L’amélioration des conditions de travail sous Hitler
Question
J’ai lu un jour que sous Hitler, un organisme spécial s’occupait d’embellir les usines et les ateliers afin d’améliorer les conditions de travail des ouvriers. Est-ce vrai ?
Réponse
L’office de la « Beauté du Travail »
Oui, c’est vrai. Il s’agissait de l’office de la « Beauté du Travail ».
En 1937, après quatre ans d’activité, cet office avait dépensé 600 millions de marks pour l’amélioration des installations dans les usines. Il avait également dépensé 8 millions de marks pour l’amélioration des installations des navires, permettant d’en aménager 324[1].
En mai 1938, le chef du Front du Travail, Robert Ley, put dresser le bilan suivant. Grâce à l’action de cet office : 23 000 ateliers avaient été embellis, 13 000 vestiaires et lavabos construits pour les ouvriers, 6 000 cours d’usines aménagées, 800 foyers construits, 17 000 réfectoires et salles de récréation et 1 200 organisations de sport édifiées.
Les usines qui contribuaient à améliorer le mieux la vie de l’ouvrier devenaient des « établissements modèles nationaux-socialistes » ; elles recevaient le Drapeau d’or du Front du travail allemand (Ibid., n° 484, p. 21, col. A).
L’office des Loisirs
Cette structure travaillait en collaboration avec l’office des Loisirs qui s’occupait de procurer aux ouvriers des distractions saines.
En 1937, par exemple, 110 000 ouvriers travaillaient dans 550 camps pour la construction des autoroutes. Pour eux, l’office des Loisirs organisa deux ou trois représentations de cinéma mensuellement dans chaque camp, 3 000 soirées récréatives et 4 000 concerts. Des trains de théâtre ambulant avaient également été créés, qui permettaient de donner des représentations dans les campagnes. Ajoutons à cela les concerts et les expositions d’art dans les usines.
Pour l’année 1936-37, 34 millions de personnes avaient pris par aux réunions organisées par l’office des Loisirs[2].
L’office d’Éducation populaire
Les nationaux-socialistes avaient également créé l’office d’Éducation populaire qui se subdivisait en sections : section musicale, section sportive, section des voyages et congés payés.
La section musicale travaillait en étroite collaboration avec les Jeunesses hitlériennes ; fin 1937, elle avait déjà organisé 4 400 concerts vocaux pour 800 000 auditeurs. Pour la seule année 1937, elle organisa 22 000 réunions qui eurent 6,5 millions d’auditeurs, dont 2 millions pour les fêtes et les réunions d’usines et d’ateliers (Id.).
Au 1er mai 1938, on était arrivé à un total de 62 000 réunions auxquelles avaient pris part 10 millions de personnes, 48 000 représentations théâtrales avec 22,1 millions de spectateurs, 4 700 représentations de cinéma pour 18,6 millions de spectateurs, 11 000 concerts avec 5,6 millions d’auditeurs, 1 300 expositions d’usines, 121 000 réunions culturelles[3].
La section des voyages fut également une grande réussite.
En 1935, elle avait eu 3 millions de voyageurs ; en 1936, 6 millions et en 1937, 9 millions.
Des échanges commençaient en outre à être organisés : en octobre 1937, 125 Italiens de Dopolavoro avaient été reçus en Allemagne afin d’y visiter les principales villes ; peu après, un train emportant 425 Allemands était parti pour l’Italie[4].
Grâce à cet organisme, de simples ouvriers avaient pu effectuer des voyages ou des croisières en Norvège, à Madère, en Italie, au Portugal. De 1934 à mai 1938, 384 croisières avaient ainsi été organisées avec 490 000 participants[5].
Face à cette réussite, Robert Ley écrivit :
Tout ce que nous créons a un grand but : de développer, conformément au caractère fondé sur notre sang et conformément à notre nature allemande, un ordre social juste, et de conquérir pour notre peuple allemand le niveau de vie le plus élevé. Ce que le peuple allemand, malgré un sol ingrat et un espace trop étroit pour assurer son existence, a réalisé en quatre ans par l’union de ses volontés organisées, et pour conquérir l’avenir et la joie de vivre, est sans exemple au monde. Le peuple allemand conquiert la joie, la joie de toutes les choses belles et grandes de la vie[6].
La mondialisation de la guerre mit fin à cette œuvre grandiose. Arrêté en 1945 par les vainqueurs et emmené à Nuremberg pour y être jugé, R. Ley préféra se suicider quelques jours avant le début du procès. C’était le 25 octobre 1945.
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[1] Voy. le Bulletin périodique de la presse allemande, n° 479, p. 35, col. B.
[2] Ibid., n° 479, p. 35, col. B.
[3] Ibid., n° 484, p. 21, col. A.
[4] Ibid., n° 479, p. 35, col. B.
[5] Ibid., n° 484, p. 21, col. A.
[6] Voy. le Völkischer Beobacther, 27 novembre 1937.