D’après l’histoire officielle, à partir de 1943, les Allemands auraient exhumé, pour les brûler, les centaines de milliers de cadavres de juifs qui avaient été gazés à Treblinka avant d’être enterrés derrière le camp.
Les excavateurs de Treblinka, ont-ils servi à exhumer des centaines de milliers de cadavres ?
- Dans son étude intitulée : Into that Darkness, Gitta Sereny parle des rails de chemin de fer qui auraient été utilisés pour :
brûler des milliers de corps partiellement décomposés, exhumés par des excavateurs »[1].
L’auteur publie même une photographie qui montre une de ces machines ; elle est extraite de l’album photographique personnel du dernier commandant de Treblinka, Kurt Franz.
- Dans leur ouvrage intitulé « Dites-le à vos enfants ». Histoire de la Shoah en Europe, 1933-1945, (éd. Ramsay, 2000 pour la version française), S. Bruchfeld et P. A. Levine reproduisent le dessin d’un survivant de Treblinka, Samuel Wallenberg. On y voit un excavateur au travail. Les auteurs écrivent :
A l’arrière-plan la grande pelleteuse […] enlève les corps des victimes gazées pour les brûler (p. 122).
On notera que seul le dessin montre un excavateur impliqué dans un travail criminel. Le cliché, lui, ne laisse apparaître aucun indice suspect : en particulier, on ne voit ni cadavre, ni fragment de cadavre, ni fosse commune.
L’excavateur se trouve devant un tas de terre entamé. Bref, la scène est anodine.
A ce sujet, l’album photo de l’ancien commandant du camp, Kurt Franz, est intéressant à consulter. On y trouve cinq clichés qui montrent deux (ou trois) personnes en uniforme posant avec un excavateur.
Lorsqu’on regarde ces photographies, tout ce que l’on voit, c’est un long tas de terre caillouteuse. Sa hauteur semble atteindre trois mètres. On ne distingue ni cadavre, ni fragment de cadavre, ni fosse commune. Aucun indice sinistre n’apparaît, qui trahirait une activité criminelle ; tout, au contraire, laisse penser à une simple carrière.
Certains répondront qu’il n’y avait pas de carrière à Treblinka. Ils ont tort.
Ce que l’on a l’habitude de nommer Treblinka était en réalité Treblinka II. Non loin, un autre camp, Treblinka I, existait. Il s’agissait d’un camp de travail où les déportés exploitaient une.. carrière.
Ce fait est connu depuis toujours.
Dans son ouvrage, Raul Hilberg évoque (je souligne) les :
carrières de gravier à Auschwitz I et Treblinka I »[2]
De façon évidente, cet excavateur servait à Treblinka I..
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[1] Voy. Gitta Sereny, Into that Darkness. « the mind of a mass murderer » (éd. de 1977 chez Pan Book Ltd), p. 220.
[2] Voy. Raul Hilberg, La destruction des juifs d’Europe (éd. Fayard, 1989), p. 798.