voilà pourquoi tous les spécialistes de la protection contre les gaz de combat insistaient sur « la nécessité de réduire au minimum la fréquence respiratoire par le repos » (Ibid., p. 157).
Un déplacement du masque peut être fatal
3°) Une raison supplémentaire faisait recommander le repos. Entre 1917 et 1918, 13 % des décès ou des intoxications graves avaient été dus au déplacement accidentel du masque lors de l’attaque au gaz[14]. Or, tout travail avec un masque risque de provoquer un déplacement suite à un faux mouvement, une chute etc.
Critique des témoignages
A la lumière de ces précisions techniques, étudions les « témoignages ».
Outre les « aveux » de M. Höss et Broad, j’ai lu ceux, très complets, de Filip Müller[15], de Dow Paisikovic[16] de Paul (ou Charles) Bendel[17] de Szlama Dragon ,d’Henryck Tauber d’Alter Feinsilber[18] et de Yakov Gabbay[19].
J’ai également lu la version française du War Refugee Board publiée en 1945 avec le témoignage de deux juifs échappés d’Auschwitz (Rudolf Vrba et Fred Wetzler) et le rapport du commandant polonais resté anonyme. Enfin, je me suis procuré l’ouvrage intitulé : Des voix sous la cendre. Manuscrits des Sonderkommandos d’Auschwitz-Birkenau (éd. Calmann-Lévy, 2005).
Un travail difficile qui aurait été impossible à accomplir
Au sujet du travail qui aurait effectué dans la chambre à gaz, Perry Broad déclare:
Il est difficile de retirer de la chambre à gaz les cadavres cramponnés les uns aux autres[20].
De son côté », Myklos Nyiszli déclare :
Le groupe du Sonderkommando […] commence la séparation des cadavres enlacés les uns aux autres. C’est un travail très difficile. Ils nouent des courroies sur les poignets serrés dans une crampe rigide, et, aidés de ces courroies, ils traînent les cadavres mouillés et glissant jusqu’à l’ascenseur qui se trouve dans la pièce voisine[21].
Même son de cloche chez Zalmen Gradowski :
On tire, on arrache de force les cadavres hors de cet écheveau, celui-ci par un pied, celui-là par une main, comme cela se prête mieux. Il semble qu’ils vont se démembrer à force d’être tiraillés et tous sens. On traîne ce cadavre sur le sol de ciment glacé et souillé, et son beau corps d’albâtre poli balaie toute la saleté, toute la fange sur son passage[22].
Citons également Yakov Gabbay qui raconte :
Nous n’arrêtions pas de travailler, même pas une minute de pause, il fallait aller, soulever, traîner, jeter, aller, soulever, traîner, jeter, et tout cela sous la surveillance des gardes allemands [Ibid., p. 279].
Les termes utilisés sont suffisamment clairs pour conclure que l’extraction de 1 000 corps (ou plus[23]) enchevêtrés était un travail physiquement très lourd. En conséquence, les efforts fournis auraient très vite entraîné une augmentation du débit d’air dans les voies respiratoires, avec des vitesses maxima supérieures à 150 l/min, ce qui aurait empêché la bonne filtration des matières toxiques non ventilées.
Et même à supposer que la filtration ait encore pu s’effectuer normalement, l’asphyxie progressive serait venue d’une respiration superficielle causée par la fatigue rapide des muscles respiratoires, puisqu’il n’y aurait pas eu de pause. Cette dernière remarque démontre que l’utilisation de masques isolants ou mixtes (filtrants et isolants, de type Biprotex) n’aurait pas résolu le problème. Car outre l’autonomie très faible de ces appareils dans de telles conditions d’utilisation, les membres du Sonderkommando auraient rapidement été cyanosés à cause de la respiration superficielle.
Telles sont les raisons pour lesquels ont peut affirmer que les « témoignages » et « aveux » cités plus haut sont fantaisistes : pour des raisons liées aux inconvénients des masques à gaz, ce qu’ils décrivent n’a pas pu se passer ainsi.
Un faux témoin évident : P. Bendel
Le mensonge apparaît encore plus nettement lorsque le « témoin » P. Bendel parle de membres du Sonderkommando contraints d’accomplir leur besogne en courant « comme des possédés » :
Sous les coups de crosse et de cravache des SS, ils courent comme des possédés cherchant à se débarrasser le plus vite possible de la charge attachée à leur poignet[24].
Cette scène est complètement irréelle. Outre les risques permanents de déplacement du masque suite à un faux mouvement, une chute, etc, le rythme respiratoire élevé provoqué par la course aurait instantanément rendu le masque inefficace.
Autre faux témoin évident : S. Dragon
Autre menteur patenté : S. Dragon. Interrogé en mai 1945 par le juge J. Sehn, il déclara :
Après l’ouverture de la porte, il faisait très chaud dans la chambre, on sentait le gaz qui nous suffoquait, mais, dans la bouche, le goût était agréable, sucré[25].
Or, que prescrivent les spécialistes de la protection des gaz de combat ?
[…] si l’on vient à percevoir l’odeur toxique au cours de l’effort il est essentiel de diminuer immédiatement la vitesse maximum inspiratoire en s’immobilisant, voire en se couchant, même si l’on doit de ce fait se trouver dans une atmosphère plus toxique[26].
Si, vraiment, S. Dragon et ses camarades avaient senti le gaz comme il le dit, tous seraient morts foudroyés.
Voilà pourquoi je rejette sans hésiter tous ces « témoignages » qui prétendent raconter le vidage de chambres à gaz mal ventilées. On ne le dira jamais assez : un masque est un outil de protection très incapacitant. Son utilisation est fort peu compatible avec la réalisation d’un travail physique pénible (surtout si ce travail est effectué en courant sous les coups).
Aucun « témoin » ne parle de l’entraînement qui aurait été nécessaire
Cela dit, admettons une nouvelle fois la thèse officielle. Dans leur ouvrage déjà cité et traitant du « péril aérochimique », les auteurs conseillaient aux possesseurs de masque de s’entraîner à les revêtir et à les endurer :
Aussi conviendrait-ils que ceux qui en sont munis s’entraînent à le revêtir et à l’endurer [27].
En écrivant cela, ils ne faisaient qu’imiter l’Armée où les nouvelles recrues étaient entraînées au port du masque. J’ajoute qu’à cette époque, en Angleterre, des séances collectives d’entraînement étaient organisées dans des « chambres à gaz ».
Le 2 août 1936, ainsi, Le Matin publia cette photo saisissante qui montrait des enfants britanniques, parfois très jeunes, sortant de la chambre avec leur masque. Ils s’étaient juste entraînés à le porter, sans faire d’autres exercices physiques.
Par conséquent, si, ayant choisi d’asphyxier leurs victimes avec du Zyklon B, les Allemands avaient réquisitionné des hommes pour vider les chambres encore remplies de gaz toxiques, ils auraient nécessairement dû organiser des exercices préparatoires. Cet entraînement aurait eu lieu à l’air libre, puis dans un local saturé d’un gaz irritant sans être dangereux.
Ainsi les hommes auraient-ils pu :
- s’habituer à respirer dans un masque ;
- trouver les gestes pour éviter que celui-ci ne se déplace pendant qu’ils allaient charrier ces milliers de corps.
Or, à ma connaissance, ni les témoignages ni la littérature officielle ne parlent de tels exercices qui auraient pourtant permis de fortement diminuer les risques d’accidents (donc d’éviter les contretemps). Dans sa déclaration du 10-11 mai 1945, S. Dragon explique que, dès son arrivée à Auschwitz, croyant avoir été affecté à une usine de caoutchouc, il s’était retrouvé au Sonderkommando :
Nous ne savions pas ce que c’était ce Sonderkommando, puisque personne ne nous l’avait expliqué. Sur l’ordre de Moll […] [i]ls nous ont conduit dans la forêt où se trouvait une vieille maison couverte d’un toit de chaume. […] on nous a fait mettre des masques et on nous a conduit devant la porte de la maison. Moll a ouvert la porte et c’est alors seulement que nous avons vu que des corps nus de personnes, hommes et femmes de tous âges, se trouvaient entassés dans cette maison. Moll nous a ordonné de sortir ces cadavres devant la porte de la cour[28].
C’est clair, ils ont immédiatement mis au travail sans avoir effectué aucun exercice.
De son côté, Yakov Gabbay serait resté une journée au crématoire II sans travailler. Mais le seul entraînement aurait consisté à regarder :
On nous a dit que, la première nuit, nous ne sommes pas obligés de travailler, nous devons seulement regarder.
[…] on nous a ordonné de descendre en bas pour voir ce qui s’y passait. Nous sommes descendus, nous avons ouvert les portes des chambres à gaz et, en effet, nous avons vu tous les corps. On nous a dit que c’était cela notre travail […].
Je me rappelle, après on nous a emmenés dans la pièce où se trouvaient les corps […]. Nous devions regarder comme se faisait le travail[29].
De son côté, H. Tauber parle bien d’un « stage d’un mois au crématoire I pour nous préparer au travail dans le crématoire II », mais le travail consistait à transporter des corps de fusillés et à les brûler (Ibid., pp. 199-200). Nulle part, d’ailleurs, le « témoin » ne parle d’un quelconque entraînement au port du masque. En revanche, il s’étend longuement sur la façon dont les cadavres étaient brûlés[30].
Dans Auschwitz vu par les SS, les auteurs donnent des précisions sur le Sonderkommando : quand et par qui ils étaient recrutés, leur séparation des autres détenus, leur destin etc. (voy. pp. 70-1, note 125), mais rien n’est dit des exercices qu’ils auraient effectués.
Dans son étude sur la vie à Auschwitz, Jozef Garlinski décrit également les conditions de vie du Sonderkommando (à partir de 1944) : lits individuels avec édredons piqués, pyjamas, douche à disposition, bibliothèque[31] ; mais là encore, on ne trouve aucune mention d’un quelconque entraînement. Même remarque à propos de l’article rédigé par F. Piper, le responsable scientifique du musée d’Auschwitz. Long de plus de 11 pages et intitulé : « Les conditions de vie et de travail spécifiques du Sonderkommando », on n’y trouve pas même une allusion à un quelconque exercice de port du masque.
Aucun « témoin » ne mentionne un quelconque accident
Me dira-t-on que les Allemands n’avaient aucun souci de la vie des détenus, donc qu’ils se moquaient des risques encourus par le Sonderkommando ? Admettons.
Mais dans ce cas, les accidents auraient dû être nombreux au cours du vidage des chambres : masque déplacé suite à un faux mouvement ou à une chute, cartouche devenue inefficace parce que saturée ou soumise à un débit d’air trop rapide.
Or, là encore, je note que ni la littérature officielle, ni les témoignages n’en mentionnent.
L’exemple le plus intéressant est fourni par le docteur Bendel. Il affirme qu’en 1944, avec deux autres médecins, il aurait été affecté aux crématoires de Birkenau pour veilleur sur la santé des 900 détenus du Sonderkommando[32]. Par conséquent, il aurait dû être au courant du moindre accident. Mais il n’en évoque pas un seul. Il déclare simplement que 200 hommes ont été gazés le 27 septembre 1944, 500 fusillés en octobre et 100 évacués le 27 novembre pour une destination restée inconnue[33].
De son côté, D. Paisikowic raconte que sur les 150 membres du Sonderkommando affectés au Bunker V, 8 ou 9 se sont suicidés en se jetant eux-mêmes dans le feu. Mais il ne mentionne en revanche aucun accident, alors qu’il aurait été par la suite chargé de vider la « chambre à gaz » du crématoire 2[34]. Il est vrai que le témoin ne parle pas de masque à gaz que les équipes auraient portés. Nous sommes donc en plein roman.
Mentionnons également Henryk Tauber. Les auteurs du livre Les chambres à gaz, secret d’État écrivent qu’on lui doit la « description la plus minutieuse des crématoires II et III »[35]. C’est incontestablement vrai ; dans sa déposition, il a été très précis.
Personnellement, j’y vois la preuve que cet ancien déporté avait été affecté aux crématoires (au n° 2), très probablement pour y incinérer les cadavres. Il connaissait notamment l’agencement des morgues, et le fait que les deux étaient ventilées grâce à un système couplé.
Or, bien qu’il évoque de très nombreux détails à propos de l’agencement des crématoires, des punitions parfois infligées aux membres du Sonderkommando[36] et de bien d’autres choses encore, il est très imprécis lorsqu’il parle du vidage des « chambre à gaz » et, surtout, il ne mentionne aucun accident.
Conclusion
Ma conclusion est la suivante : déjà suspecte en elle-même (car on ne gaze pas des foules qu’on peut tuer plus facilement et sans danger), la thèse officielle des gazages homicides à Auschwitz et ailleurs à l’aide de Zyklon B n’est nullement sauvée par les « témoignages ».
Tout d’abord parce que l’impossibilité de purifier totalement les « chambres à gaz » avec les centaines de victimes entassées aurait empêché leur vidage. Et même à supposer que, ayant adopté ce mode opératoire, les Allemands aient réquisitionné des détenus qu’ils auraient munis de masques à gaz, il aurait fallu organiser des séances d’entraînement pour espérer limiter les risques, sans quoi d’incessants accidents se seraient produits lors des vidages répétés.
Or, les différents témoignages que j’ai pu consulter ne mentionnent ni exercices, ni entraînement, ni accidents.
De façon évidente, ils émanent d’individus qui ignoraient tout en matière de protection contre les gaz de combat. Incapables d’imaginer tous les problèmes auxquels ils auraient été confrontés, ils ont donc décrit des scènes en oubliant de nombreux éléments qui auraient dû nécessairement intervenir.
Certains, comme D. Paisikovic, D. Olère et R. Höss ont décrit des vidages effectués sans masques à gaz, ce qui est totalement impossible. D’autres, comme M. Nyiszli, S. Dragon et H. Tauber ont bien parlé de masques, mais comme s’il s’agissait d’objets d’utilisation facile, ne nécessitant aucun entraînement et avec lesquels il aurait été possible, sans difficulté et sans risque d’accident, de charrier des centaines de corps. Quant à P. Bendel, il a prétendu que les membres du Sonderkommando auraient effectué leur sinistre besogne en courant « comme des possédés » sous les coups des SS, ce qui est impossible quand on porte un masque.
Tous ces « témoins » trahis par leur ignorance doivent donc être écartés, au moins lorsqu’ils évoquent les gazages homicides de masse.
Réponse à une ultime objection
On me répondra que ces déportés, qui ont déposé sans se concerter, n’auraient pas pu tous inventer des choses similaires. C’est oublier que dans les camps, certaines rumeurs circulaient, qui ont pu servir de fondement à de nombreux récits, et qu’après janvier 1945, la propagande soviétique a marqué de nombreux esprits.
Ainsi certains « témoins » qui ont décrit des gazages ou des processus de gazages n’ont-ils rien vu de leurs yeux ; ils n’ont fait que reprendre à leur compte des histoires entendues ici ou là.
Citons par exemple H. Tauber qui déclare :
En décembre 1942, on a gazé dans ce Bunker quatre cents prisonniers du Sonderkommando. Cela m’a été rapporté par les prisonniers qui étaient employés au crématoire I[37].
De là les énormes erreurs que certains « témoins » commettent quand ils décrivent non seulement le processus de gazage, mais aussi les lieux du (prétendu) crime.
Le rapport du War Refugee Board fournit un exemple flagrant : le plan du crématoire II (ou III) dessiné par les auteurs est totalement faux (voir ci-contre), ainsi que le nombre de fours qui y auraient été aménagés (36 selon les auteurs, 15 en réalité).
Dans son ouvrage, J.-C. Pressac déploie des trésors d’imagination pour tenter d’expliquer ces graves anomalies. Mais il admet que :
les témoins ne sont jamais eux-mêmes entrés dans un crématoire et [que] toutes leurs observations ont été faites de l’extérieur ou ont été fondées sur les récits d’autres prisonniers [38]
(pour plus d’informations voir l’article »Le faux témoin Rudolf Vrba’
Dans le même registre, mentionnons M. Nyiszli qui parle, pour les crématoires 2 et 3, d’une chambre à gaz « longue d’environ 200 m » avec, au « milieu de la salle, tous les 30 mètres environ, une colonne [qui] monte du sol de béton jusqu’au plafond »[39]. Il a donc bien vu une salle immense, avec des colonnes tous les 30 mètres.
Or, je rappelle que cette pièce mesurait 30 mètres de long. Me dira-t-on que le témoin n’avait aucune notion des distances ? Je rétorquerai que, plus loin, il parle de quatre grands ascenseurs qui auraient permis de monter les cadavres à la salle des fours :
Quatre grands ascenseurs fonctionnent. C’est là qu’on charge les morts, vingt à vingt-cinq par ascenseur » (Ibid., p. 1666).
Or, les crématoires 2 et 3 étaient chacun dotés d’un petit monte-charge de 2,1 x 1,35 m. Cette fois, on ne peut parler d’une simple erreur d’appréciation. M. Nyiszli ment effrontément, point final.
Notons d’ailleurs que J.-C. Pressac ne peut plus trouver d’excuse au « témoin ». Il commente ainsi son allégation concernant les quatre grands ascenseurs :
Faux et délibérément trompeur […]. Qui le docteur Miklos Nyiszli est-il en train de tromper et pourquoi ?[40]
Cet individu n’est pas le seul à avoir donné des mesures fantaisistes. Interrogé après la guerre dans un procès où il comparaissait comme témoin de l’accusation, P. Bendel prétendit que les « chambres à gaz » des crématoires 2 et 3 mesuraient « 10 mètres de long et 4 mètres de large »[41]. De façon évidente, lui non plus n’avait jamais pénétré dans les locaux décrits, sans quoi il n’aurait pu commettre une telle erreur (300 % sur la longueur !).
Mais son esprit était marqué par la propagande du moment, et notamment la propagande soviétique. Ainsi, à la question :
Connaissez-vous le nombre total de gens exterminés à Auschwitz pendant toute la période d’existence du camp ?
il répondit :
Plus de quatre millions (Id.).
Notons que S. Dragon fit une réponse similaire. Interrogé le 17 mai 1945 à Cracovie par le juge Jan Sehn, il répondit :
Je suis incapable de dire le nombre exact de juifs d’autres origines [hormis la grecque] gazés à Auschwitz. Je pense que le nombre total gazés dans les deux bunkers et les quatre crématoires dépasse 4 millions [Ibid., pp. 501-2].
Même son de cloche chez H. Tauber qui, sept jours plus tard, déclara au même juge :
Selon mes estimations, le nombre total de gazés dans les crématoires d’Auschwitz, pendant la période où j’y ai travaillé en tant que Sonderkommando, s’élève à environ deux millions de personnes. Durant mon séjour à Auschwitz, j’ai eu l’occasion de discuter avec d’autres prisonniers qui travaillaient dans les crématoires et les Bunkers 1 et 2 avant mon arrivée. C’est eux qui m’ont dit qu’avant mon arrivée deux millions de personnes avaient déjà été gazées dans les Bunkers 1 et 2 et dans le crématoire n° 1. Je pense donc que le nombre de gazés à Auschwitz s’élève à environ 4 millions[42].
Qu’en déduire, si ce n’est que ces individus ont intimement mêlé à leur vécu concentrationnaire des éléments issus de rumeurs macabres qui circulaient dans les camps ou des mensonges de la propagande soviétique ?
Notez en outre avec quelle habilité un H. Tauber a procédé, faisant apparaître comme le résultat de données recueillies personnellement une estimation de la propagande soviétique.
Ainsi s’explique le fait qu’on on puisse trouver dans leurs récits des événements concordants et des descriptions exactes, y compris - comme chez H. Tauber - sur l’agencement des crématoires. Il serait vain de le nier : ces témoins ont rapporté de nombreuses choses vraies ainsi que de nombreuses rumeurs qui circulaient dans les camps.
L’erreur consiste toutefois à s’appuyer sur ce constat pour prétendre que ces survivants auraient toujours dit la vérité, même lorsqu’ils évoquaient les gazages de masse. Car à partir de ce moment, tout s’effondre : outre les nombreux rapports erronés, les processus décrits - même s’ils comportent quelques éléments concordants - trahissent une telle ignorance du B.A-BA en matière de gaz de combat, de ventilation et de protection contre le péril chimique, qu’ils doivent être rejetés.
Même le fait qu’un H. Tauber ait pu décrire en détail l’agencement des crématoires 2 et 3 de Birkenau ne suffit pas à démontrer que ses récits de gazages de masse soient vrais.
Au contraire : ses silences sur les accidents qui auraient nécessairement dû survenir à cause du manque d’entraînement suffisent à ôter toute valeur à son témoignage lorsqu’il parle de l’ « Holocauste ».
On ne le répétera jamais assez : même si les Allemands avaient improvisé, ils auraient rencontré de très nombreux problèmes techniques que les survivants n’auraient pas manqué de rapporter.
Les Allemands aurait pu tuer bien plus facilement
J’en terminerai avec une dernière remarque : l’utilisation des gaz de combat a fait germer l’idée d’abris entièrement étanches destinés à la protection de groupes entiers. Des expériences ont été menées afin de savoir combien de temps il était possible de rester terré dans un milieu confiné, avec un taux d’oxygène qui diminue et un taux de dioxyde de carbone qui augmente[43].
Elles ont permis de mettre au point la formule suivante, simple à retenir : le temps limite (en heures) durant lequel ont peut séjourner (au repos) dans un local dépourvu de moyens d’aération est donné en divisant le volume de la pièce (en m³) par le nombre d’occupants et de multiplier le résultat par le coefficient 1,5. C’est cette formule qui était donnée au grand public[44].
Si l’on en croit la thèse officielle, à Birkenau, 1 000 personnes auraient été entassées dans la « chambres à gaz » du crématoire 2 (ou 3), c’est-à-dire dans 510 m³ environ[45]. On arrive à un temps limite égal à 510/1000.1,5 = 0,76 h, soit 45 minutes environ, ce que confirme un autre calcul effectué avec une autre formule prise ailleurs (Voir l’article »Gazages à l’acide cyanhydrique »).
Sachant que, toujours d’après la thèse officielle, au bout d’un certain temps, les victimes s’inquiétaient, pleuraient, priaient à voix haute ou criaient, la consommation d’oxygène aurait dû s’accroître sensiblement[46], réduisant ainsi le temps limite calculé.
On en déduit qu’en moins de trois-quarts d’heures (peut-être une demi-heure seulement), il aurait été possible d’asphyxier 1 000 personnes dans le sous-sol des crématoires 2 et 3 du camp de Birkenau, cela sans aucun danger. Dès lors, pourquoi les Allemands se seraient-ils compliqués la vie avec un gaz de combat très dangereux ? C’est totalement absurde.
Conclusions générales
Telles sont les réflexions qui me sont venues à l’esprit lorsque j’ai lu la thèse officielle sur les gazages homicides à Auschwitz et ailleurs. Aujourd’hui, mes conclusions en tant que connaisseur des gaz de combat sont les suivantes :
1°) La thèse des gazages homicides massifs par les Allemands est d’emblée suspecte, car on ne gaze pas des victimes sans défense que l’on tient à sa merci ; si, vraiment, on souhaite les asphyxier pour éviter des bains de sang (fusillades, décollations) ou le recours au poison, on se contente de les laisser moins d’une heure dans un local hermétiquement clos ;
2°) Les « témoignages » de survivants peuvent faire impression : on y découvre certaines descriptions exactes, des faits vrais et des éléments concordants. Mais une étude plus poussée démontrent que les auteurs ont mêlé à leur expérience de la vie concentrationnaire des allégations issues de rumeurs qui circulaient dans les camps (donc qui étaient connues de nombreuses personnes) et de la propagande soviétique largement diffusée à partir de 1945.
Les récits de gazages homicides ne prennent absolument pas en compte les problèmes de ventilation qui auraient existé dans ces « chambre à gaz » et toutes les conséquences qui en auraient nécessairement découlé. Voilà pourquoi on peut les qualifier d’imaginaires : de façon évidente, les « témoins » n’ont jamais assisté aux scènes qu’ils décrivent.
Certains pourront me reprocher de ne pas avoir lu tous les témoignages. Je répondrai que j’ai lu les plus accessibles au grand public. Je suppose donc qu’il s’agit des « meilleurs », car je ne vois pas pourquoi les tenants de la thèse officielle auraient publié les plus douteux, réservant les plus solides aux spécialistes.
Je reste toutefois ouvert si jamais quelqu’un voulait me soumettre un nouveau récit que je ne connaîtrais pas.
Tant qu’on ne m’aura pas présenté un témoignage irrécusable, je persisterai à dire que les révisionnistes ont raison.
Veuillez agréer, etc
L’équipe du VHO ajoutera ce qui suit : il est malhonnête de prétendre que les révisionnistes écarteraient illégitimement tous les documents qui viendraient les gêner. Lorsqu’ils écartent les « témoignages » des (prétendus) survivants de Sonderkommandos, ils n’agissent pas arbitrairement : ils agissent comme tout enquêteur le ferait face à des récits flous ou contenant des impossibilités manifestes.
Il est cependant dommage que des enjeux sociaux-politiques empêchent l’adoption des méthodes traditionnelles d’investigation lorsqu’il est question de l’ « Holocauste ».
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[1] On peut trouver cet extrait sur Internet à l’adresse suivante : http://www.chtimiste.com/batailles1418/combats/1915attaque%20gaz2.htm.
[2] Le général von Deimling écrit : « Le 22 avril, les troupes à notre droite procédèrent à une attaque par les gaz contre le front nord et le front est du saillant d’Ypres. A 5 heures du soir, le gaz s’échappa en sifflant des cylindres d’acier et un nuage épais de chlore jaune verdâtre fut poussé par le vent du nord-est contre les lignes ennemies. Ce fut une véritable catastrophe ; partout où les nuages empoisonnés apparurent les défenseurs - canadiens et coloniaux français - cherchaient à échapper par la fuite à une mort certaine. Tous ceux qui étaient dans les tranchées de première ligne périrent étouffés. » (Id.).
[3] « Si, de notre côté, nous avions disposé de réserves suffisantes, nos troupes auraient pu percer le front et arriver jusqu’à Ypres » (Id.).
[4] Dans ses « confessions », Rudolf Höss explique : « J’envisageais toujours avec horreur les fusillades massives, surtout celles des femmes et des enfants. […] je pensais aux descriptions que m’avait faites Eichmann du massacre des juifs par les “kommandos opérationnels” au moyen de mitrailleuses ou de carabines automatiques. Des scènes épouvantables se déroulaient à cette occasion : des blessés s’enfuyaient, on en achevait d’autres, surtout des femmes et des enfants » (voy. Auschwitz vu par les SS [Interpress, Varsovie, 1991], p. 69).
[5] Voy. Des voix sous la cendre. Manuscrits des Sonderkommandos d’Auschwitz-Birkenau (éd. Calmann-Lévy, 2005), pp. 80-1.
[6] Voy. Auschwitz vu par, p. 97.
[7] Voy. J. Sehn, Le camp de concentration d’Oswiecim-Brzezinka (Auschwitz-Birkenau), (Wydawnictwo Prawnicze, 1957), p. 140.
[8] Voy. M. Nyiszli, in Les Temps Modernes, mars 1951, p. 1665.
[9] Voy. le témoignage de S. Dragon cité par E. Kogon, H. Langbein et A. Rückerl dans Les chambres à gaz, secret d’État (éd. de Minuit, 1984), p. 191.
[10] voy. le témoignage d’H. Tauber dans Des voix sous la cendre. Manuscrits des Sonderkommandos d’Auschwitz-Birkenau (éd. Calmann-Lévy, 2005), p. 208.
[11] La gêne chimique est due aux « espaces morts » du masque. On définit communément l’espace mort comme le volume des cavités et des canalisations comprises entre les orifices respiratoires naturels du sujet et les soupapes du masque. A la fin de chaque expiration, de l’air enrichi en gaz carbonique y reste, qui va être absorbé par le sujet à sa prochaine inspiration. D’où un trouble de l’élimination de ce gaz.
[12] Voy. Paul Bruère et Georges Vouloir, Face au péril aérochimique, p. 91.
[13] Voy. MM. Tanon et Cot, La protection contre les gaz de combat (éd. Vigot Frères, Paris, 1939), p. 55.
[14] Voy. Paul Bruère et Georges Vouloir, Face au péril aérochimique, déjà cité, p. 92.
[15] Voy. F. Müller, Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz (éd. Pygmalion, 1980).
[16] Cité par Léon Polikov dans Auschwitz (éd. René Julliard, 1964), pp. 159-171.
[17] Voy. Témoignages sur Auschwitz, préface de Jean Cassou (éd. de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, 1945), pp. 159-164.
[18] Voy. Des voix sous la cendre, pp. 183-238.
[19] Ibid., pp. 269-313.
[20] Voy. Auschwitz vu par, déjà cité, p. 130.
[21] Voy. Les Temps Modernes, déjà cité, pp. 1665-1666.
[22] Voy. Des voix sous la cendre, p. 151.
[23] Y. Gabbay parle de 2 000 personnes (Des voix sous la cendre, p. 287), M. Nyiszli de 3 000 (Les Temps modernes, p. 1663).
[24] Voy. le témoignage de P. Bendel, dans Témoignages sur Auschwitz, déjà cité, p. 163.
[25] Voy. Des voix sous la cendre, p. 185.
[26] Voy. La protection contre les gaz de combat, déjà cité, pp. 37-38.
[27] Voy. Face au péril, déjà cité, p. 91.
[28] Voy. Des voix sous la cendre, pp. 184-185.
[29] Voy. Des voix sous la cendre, p. 276.
[30] Dans un article intitulé : « Les conditions de vie et de travail spécifiques du Sonderkommando », le responsable scientifique du musée d’Auschwitz, Franciszek Piper, parle de « juifs formées au travail dans les fours crématoires en février 1943 » (voy. Des voix sous la cendre, p. 240). Il s’agissait donc bien d’apprendre à incinérer des victimes.
[31] Voy. J. Garlinski, Volontaire pour Auschwitz. La Résistance organisée à l’intérieur du camp (éd. Elsevier Séquoia, Bruxelles, 1976), p. 276.
[32] « De longs mois, j’ai eu le triste privilège d’être attaché comme médecin aux quatre krématoriums d’Auschwitz-Birkenau […]. Ces krématoriums étaient servis par neuf cents déportés qui constituaient ce que l’on a appelé le Sonderkommando. […]. Si un membre tombait malade […] il fallait le soigner sur place. Nous étions trois médecins chargés de cette tâche. » (voy. Témoignages sur Auschwitz, déjà cité, p. 159).
[33] Ibid., pp. 159-160. Sur le « gazage » du 27 septembre 1944, voy. également son article « Mohl, bandit d’Auschwitz », paru dans Après Auschwitz, n° 5, août-septembre 1946, p. 2.
[34] Voy. L. Poliakow, Auschwitz, pp. 160 et 161.
[35] voy. les chambres à gaz, p. 208.
[36] Voy. Des voix sous la cendre, et plus particulièrement pp. 209-210.
[37] Voy. Des voix sous la cendre, p. 200.
[38] Voy. Jean-Claude Pressac, Auschwitz. Technique and Operation of the Gas Chambers (Beate Klarsfeld Foundation, 1989), p. 459, col. B. Sur le plan fictif donné dans le rapport, voy. Wilhelm Stäglich, Le mythe d’Auschwitz (éd. la Vieille Taupe, 1980), pp. 496-7.
[39] Voy. Les Temps Modernes, déjà cité, pp. 1663 et 1664.
[40] Voy. J.-C. Pressac, Auschwitz, p. 475, col. B.
[41] Voy. le document NI-11953, cité par J.-C. Pressac dans Auschwitz, p. 475, col. B.
[42] Voy. Des voix sous la cendre, p. 218.
[43] Dans la pratique, le dioxyde de carbone devient nocif à un taux supérieur à 8 % environ. Quant à l’oxygène, son manque devient nocif en dessous de 13 %.
[44] Voy. Face au péril, p. 65.
[45] Mesures de la « chambre à gaz » : 30 m de long, 7 m de large et 2,4 m de haut (voy. Jan Sehn, Le camp de concentration, déjà cité, p. 132).
[46] « les échanges respiratoires [peuvent] être activés par une cause quelconque (crise de larme, de colère, agitation, anxiété) » (voy. La protection contre les gaz de combat, p. 28).