Shlomo Venezia : témoin clé des gazages homicides ou imposteur ?
Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’interview, par Herbert Verbeke, de Vincent Reynouard et de l’auteur anonyme, connaisseur des gaz de combats, dont nous avons publié un article dans l’avant-dernier numéro de SC[1].
L’entretien porte sur l’ouvrage de Shlomo Venezia, très bien accueilli par la presse et intitulé : Sonderkommando. Dans l’enfer des chambres à gaz. V. Reynouard et l’auteur anonyme (« X ») jugent ce nouveau « témoignage » d’un individu qui prétend avoir vu, de ses yeux, des gazages homicides à Birkenau.
Des certificats d’honnêteté sans valeur
Herbert Verbeke. - En janvier dernier, les éditions Albin Michel ont publié un ouvrage préfacé par Simone Veil et intitulé : Sonderkommando. Dans l’enfer des chambres à gaz.
L’auteur, un certain Shlomo Venezia, se présente comme l’un des derniers rescapés des Sonderkommandos. Déporté à Auschwitz II-Birkenau en avril 1944, il dit avoir travaillé au Bunker 2 et au Krema III. Il aurait notamment traîné les corps des gazés jusqu’aux fosses de crémation (au Bunker 2) et coupé les cheveux des femmes gazées (au Krema III).
Sur le livre, une bande rouge porte en grosses lettres : « Un témoignage unique ». Dans sa préface, S. Veil déclare que le récit de S. Venezia est :
Le seul témoignage complet que nous ayons d’un survivant des Sonderkommandos.
Plus loin, elle précise :
La force de ce témoignage tient à l’honnêteté irréprochable de son auteur, qui ne raconte que ce que lui-même a vu, sans rien omettre (Id.).
Comme on pouvait s’y attendre, son livre-témoignage a reçu une abondante publicité. Le Monde daté du 8 mars 2007 y a consacré un article élogieux signé Henri Tincq (voir annexe). Lors du procès intenté par Robert Faurisson à Robert Badinter, il a été brandi par ceux qui voulaient faire passer le plaignant pour un « faussaire de l’histoire ».
Alors, a-t-on enfin trouvé le témoignage inattaquable ?
Vincent Reynouard. - Je remarquerai tout d’abord que nous avons été habitués à ce genre d’éloges. Rappelez-vous par exemple 1980 et le livre-témoignage du faussaire Filip Müller : Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz. Le témoignage de l’un des seuls rescapés des commandos spéciaux. L’édition française était préfacée par le chantre de la Shoah Claude Lanzmann. Celui-ci parlait d’un « livre hallucinant » et lançait : « chaque épisode y est marqué du sceau du vrai »[2]. Or, neuf ans après, Jean-Claude Pressac écrivit à propos de F. Müller :
[…] en choisissant de décrire les choses et de préciser les faits dans un livre et [très tard] en 1979 (première édition en allemand) il a accumulé les erreurs, rendant en conséquence son récit douteux au point de vue historique. La meilleure approche consiste à le lire comme une nouvelle basée sur une histoire vraie[3].
Nous étions loin du livre dont « chaque épisode » portait « le sceau du vrai ».
Vous comprendrez donc pourquoi les certificats d’honnêteté décernés en 2007 par un autre chantre de la Shoah à cet autre « rescapé des commandos spéciaux » m’impressionnent peu. C’est du déjà vu..
Une allégation fausse de S. Veil
X. - Permettez-moi d’ajouter ce qui suit : quand S. Veil écrit que le récit de S. Venezia est « le seul témoignage complet que nous ayons d’un survivant des Sonderkommandos », elle formule une affirmation gratuite et même fausse. Car on ne peut jamais savoir si un témoignage est complet, pour la simple raison que, sauf cas exceptionnel - un témoignage portant sur un fait qui aurait été filmé par exemple - on ne peut jamais savoir si un témoin a tout vu.
Dans le cas qui nous intéresse, l’histoire officielle prétend que l’extermination à Auschwitz aurait eu lieu simultanément dans quatre, voire six et même sept endroits différents (les crématoires 1 à 5, les bunkers 1 et 2). Il est donc impossible que S. Venezia ait tout vu. D’ailleurs, il le dit lui-même. A la question : « Avez-vous vu des Tziganes dans votre crématoire ? », il répond :
Non plus ; ils n’ont pas été envoyés dans mon Crématoire. Je pense qu’au moment de la liquidation des Tziganes, ils ont été envoyés au Crématoire IV pour y être gazés. Tout s’est fait durant la nuit. Bien que mon Crématoire fût très proche de leur camp, je n’ai rien vu ni entendu quand ce secteur a été liquidé [pp. 156-7].
S. Veil a donc menti, très probablement pour impressionner le lecteur et lui faisant croire qu’il allait enfin lire le témoignage définitif sur le sujet.
H.V. - Elle n’a fait qu’appuyer les propos de celle qui a recueilli le récit de ce S. Venezia, je veux parler de Béatrice Prasquier. Dans un « avertissement », elle écrit :
Son témoignage va au-delà de l’acte de mémoire ; c’est un document historique qui apporte la lumière sur le point le plus sombre de notre histoire [p. 17].
« Qui apporte la lumière.. » Les termes utilisés sont clairs : on sait enfin tout..
Fausses excuses
V.R. - C’est précisément ce qui rend cette affaire bien suspecte. B. Prasquier nous dit qu’elle a recueilli les propos de S. Venezia entre le 13 avril et le 21 mai 2006, et qu’elle a été aidée par un historien italien, Marcello Pezzetti (p. 17).
A supposer que ce « rescapé » ait eu dans la tête le témoignage définitif, c’est-à-dire irréfutable et qui allait permettre de tout expliquer, on ne comprend pas pourquoi il aurait fallu attendre avril 2006 pour que les exterminationnistes aillent le recueillir. On ne comprend notamment pas pourquoi un homme comme J.-C. Pressac ne l’a jamais mentionné.
H.V. - D’autant plus que ce S. Venezia parlait depuis 1992..
V.R. - Mais ça aussi est extrêmement suspect ! S. Venezia fait partie de toute cette clique de « miraculés » qui se seraient tus pendant des décennies. L’excuse très souvent invoquée est la suivante : nous avons gardé le silence parce que personne ne voulait nous écouter et encore moins nous croire. Dans sa préface, S. Veil écrit :
Si lui, comme moi et bien d’autres, nous n’avons parlé que tardivement, c’est parce que personne ne voulait nous écouter. […] nous nous sommes heurtés à l’incrédulité, l’indifférence voire l’hostilité des autres [p. 14].
S. Venezia dit à peu près la même chose. Il raconte :
J’ai commencé à parler très tard, parce que les gens ne voulaient pas entendre, ils ne voulaient pas me croire. Ce n’est pas moi qui ne voulais pas parler. Quand je suis sorti de l’hôpital, je me suis retrouvé avec un Juif et j’ai commencé à parler. Tout d’un coup, je me suis rendu compte qu’au lieu de me regarder, il regardait derrière moi quelqu’un qui lui faisait des signes. Je me suis retourné et j’ai surpris un de ses amis en train de faire des gestes pour signifier que j’étais complètement fou. Je me suis bloqué et à partir de ce moment-là, je n’ai plus voulu raconter. Pour moi, c’était une souffrance de parler, alors, quand je me retrouvais face à des gens qui ne me croyaient pas, je me disais que c’était inutile [p. 209].
Allons donc ! A partir d’avril 1945, la propagande orchestrée autour des « camps de la mort » s’est abattue sur l’Europe comme une déferlante sur un navire pris dans la tempête. Dans le camp des vainqueurs, on voulait croire aux chambres à gaz homicides et n’importe quel mythomane trouvait une oreille complaisante pour l’écouter.
H.V. - Mais on parlait sans doute plus de camps comme Dachau, Bergen-Belsen, Buchenwald..
V.R. - Auschwitz n’était pas oublié. Prenez par exemple L’Humanité du 14 avril 1945. Le correspondant de guerre Roland Diquelou rapportait les propos d’un déporté qui s’était écrié :
Ils sont des millions qui ont péri. A Auschwitz, des milliers qui ont été gazés et brûlés. Ah ! bandits.. Ma mère, ma femme, mon père, mon petit, vous les avez tous assassinés.
J’ai entendu leurs cris dans la chambre à gaz, un ultime et unique cri poussé par 2 000 poitrines à la fois[4]
Quelques mois plus tard, Jean Pélissier publia son livre intitulé : Camps de la mort. Un chapitre était consacré à Auschwitz. On y lisait notamment :
La salle des « douches » était immense. Deux mille personnes y tenaient à l’aise. Elle était aménagée, comme savent le faire les Allemands, d’une façon très moderne. Lorsque le convoi tout entier avait pris place, les SS fermaient les portes. Par deux fenêtres, percées dans le haut du mur, ils jetaient des bombes « cyclone » à l’acide cyanhydrique.
Quelques secondes d’agonie, et femmes, enfants, vieillards, malades étaient bons pour le crématoire. Mais, attendez ! Il ne faut rien perdre. Ces cadavres, on les déshabillait [parce qu’ils étaient allés à la douche tout habillés ?], on les fouillait. Le professeur Waitz, de la Faculté de Médecine de Strasbourg, interné de longs mois à Auschwitz, vit un jour venir à lui un jeune Polonais de 14 ans, dont le père et le frère avaient été passés au four crématoire. L’adolescent avait des cauchemars épouvantables, la folie le guettait. Pourquoi ? Quel était donc le travail qu’on lui avait assigné ?
Et voici l’horrible. Les SS obligeaient ce garçon à plonger son doigt dans le vagin de toutes les femmes ainsi gazées afin de constater qu’elles n’avaient pas caché des bijoux..[5]
En janvier 1946, comparaissant comme témoin de l’accusation au « grand » procès de Nuremberg, Marie Vaillant-Couturier parla ainsi des transports de juifs qui arrivaient à Auschwitz :
[…] quand un convoi de juifs arrivait, on sélectionnait : d’abord les vieillards, les vieilles femmes, les mères et les enfants qu’on faisait monter en camions, ainsi que les malades ou ceux qui paraissaient de constitution faible. On ne prenait que les jeunes femmes et jeunes filles, et les jeunes gens qu’on envoyait au camp des hommes.
Il arrivait, en général, sur un transport de 1 000 à 1 500, qu’il en entrait rarement plus de 250 - et c’est tout à fait un maximum - dans le camp. Le reste était directement dirigé aux gaz [TMI, VI, 223].
Ces quelques exemples suffisent à démontrer qu’en 1945-1946, ceux qui voulaient parler des « atrocités nazies » à Auschwitz étaient écoutés, y compris par le Tribunal qui prétendait juger au nom de l’humanité.
Par conséquent, lorsqu’une S. Veil ou qu’un S. Venezia viennent nous raconter qu’ils se sont tus pendant des années parce qu’à leur retour de déportation, personne n’avait voulu entendre leur récit, je crie au mensonge.
Un mythomane qui connaît le succès
H.V. - S’ils ont gardé le silence, c’est parce que, finalement, ils n’avaient rien d’extraordinaire à raconter.
V.R. - Naturellement. Tout comme Denise Holstein dont j’ai déjà longuement parlé, ils avaient vécu une déportation.. je dirai.. horriblement banale. Comprenez que toute déportation est horrible : la séparation, la fouille, la tonte, la promiscuité.. Sans parler, dans le cas qui nous intéresse, du travail forcé, les kapos et des conditions apocalyptiques des derniers mois : manque de nourriture, manque de soins, marches forcées.. En 1945, de tels récits n’avaient rien d’extraordinaire, car des centaines de milliers de déportés avaient vécu à peu près la même chose. Voilà pourquoi ces gens n’ont rien dit.
H.V. - Et aujourd’hui, ces personnes, devenues vieilles, profitent que l’ « Holocauste » est un sujet omniprésent pour se forger un personnage afin de pouvoir briller.
V.R. - Je pense en effet que l’explication est là.. Les raisons données par S. Venezia pour justifier le fait qu’il s’est mis à parler 47 ans seulement après sa libération des camps sont ineptes : il parle de « l’antisémitisme [qui] refaisait surface en Italie » et du nombre croissant de « croix gammées dessinées sur les murs » (p. 209). C’est vraiment se moquer du monde. Si, vraiment, S. Venezia avait été sensible à ce point à l’actualité, il aurait dû parler dès le début des années 80 avec l’irruption du révisionnisme en Europe. Cela paraît d’autant plus évident que son témoignage est présenté comme « unique » et comme le seul qui soit complet. Depuis bien longtemps, donc, cet individu aurait dû occuper le devant de la scène. Mais non ! Il est resté quasi anonyme jusqu’en 2007..
H.V. - Finalement, tout porte à croire que ce S. Venezia s’est forgé un personnage au début des années 90, qu’il a commencé à parler localement et qu’il a eu la chance d’être remarqué, ce qui lui a permis d’être interrogé par B. Prasquier et de voir son manuscrit accepté par les éditions Albin Michel, d’où cette consécration en 2007.
V.R. - C’est cela. Pour moi, S. Venezia est un mythomane qui a connu le succès.
Étude critique du témoignage proprement dit
H.V. - Bien, mais permettez-moi tout de même de vous faire une remarque. Je vais ici jouer l’avocat du diable.. Vous dites que ce S. Venezia est un menteur parce qu’il a témoigné très tardivement. On pourra toujours vous répondre qu’il avait de bonnes raisons pour cela. Par exemple, qu’il n’a pas eu conscience de l’importance de son récit, qu’il pensait qu’il y en avait beaucoup d’autres bien meilleurs et bien plus complets que le sien, qu’il ne s’est pas intéressé au développement du révisionnisme dans les années 80, qu’il a vraiment été choqué par le regain d’antisémitisme dans les années 90, etc.
Ma question est donc la suivante : si l’on écarte les arguments d’ordre.. disons.. psychologique, a-t-on une preuve que S. Venezia est un faux témoin, au moins lorsqu’il parle des gazages homicides ?
X. - Vous avez raison d’y venir car c’est capital. Permettez-moi donc de répondre. Lorsque j’ai eu entre les mais le livre de S. Venezia, je n’ai pas commencé à la première page. Car en tant que connaisseur des gaz de combat et de la protection contre eux, je peux uniquement juger les passages d’un récit en rapport avec ces questions. Voilà pourquoi j’ai tout de suite cherché le ou les passages dans lesquels l’auteur décrivait les gazages homicides proprement dits. Le reste, c’est-à-dire sa vie en Grèce avant la déportation, sa déportation, son arrivée à Auschwitz, ses aventures après l’évacuation du camp, sa libération, son retour à la vie « normale ».. tout cela n’avait aucun intérêt pour moi, parce que je ne suis pas un spécialiste de la déportation.
Ces précisions faites, j’en viens au témoignage de S. Venezia. Il prétend avoir tout d’abord travaillé au Bunker 2, c’est-à-dire dans une petite fermette reconvertie par les Allemands en chambre à gaz. Il raconte :
Ils [les Allemands] nous ont ordonné d’extraire les corps de la chambre à gaz et de les déposer devant les fosses [de crémation]. Moi, je ne suis pas entré dans la chambre à gaz, je suis resté là à faire des allers-retours entre le Bunker et les fosses [p. 91].
C’est trop imprécis pour que je puisse en déduire quoi que ce soit. Je note tout de même que nulle part S. Venezia parle d’un masque à gaz qu’il aurait utilisé pour cette besogne. C’est extrêmement suspect, car on sait que le corps d’un gazé est encore potentiellement dangereux.
Une ignorance incroyable chez un (prétendu) témoin
H.V. - S. Venezia le précise d’ailleurs bien plus loin, lorsqu’il déclare :
parfois l’organisme continuait à dégager du gaz » (p. 153).
V.R. - Oui, mais ce qui aurait pu être un « bon point » pour lui ne l’est pas, car s’il en parle, c’est uniquement pour expliquer les « bruits bizarres » que les membres des Sonderkommandos auraient souvent entendus en provenance des tas de victimes. On en déduit que ce S. Venezia ignore tout des graves dangers de l’acide cyanhydrique, ce qui est incroyable chez un ancien des Sonderkommandos.
Retour sur la ventilation des chambres à gaz
X. - Cette ignorance apparaît très nettement lorsqu’il décrit son (prétendu) travail au Krema III. Là, cela devient plus précis. Il déclare :
On m’a donné des ciseaux et je devais couper les cheveux des femmes [gazées] (p. 104).
Cette tâch était effectuée « dans une espèce d’atrium » situé à côté de la chambre à gaz : C’est à cet endroit que je devais couper les cheveux des morts. Nous étions trois ou quatre à faire cela (pp. 94-95).
On ne coupait que les cheveux les plus longs, sans toucher aux hommes. Ce qui servait surtout, c’étaient les longues tresses, faciles à couper et à transporter (pp. 104-105).
S. Venezia était donc au cœur du processus de l’extermination : juste entre la chambre à gaz et les fours crématoires. Par conséquent, il devrait, à un moment ou à un autre, nous parler de masques à gaz qu’il fallait nécessairement porter non seulement pour extraire les corps du local de mort impossible à ventiler correctement - je l’ai démontré dans ma précédente étude -, mais aussi pour couper les longs cheveux saturés d’acide cyanhydrique.
H.V. - Vous dites que le local était impossible à ventiler correctement. Pourquoi ?
X. - Du fait de l’entassement des cadavres. Les multiples cavités dans le tas de corps auraient constitué autant de pièges où le gaz aurait stagné sans pouvoir être ventilé.
Cet argument - imparable -, S. Venezia le confirme : il prétend que :
Dans la chambre à gaz, les « cadavres s’amoncelaient sur plus d’un mètre, un mètre et demi de hauteur (p. 107).
Il précise :
Les corps étaient tellement imbriqués, amassés les une contre les autres » (Id.).
Un tel amoncellement aurait été un réservoir de gaz toxique, et cela même après une, deux, voir dix heures de ventilation.
Absence totale de masques à gaz
Voilà pourquoi les membres du Sonderkommando auraient impérativement dû porter des masques protecteurs. Or, S. Venezia n’en parle jamais. A l’en croire, personne n’en portait au Krema III, pas même le SS qui aurait déversé le gaz mortel et/ou qui aurait ouvert la porte de la chambre à gaz une fois les victimes tuées.
A la question :
Le SS portait-il un masque à gaz ?
le « témoin » répond : «
Non, je n’ai jamais vu d’Allemand en porter, ni pour verser le gaz, ni pour rouvrir la porte (p. 104) .
V.R. - Notons d’ailleurs que l’ouvrage de S. Venezia est illustré par les fameux dessins de David Olère. Celui de la page 96 (cliquez ici) montre un déporté qui sort deux corps d’une chambre à gaz homicide ; celui de la page 106 montre un « coiffeur » qui coupe les cheveux des victimes et un « dentiste » qui leur inspecte la bouche. Aucun ne porte de masque à gaz. S. Venezia, qui se réfère à ces dessins, n’apporte aucun correctif : nulle part, il déclare que D. Olère aurait oublié de dessiner les masques..
Impossibilités physiques
X. - Donc pas de protection contre les gaz, c’est évident. Or, voici comment il décrit l’ouverture de la chambre à gaz :
Quand [l’Allemand] était sûr que tout le monde était bien mort, il ouvrait la porte et repartait aussitôt, après avoir mis la ventilation en marche. Pendant vingt minutes, on entendait un vrombissement énorme, comme une machine aspirant l’air. Puis, finalement, on pouvait entrer et commencer à extraire les cadavres de la chambre à gaz. Une terrible odeur âcre envahissait la pièce. On ne pouvait pas distinguer ce qui relevait de l’odeur spécifique du gaz et ce qui provenait de l’odeur des personnes et des déjections humaines [p. 104].
Ce récit suffit pour découvrir le mensonge. En effet :
1°) Il est absurde d’ouvrir la porte d’une chambre à gaz au moment de mettre en marche la ventilation. Car des vapeurs toxiques vont alors s’échapper par l’ouverture et se répandre au dehors..
V.R. - C’est d’autant plus vrai que, d’après la thèse officielle véhiculée par Jean-Claude Pressac, dans les chambres à gaz d’Auschwitz, les Allemands utilisaient de très fortes doses de Zyklon B : « QUARANTE fois la dose létale » a-t-il écrit dans son livre publié en 1989[6]. D’où des victimes qui seraient mortes « très rapidement »[7] - c’est-à-dire en cinq minutes au maximum[8] - mais qui n’auraient absorbé qu’une proportion minime du gaz introduit. J.-C. Pressac écrit :
Le système d’extraction d’air était alors allumé pour au moins vingt à trente minutes, parce qu’il y avait encore une grande quantité d’air empoisonné dans la chambre, la proportion absorbée par les victimes étant minimale [Id.].
Certes, S. Venezia parle de gazages qui auraient duré un peu plus longtemps, « entre dix et douze minutes » précise-t-il à deux reprises (pp. 104 et 90). Mais même pour cette durée, il aurait fallu utiliser de grosses quantités de gaz. Une fois les victimes asphyxiées, des vapeurs toxiques auraient encore rempli le local. Par conséquent, le fait d’ouvrir la porte au moment de mettre en marche la ventilation aurait provoqué une contamination des alentours, le gaz se répandant dans les couloirs, et la mort de ceux qui s’y trouvaient..
X. - 2°) Lorsque S. Venezia déclare qu’une « terrible odeur âcre envahissait la pièce » et qu’on « ne pouvait pas distinguer ce qui relevait de l’odeur spécifique du gaz et ce qui provenait de l’odeur des personnes et des déjections humaines » il affirme nettement que lui et ses compagnons respiraient du gaz mortel. C’est impossible ; sans masque, ils seraient morts..
Ce seul passage de la page 104 suffit pour convaincre S. Venezia de mensonge. Cet individu est un mythomane qui n’a jamais pu vivre ce qu’il décrit. Point final.
Anecdotes manifestement fausses
V.R. - D’ailleurs, certaines anecdotes qu’il rapporte sont manifestement fausses. Il raconte par exemple que, dans la chambre à gaz,on retrouvait
des gens avec les yeux sortis des orbites à cause de l’effort fourni par l’organisme » (p. 97).
C’est inepte ; aucun effort physique, si intense soit-il, ne peut faire sortir les yeux des orbites. Dans le cas contraire, ce genre d’accident serait fréquent, chez les déménageurs et les haltérophiles par exemple. Mais il n’en est rien.
X. - Plus loin, il raconte ainsi l’affaire d’un bébé retrouvé vivant dans la chambre à gaz :
Il s’agissait d’une petite fille d’à peine deux mois, encore accrochée au sein de sa mère qu’elle tentait vainement de téter. Elle pleurait de ne plus sentir le lait couler (p. 154).
Comment un tel « miracle » avait-il pu se produire ? S. Venezia explique :
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de demander au chef de service du plus grand hôpital pédiatrique de Rome comment il pouvait expliquer ce phénomène. Il m’a dit qu’il n’était pas impossible que l’enfant, qui était en train de téter, ait été isolé par la force de la succion sur le sein de sa mère, ce qui aurait limité l’absorption du gaz mortel [p. 154].
Là encore, c’est totalement inepte. Un être humain a toujours besoin d’air, même quand il boit (ou tète, pour un bébé). Tout le monde a un jour ou l’autre bu trop longuement, sous l’effet d’une soif intense. Après, on se sent essoufflé, ce qui nécessite de reprendre sa respiration, comme après une course..
V.R. - J’ai le bonheur d’avoir six enfants. J’ai donc pu voir mon épouse donner le sein et j’ai moi-même donné le biberon à de multiples reprises. C’est évident : l’enfant qui tète s’arrête très souvent pour respirer ; il le fait tout naturellement avec le nez. Voilà d’ailleurs pourquoi un nourrisson enrhumé tète très mal : car pour respirer, il doit alors retirer sa bouche du téton afin de prendre l’air ; et après, il s’énerve parce qu’il ne le retrouve pas immédiatement.
X. - Un bébé qui tète continue donc à respirer normalement. Par conséquent, l’histoire de cette petite fille miraculée ne peut être qu’inventée de toutes pièces afin d’attendrir le lecteur et de dénoncer la « barbarie nazie ». Car S. Venezia explique qu’une fois le bébé découvert, il a été apporté à la sentinelle allemande. Puis il raconte :
[…] dès que le garde a vu le bébé, il n’a pas eu l’air mécontent d’avoir un petit bébé à tuer. Il a tiré un coup et cette petite fille qui avait miraculeusement survécu au gaz est morte [pp. 153-4].
H.V. - Nous sommes en plein mauvais film..
V.R. - Un exterminationniste vous dira que cela confirme les propos de l’ancienne déportée Charlotte qui déclare à propos de Birkenau :
C’était une terre maudite, rien n’y poussait, pas même les mauvaises herbes, seule la barbarie humaine [9]
Une anecdote inspirée du récit de S. Dragon
X. - A mon avis, S. Venezia s’est inspiré du « témoignage » de Szlama Dragon, un autre membre des Sonderkommandos. Le 11 mai 1945, celui-ci avait raconté :
Une fois, nous avons retrouvé un enfant vivant dans la chambre. Il était entièrement enveloppé dans un oreiller qui lui recouvrait aussi la tête. Après avoir défait l’oreiller, on a vu que l’enfant avait les yeux ouverts et qu’il semblait en vie. On a apporté l’enfant avec son oreiller à Moll [les SS de service] en lui annonçant que l’enfant était vivant. Moll nous l’a enlevé des mains, l’a porté jusqu’au bord de la fosse, l’a posé sur le sol et avec le talon de sa chaussure a écrasé le cou de l’enfant et l’a ensuite jeté au feu[10].
Certes, les détails diffèrent, mais l’histoire est globalement la même : un enfant est retrouvé vivant parce qu’il n’avait pas pu respirer correctement, il est apporté à la sentinelle qui le tue sans pitié..
Les sources d’inspiration de S. Venezia
H.V. - Ce que vous dites est important. Peut-on trouver les sources d’inspiration de ce S. Venezia ?
X. - Ses sources sont assez évidentes : il s’est inspiré des grands faux témoins qui l’ont précédé : Miklos Nyiszli, S. Dragon, Henryk Tauber, F. Müller et D. Olère principalement.
V.R. - Pour D. Olère c’est très net. S. Venezia prétend par exemple que pour couper les cheveux des gazées, on utilisait de « grosses paires de ciseaux » ; c’est à la page 105. Où a-t-il glané ce détail ? Pour le savoir, tournez la page : vous voyez alors un dessin de D. Olère qui montre un prisonnier avec.. une grosse paire de ciseaux.
Un peu plus bas, il décrit la méthode utilisée pour mettre les corps dans les fours :
Devant chaque moufle, trois hommes étaient employés à enfourner les cadavres. Les corps étaient disposés tête-bêche sur une espèce de brancard. Deux hommes, placés de chaque côté du brancard, le soulevaient à l’aide d’un long bout de bois passé dessous. Le troisième homme, face au four, tenant les manches qui lui servaient à enfourner le brancard [p. 105].
Cette fois tournez trois pages et - Oh ! surprise - vous voyez la scène dessinée par D. Olère. Tout y est : les trois hommes, deux qui tiennent une barre, un qui enfourne le brancard, les corps tête-bêche.. S. Venezia n’a fait que décrire le dessin.
X. - Il ajoute tout de même un détail qui n’est pas dans le dessin :
Les hommes du Sonderkommando avaient pris l’habitude de verser de l’eau sur le brancard avant de disposer les corps, sinon ils restaient collés au fer bouillant [pp. 105-7].
Ça, D. Olère ne l’a pas dessiné. Mais le 24 mai 1945, H. Tauber a déclaré qu’un des hommes chargés de la crémation :
avait aussi pour tâche d’asperger d’eau la civière sortie du four. Il le faisait pour faire refroidir la civière qui se réchauffait à l’intérieur du four et pour empêcher de coller les nouveaux corps placés dessus[11].
H.V. - Manifestement, S. Venezia a utilisé plusieurs sources d’inspiration décrire l’enfournement des victimes. Il a compilé pour bâtir une histoire plus complète. C’est habile.
S. Venezia : un menteur sans originalité
X. - Habile ? Je ne dirai pas cela, car S. Venezia n’a guère fait preuve d’originalité. J’en reviens à S. Dragon. Outre l’histoire du bébé, ce « témoin » raconte qu’au Bunker 2, Otto Moll leur avait demandé de vider la chambre à gaz :
Nous avons commencé à le faire de manière à être quatre pour sortir un corps.
Cela a irrité Moll, il a retroussé ses manches et s’est mis à jeter les corps à travers la porte dans la cour. Et quand, malgré sa leçon, nous avons déclaré que nous ne savions pas faire comme ça, il nous a autorisés à faire ce travail par deux[12].
Maintenant, voici ce que déclare S. Venezia lorsqu’il prétend décrire le vidage de ce même Bunker 2 :
Quand il [Moll] s’est rendu compte que nous étions deux à porter un corps, il s’est mis à s’énerver et à hurler : « Nein ! Nur eine Person für einen Toten ! » « Une personne, un mort ! » Porter un cadavre à eux n’était déjà pas facile sur cette terre boueuse où nos pieds s’enfonçaient. Mais seul ! Je ne sais pas comment j’ai fait pour tenir, je me sentais à bout [p. 92].
Là encore, les détails diffèrent, mais l’anecdote est substantiellement la même : même lieu (le Bunker 2), même SS (O. Moll), même motif de mécontentement (trop de personnes pour porter un corps). L’emprunt est donc manifeste..
Et ce n’est pas tout. S. Venezia prétend que les cadavres étaient brûlés dans des fosses. Il les décrit ainsi :
Les fosses étaient en pente, de sorte qu’en brûlant, les corps dégageaient de la graisse humaine qui coulait tout au long de la fosse jusqu’à un angle, où une sorte de cuve était formée pour la recueillir. Quand le feu menaçait de s’éteindre, les hommes devaient prendre un peu de cette graisse dans la cuve, et en jeter sur le feu pour raviver les flammes [p. 91].
Maintenant, comparez avec ce qu’a déclaré H. Tauber le 24 mai 1945 :
A l’époque, on brûlait les corps dans des fosses ouvertes, d’où la graisse humaine s’écoulait vers une deuxième fosse, dans la terre, séparée. On versait cette graisse sur les corps à brûler pour accélérer le processus d’incinération[13].
H.V. - Nouvel emprunt manifeste.
X. - J’en viens maintenant au Krema III. S. Venezia raconte :
Dans la salle de déshabillage (cliquez ici), il y avait des portemanteaux avec numéros tout le long du mur, ainsi que des petites planches de bois sur lesquelles les gens pouvaient s’asseoir pour se déshabiller. Pour mieux les tromper, les Allemands disaient aux gens de bien faire attention aux numéros, afin qu’ils puissent retrouver plus facilement leurs affaires en sortant de la douche. Après un certain temps, ils ont aussi rajouté aux instructions celle de lacer les chaussures par paires [pp. 99-101].
Maintenant, comparez avec M. Nyiszli :
Au milieu de la salle, des rangées de colonnes. Autour des colonnes, ainsi que tout au long des murs, il y a des bancs. Au-dessus des bancs, des portemanteaux numérotés. De nombreux écriteaux attirent l’attention de chacun en lui enjoignant, dans sa propre langue, de déposer ses vêtements et ses chaussures attachés ensemble. Surtout, qu’ils n’oublient pas le numéro du portemanteau, pour éviter, au retour du bain, une confusion inutile[14].
H.V. - Notre homme ne s’est vraiment pas fatigué.
X. - Je continue. Au sujet des morts dans la chambre à gaz, S. Venezia déclare :
On les retrouvait agrippés les uns aux autres, chacun avait cherché désespérément un peu d’air. Le gaz jeté par terre dégageait de l’acide par le bas, donc tout le monde voulait trouver de l’air, même si pour cela il fallait grimper les uns sur les autres jusqu’à ce que le dernier meure [pp. 97-99].
A nouveau, comparez avec M. Nyiszli :
Les cadavres ne sont pas couchés un peu partout […] mais entassés en un amas de toute la hauteur de la pièce. L’explication réside dans le fait que le gaz inonde d’abord les couches inférieures de l’air et ne monte que très lentement vers le plafond. C’est cela qui oblige les malheureux à se piétiner et à grimper les uns sur les autres. Quelques mètres plus haut, les gaz les atteints un peu plus tard[15].
H.V. - C’est vraiment du « coupé-collé »..
S. Venezia reprend les mêmes mensonges
X. - J’ajoute ceci : la réaction des victimes serait compréhensible s’il s’agissait d’un gaz coloré, irritant ou suffoquant, comme le dichlore par exemple. Car dans ce cas, les victimes voient le danger et ressentent de fortes douleurs (dues à l’inflammation rapide des muqueuses externes ou du système respiratoire) auxquelles s’additionne, en cas de gaz suffoquant, une difficulté respiratoire croissante. Elles vont donc chercher de l’air là où il en existe encore des poches. Mais avec l’acide cyanhydrique, c’est totalement différent.
Rappelons en effet que :
1°) Ce gaz est quasi invisible ;
2°) Utilisé sans produit avertisseur - ce qui était le cas d’après la thèse officielle -, il n’irrite pas ; il ne dégage qu’une vague odeur d’amande amère ;
3°) A peine absorbé, « il se porte sur le système nerveux et détermine des accidents d’une brutalité foudroyante » ; « le sujet a perçu vaguement l’odeur d’amande amère ; avant même d’avoir pu mettre le masque, il tombe convulsé, le corps raidi »[16].
4°) Ses vapeurs sont légères.
Dès lors, si l’on en croit la thèse officielle selon laquelle les granulés de Zyklon B étaient déversés par quatre colonnes grillagés et laissaient le gaz s’échapper très rapidement, les vapeurs toxiques auraient envahi la pièce à partir des colonnes grillagées en montant assez rapidement vers le plafond. Par conséquent, les victimes auraient dû voir les personnes près de ces colonnes s’effondrer les unes après les autres, les petites comme les grandes. Leur réflexe aurait alors été de s’en éloigner le plus loin possible. Il n’y aurait pas eu de lutte pour aller chercher de l’air vers le haut, mais pour se réfugier le plus près des murs..
De façon évidente, M. Nyiszli - ou celui qui se faisait appeler ainsi - croyait que le Zyklon B était un gaz proche du dichlore, ce suffoquant utilisé par les Allemands pendant la première guerre mondiale.
Dans son « témoignage », d’ailleurs, il écrit :
La matière déversée est du cyclon [sic] ou du chlore sous forme de granulée »[17].
La confusion est nette ; d’où ces scènes imaginées avec ces victimes montant les unes sur les autres pour tenter de trouver de l’air vers le plafond. Nous voyons là une nouvelle preuve du mensonge, un mensonge repris des années plus tard par ce S. Venezia.
Deux exemples flagrants de mensonges repris imprudemment
V.R. - Il apparaît en effet que cet individu n’est pas très malin. Pour bâtir son histoire, il s’inspire de récits ou de dessins ; mais sans prendre le soin de bien vérifier, ce qui l’amène à proférer des erreurs manifestes. En voici deux exemples flagrants :
- Page 105, il déclare à propos du transport des cadavres vers la salle des fours :
Selon que les personnes étaient grandes, petites, grosses ou minces, on pouvait placer entre sept et dix personnes sur le monte-charge [p. 105].
Il dit cela parce que dans son dessin déjà mentionné, D. Olère a dessiné un tas d’environ dix personnes sur ledit monte-charge (p. 106). Or, il faut savoir que cet engin mesurait 2,10 m x 1,35 m, ce qui est notoirement insuffisant pour y placer sept à dix corps.
- Page 95, il évoque le vidage de la chambre à gaz homicide et explique :
Ceux qui étaient affectés à cette tâche ont commencé en tirant les cadavres par les mains, mais en quelques minutes leurs mains étaient sales et glissantes […]. Finalement, le plus simple était d’utiliser une canne pour tirer les corps sous la nuque. On voit bien cela dans un des dessins de David Olère. On ne manquait pas de cannes, avec toutes les personnes âgées qui étaient envoyées à la mort [pp. 95-7].
Le dessin auquel il fait allusion est publié page 96. Or, un simple coup d’œil à la main du déporté montre que le corps de la femme est traîné à l’aide d’une lanière, pas d’une canne (cliquez ici). Dans son livre d’ailleurs, J.-C. Pressac, parlant des cadavres qui étaient transportés vers les fours, écrit :
[…] les hommes du Sonderkommando leur attachaient des lanières en cuir (leather thongs) et les faisaient glisser dans une rigole d’eau peu profonde jusque devant l’un des fours [Document 85][18].
Le document 85 est le dessin de D. Olère. Preuve qu’il faut y voir une lanière et non pas une canne. Pauvre S. Venezia ! Il aurait dû mieux étudier avant de bâtir son histoire..
S. Venezia : un menteur évident
H.V. - Finalement, nous avons affaire à un menteur évident..
V.R. - Il ne pouvait pas en être autrement. Quand on sait que les prétendues chambres à gaz homicides allemandes et le prétendu « Holocauste » sont un seul et même mensonge historique, toute personne qui prétend avoir été témoin de gazages en masse ne peut qu’être un menteur patenté.
Le seul problème est de savoir comment démasquer le mensonge. Trop souvent, en effet, le récit est trop flou pour pouvoir donner prise à la critique.
Celui de Charlotte Shapira est typique. Son témoignage[19] fait 140 pages ; mais sur ces 140 pages, seules 30 sont consacrées à Auschwitz-Birkenau, soit 20 % environ (pp. 55-84). Le témoin nous parle encore et encore de « l’odeur de chair brûlée, l’odeur des crématoires » qui « s’infiltrait en nous, dans nos poumons, nos vêtements » (p. 62), des « grandes cheminées qui fumaient continuellement » (p. 64), des « crématoires [qui] crachaient des flammes gigantesques vers le ciel » (p. 77), des « langues de flammes [qui] montaient vers le ciel comme pour l’embraser » (Id.), de la « fumée noire qui s’échappait des hautes cheminées, et recouvrait le camp entier » (Id.).
Mais elle n’a rien vu, rien. Elle ne décrit même pas l’aspect extérieur d’un crématoire.. Il est donc impossible de critiquer positivement son récit. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elle ne peut prétendre à la qualité de témoin oculaire.
Avec S. Venezia, c’est différent : il prétend avoir vu et il décrit. On peut donc détecter le mensonge..
Les historiens officiels délaissent l’aspect technique
H.V. - L’ennui est que, excepté les révisionnistes, personne ne le fait.
X. - Oui, car les exterminationnistes posent que l’ « Holocauste » a eu lieu et ne s’intéressent nullement à l’aspect technique. Ils vont donc lire son « témoignage » avec des yeux très différents des nôtres.
Nous, nous disons : ce qu’il décrit ici (p. 104, par exemple) est physiquement impossible, donc c’est un faux témoin qui s’est inspiré d’untel et untel, puisqu’il existe des ressemblances frappantes entre les récits.
Eux disent : c’est un vrai témoin qui confirme ce que d’autres ont dit avant lui, puisqu’il existe des ressemblances frappantes entre les récits.
On le voit : les analyses sont très divergentes parce que le point de départ est très différent : d’un côté, on vérifie la crédibilité en s’appuyant sur la technique, de l’autre, on pose en principe que c’est crédible, sans se soucier le moins du monde des problèmes techniques. D’où ces conclusions très différentes. D’un côté : « Encore un faux témoin à écarter » ; de l’autre : « Un nouveau témoin qui conforte la thèse et qui participe à la lutte contre l’oubli ».
H.V. - Le mépris pour l’aspect technique.. voilà l’éternel problème.
Toujours les « preuves de substitution »
V.R. - C’est évident. Et ce qui nous paralyse, ce sont les « preuves de substitution ».
Imaginez un jeune : il va à Auschwitz, il voit ces valises, ces chaussures et, surtout, ces cheveux, ces tas de cheveux. Il en repart avec l’image d’une montagne de « preuves », une montagne écrasante que tout le monde peut voir. Maintenant, si vous venez lui parler des problèmes techniques (problème de diffusion du gaz, de ventilation, etc.), il vous lancera : « Quoi ! Toutes ces preuves et vous trouvez encore le moyen d’ergoter.. Vous êtes un monstre qui refusez de voir ».
En guise d’illustration, je vous soumets le dessin suivant, réalisé par un élève au retour d’un voyage pédagogique à Auschwitz. Il traite du « négationnisme ».
L’auteur commence par dire : « Des traces ! Des traces ! Y’en a partout des traces ! » ; allusion aux « preuves de substitution ». Puis vient le discours « négationniste » qui ergote : « Oui mais y’a trace et trace ». Enfin vient le dernier dessin, le plus intéressant : le « négationniste » ergoteur scrute une trace avec sa loupe, mais sans regarder où il faut. Il dit : « J’ai beau regarder, je ne vois rien ! ». Et l’élève de répondre : « Ah ! bon ». Le message est clair : vous, les négationnistes, vous êtes de mauvaise foi. Vous scrutez l’arbre pour ne pas voir la forêt ».
Tel est le discours des jeunes embrigadés. Oui, vraiment, si rien ne change, la thèse de l’ « Holocauste » a de beaux jours devant elles, étayée par des « témoignages » comme celui de S. Venezia..
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[1] Voy. S.C. n° 25-26, novembre-décembre 2006, « Les “témoignages” et les “aveux” jugés par un connaisseur des gaz de combat » (pp. 41-61).
[2] « Ce livre hallucinant est le livre d’un halluciné : chaque épisode y est marqué du sceau du vrai et de la plus absolue présence parce que l’écrivain Filip Müller a remis pour ainsi dire une deuxième fois et ligne après ligne sa propre vie en jeu » (voy. Filip Müller : Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz. Le témoignage de l’un des seuls rescapés des commandos spéciaux [éd. Pygmalion, 1980], p. 10).
[3] Voy. Jean-Claude Pressac, Auschwitz : technique and operation of the gas chambers (Beate Klarsfeld Foundation, 1989), p. 181, col. A.
[4] Voy. L’Humanité, 14 avril 1945, article de R. Diquelou intitulé : « plus bas que Dante ! ».
[5] Voy. J. Pélissier, Camps de la mort (éd. Mellottée, octobre 1945), pp. 25-6.
[6] Voy. Auschwitz.., déjà cité, p. 253, col. C.
[7] « La mort suivait très rapidement » (Death followed very quickly) (Id.).
[8] « En quelques minutes, cinq au grand maximum » (In a few minutes, five at the very most) (Id.).
[9] Voy. Charlotte Shapira, Il faudra que je me souvienne (éd. L’Harmattan, 1994), p. 62.
[10] Voy. Des voix sous la cendre. Manuscrit des Sonderkommandos d’Auschwitz-Birkenau (éd. Calmann-Lévy, 2005), p. 188.
[11] Voy. Des voix.., p. 212.
[12] Voy. Des voix.., p. 185.
[13] Voy. Des voix.., p. 210.
[14] Voy. Les temps Modernes, mars 1951, p. 1163.
[15] Voy. Les Temps.., p. 1665.
[16] Voy. Médecin Capitaine Camentron, Le danger aéro-chimique (Association amicale des Officiers de réserve de Limoges et de la 12e région, 1932), p. 39.
[17] Voy. Les Temps.., p. 1664.
[18] Voy. J.-C. Pressac, Auschwitz.., p. 253, col. D.
[19] Paru sous le titre : Il faudra que je me souvienne. La déportation des enfants de l’Union Générale des Israélites de France (éd. L’Harmattan, 1994).