Les sources de Raul Hilberg

Pour beaucoup de non-spécialistes, Raul Hilberg reste LA référence lorsqu’il s’agit d’étudier le prétendu « Holocauste », notamment avec son livre majeur : La destruction des juifs d’Europe (éd. Fayard, 1988).
Fin 2009, ainsi, l’abbé de Tanoüarn a publié une étude intitulée : « Hilberg : l’établissement objectif du génocide » (voy. Respublica Christiana, octobre-décembre 2009, pp. 20-22).


En guise d’introduction, on lit :

Un chercheur a donné à la science l’ouvrage de référence sur la Shoah : La destruction des Juifs d’Europe. Raul Hilberg (1926-2007) était né en Autriche dans une famille juive et avait fui le nazisme pour s’établir aux États-Unis. Universitaire, membre du « War Documentation Project », il a consacré sa rigueur méthodologique à dépouiller les archives du IIIe Reich. Registres des chemins de fer allemands, comptabilité des usines IG Farben, bulletins d’exécution des prisonniers, etc. tout fut passé au crible. Pour l’Histoire [RC, p. 20].

Impressionné ? Moi pas ! Pour une raison très simple : d’après l’histoire officielle, l’ « Holocauste », c’est plus de 5 millions de meurtres, dont 2,7 millions perpétrés avec une arme sans précédent dans l’histoire : la « chambre à gaz » capable d’asphyxier plusieurs centaines de personnes simultanément et couplée à des crématoires aux rendements fantastiques.

Ces chambres et ces crématoires révolutionnaires, il aurait fallu des ingénieurs pour les concevoir, qui auraient été spécialistes en toxicologie, en chauffage, en aération, en crémation, en sécurisation des structures, en résistance des matériaux..
Il aurait fallu mettre en commun les savoirs pour faire des maquettes, puis des prototypes pour des essais « grandeur nature ». Il aurait fallu mener ces essais pour ensuite corriger, affiner, améliorer..

En 1945, une partie, au moins, de ces documents auraient été découverts et utilisés pour charger les vaincus. Dès lors, R. Hilberg n’aurait eu qu’à ouvrir les comptes rendus des procès de Nuremberg pour récolter tout ce qui lui fallait. S’il a éprouvé le besoin de fouiller ailleurs, allant jusqu’à inspecter les fonds de tiroirs des chemins de fer allemands, c’est que dans les archives de Nuremberg, il n’a rien découvert de probant, donc qu’il n’existe aucun document probant (pour plus d’information sur le vide documentaire constaté lors du procès de Nuremberg, voir l’article « Aucune preuve de l’ « Holocauste »« ).

En revanche, l’auteur de La destruction des juifs d’Europe a découvert de très nombreux « aveux » d’après-guerre. Des aveux très accusateurs..

Seulement, ils furent obtenus dans cette atmosphère de règlement de compte et de mise à mort du vaincu.
A l’époque, que pouvaient faire les sans grade et les subalternes qui, d’une façon ou d’une autre, s’étaient compromis avec le régime national-socialiste ?
S’ils voulaient sauver leur peau, ils n’avaient qu’une possibilité : admettre les terribles accusations portées de manière générale - cela afin de se concilier le Tribunal - mais souligner qu’eux-mêmes n’y avaient pas pris part ou n’y avaient participé que dans une très faible mesure.
Une autre excuse consistait à invoquer des ordres supérieurs ou la contrainte irrésistible. Ces stratégies furent adoptées par de nombreux accusés au procès de Bergen-Belsen, par l’ancien commandant de Mauthausen Franz Zeireis (pour plus d’informations, voir l’article La « chambre à gaz » de Mauthausen : un mythe »), par l’ancien commandant du camp de Ravensbrück Johan Schwarzhuber, par le Dr Krebsbach (un ancien de Mauthausen), par Ruth Closius-Neudeck (ancienne gardienne du camp de Ravensbrück), par les anciens Waffen-SS au procès d’Oradour..

A chaque fois, le discours était le même : « Oui, ceux que nous avons servi étaient des criminels - vous voyez, je ne suis pas un nazi fanatique, je suis de votre côté. Mais moi, je n’ai presque rien fait, et si j’ai commis quelques crimes, c’était par ordre ou sous la contrainte exercée par ces nazis fanatiques qui nous avaient embrigadés. Ce sont eux les véritables responsables, pas moi.. »

Personnellement, je ne juge ni ceux qui ont choisi - ou qui, sous la pression, ont dû choisir - cette stratégie, ni les faux témoins qui calomnièrent par désir de vengeance, ni même les magistrats qui se prêtèrent à ces parodies de justice.
Ils en ont répondu (ou ils en répondront) devant Dieu. Mais j’estime très malhonnête de bâtir une thèse historique en s’appuyant sans aucun recul critique sur ces « aveux », ces « témoignages » et ces « jugements » d’après-guerre.

Or, c’est précisément ce que fit R. Hilberg.

Des « aveux »..

J’invite l’abbé de Tanoüarn à lire La destruction des juifs d’Europe à partir de la page 757 (version française), chapitre : « Les centres de mise à mort ». C’est là que l’on entre dans le vif du sujet. L’auteur écrit :

Durant l’été 1941, quand on commença à songer à la destruction physique des juifs sur tout le continent européen, Himmler consulta le médecin-chef des SS […], le Gruppenführer docteur Grawitz, pour savoir quelle était la meilleure façon de procéder à cette extermination massive. Grawitz conseilla la chambre à gaz22 [Voy. R. Hilberg, op. cit., p. 757].

Le lecteur superficiel croira que la note 22 fait référence au compte rendu de cet entretien. Si c’était le cas, les historiens officiels auraient en main une preuve documentaire très forte. Mais une simple vérification au bas de la page démontre qu’il n’en est rien ; on lit : « 22. Déposition en cours d’instruction de [Konrad] Morgen du 13 juillet 1946, SS(A)-65. »

Voir la page 757

R. Hilberg s’est donc appuyé non sur un document d’époque, mais sur les « aveux » formulés après la fin de la guerre par un juge SS.

L’auteur décrit ensuite la construction du camp de Belzec. Il raconte :

Un peu avant Noël [1941], le chef de chantier (Bauleiter) montra les plans à un gradé SS (Oberhauser) qui était en poste dans la région et qui allait faire partie du personnel d’administration des camps de la mort. Sur ces plans étaient dessinées les installations de gazage (Vergasungsanlagen). A ce moment-là, la construction des bâtiments était pratiquement achevée30 […] [Ibid., p. 760].

La note 30 donne-t-elle la référence de ces plans dans des archives ? Non ! On lit : « 30. Témoignage oral d’Oberhauser du 12 décembre 1960, procès de Belzec, vol. 9, pp. 1678-1693 ».
Encore des « aveux » d’après-guerre.

Sur le gaz utilisé à Belzec, R. Hilberg précise :

On utilisa d’abord à Belzec du gaz en bouteille ; il s’agissait de la même préparation de monoxyde de carbone que celle envoyée aux centres d’euthanasie, ou peut-être d’acide cyanhydrique39 [Ibid., p. 761].

La note 39 est la suivante :

Le gaz en bouteille (Flaschengas) est mentionné par Oberhauser (Obersturmführer de Belzec). Voir le texte de son témoignage in Rückerl, NS-Vernichtungslager [paru en français sous le titre : Les chambres à gaz, secret d’État], pp. 136-137. Le jugement rendu par le tribunal au procès d’Oberhauser précise que le gaz était du cyanure (Zyklon B). Ibid., p. 133.

R. Hilberg n’est nullement troublé par le fait qu’on n’ait pas réussi à identifier le gaz utilisé. S’il avait existé des documents d’époque, cette imprécision aurait été levée depuis longtemps.

L’auteur poursuit :

Par la suite, les trois camps (à commencer par Sobibor et Treblinka) furent équipés de moteurs Diesel. Un Allemand qui fut quelques temps affecté à Sobibor parle d’un moteur de 200 chevaux, huit cylindres, pris sur un tank soviétique, qui diffusait un mélange de monoxyde et de dioxyde de carbone dans les chambres à gaz40 [Ibid., pp. 761-2].

La note 40 précise : « Témoignage devant la cour de « F » (Kurt Franz), ibid., pp. 165-166 ».
Il s’agit donc une nouvelle fois d’ « aveux ».

R. Hilberg admet qu’il n’existe aucun document

Et voici le passage capital. R. Hilberg raconte :

Entre juillet et septembre [1942], on entreprit d’agrandir les trois camps. Des constructions massives, en pierres à Belzec, en briques à Treblinka, comportant au moins six chambres à gaz dans chaque camp, remplacèrent les anciennes installations. Dans les nouveaux bâtiments de gazage, les chambres s’alignaient de part et d’autre d’un couloir, et à Treblinka la salle abritant le moteur était située au bout de ce couloir. Le fronton du bâtiment de gazage de Treblinka s’ornait d’une étoile de David. A l’entrée pendait une longue tenture sombre provenant d’une synagogue et portant encore l’inscription suivante en hébreu : « Ceci est la porte par laquelle entrent les Justes43 » [Ibid., p. 762].

La note 43 commence ainsi : « Ibid. [= Rückerl, NS-Vernichtungslager], p. 204 ».

L’auteur se fonde donc sur un livre publié après la guerre. Certains se persuaderont que dans ce livre figurent des documents authentiques d’époque. Ils se trompent. Car R. Hilberg poursuit :

Les informations relatives au nombre et aux dimensions des chambres à gaz existant dans chaque camp ne reposent pas sur des documents, mais sur les souvenirs des témoins. Tous déclarent que les nouvelles chambres étaient plus grandes que les anciennes (on a estimé à 1 500 personnes la capacité de gazage simultané à Belzec, pendant l’été 1942). Les décompte des chambres à gaz s’établit ainsi : Belzec, 3, puis 6 ; Sobibor, 3, puis 4, 5 ou 6 ; Treblinka, 3, puis 6 ou 10. Il est probable que chaque installation était conçue sur le même plan de base ; aussi, le chiffre trois représente sans doute la capacité initiale, six la capacité des nouvelles chambres. Les avocats allemands de la Défense au procès de Treblinka de 1965 (Franz et al.) faisaient état de six chambres au camp leur extension. Un survivant juif, qui travailla comme menuisier à Treblinka, déclare qu’il existait dix chambres à gaz. Jankiel Wiernik, « A Year in Treblinka », in Donat, Treblinka, pp. 147-188, à la page 161. Pour un croquis dessiné par Wiernik, voir Philippe Friedman, This was Oswiecim, Londres, 1946, pp. 81-84 ; et Glowna Komisja, Obosy, p. 526. Voir, toutefois, deux croquis différents in Donat, Treblinka, pp. 318-319 ; et Stern, 17 mai 1970, p. 170.

Voir la page 762 du livre de Hilberg

L’aveu est de taille : il n’existe aucun document original sur les prétendues chambres à gaz des trois petits camps de Treblinka, Belzec et Sobibor. A croire que les locaux de mort sont sortis de terre et se sont étendu tout seuls, de manière naturelle. C’est vraiment se moquer du monde. Je rappelle les propos sensés de l’avocat général soviétique à Nuremberg :

Il est évident que ce sont les techniciens de la chaleur, les chimistes, les architectes, les toxicologues, les mécaniciens et les médecins allemands qui, obéissant à des ordres reçus du Gouvernement criminel de Hitler et du Haut Commandement de l’Armée allemande se sont employé à cette rationalisation du crime collectif [TMI, VII, 444].

Une telle entreprise, je le répète, aurait nécessairement dû laisser de multiples traces dans les archives.

Le cas d’Auschwitz-Birkenau

R. Hilberg recourt aux « aveux » de R. Höss

Venons-en à Auschwitz-Birkenau. R. Hilberg commence en racontant :

Durant l’été de 1941, Höss fut convoqué directement par Himmler (sans passer par son supérieur, Glücks) afin de prendre des ordres. Pendant l’entrevue, - qui allait marquer le sort de juifs venus de tous les pays d’Europe d’où on les déportait -, Himmler dit à Höss que le Führer avait ordonné la « solution finale » du problème juif. Himmler avait choisi Auschwitz en raison de sa proximité de Katowice, en Haute-Silésie, qui permettait d’y accéder facilement par chemin de fer, et aussi parce que ce site très étendu offrait suffisamment d’espace pour qu’on puisse en assurer l’isolement. Pour les détails, Höss devait s’adresser à Eichmann. S’étant déchargé de son fardeau sur les épaules de Höss, Himmler n’eut plus qu’à ajouter :

C’est à nous, SS, que revient l’exécution de ces ordres. Si nous ne le faisons pas maintenant, c’est le peuple juif qui, plus tard, anéantira le peuple allemand49.

[Ibid., pp. 763-4].

La note 49 est la suivante : « Témoignage devant la cour de Höss, Procès des grands criminels de guerre, XI, p. 410 ». Tout commence donc par des « aveux », preuve que dans les archives qu’il a consultées, R. Hilberg n’a pas découvert l’ordre d’Hitler, cet ordre qui, si la thèse officielle était vraie, ne pourrait pas ne pas avoir existé.

Une invraisemblance de taille

J’ajoute ce qui suit et qui, à ma connaissance, n’a jamais été soulevé : lorsque, en 1942, R. Heydrich exigea la déportation des juifs néerlandais et présenta au gauleiter Seyss-Inquart l’ordre d’Hitler qui l’investissait de pouvoirs illimités, le gauleiter s’informa tout de même en haut lieu afin de savoir « ce que cela signifiait exactement »[1]. On le comprend. La déportation de milliers de personnes est une opération douloureuse et mieux valait savoir jusqu’où il fallait aller.

Dans le cas de R. Höss, c’était pis : on lui ordonnait par oral, c’est-à-dire sans présenter aucun document écrit, de massacrer systématiquement une population, femmes, enfants et vieillards y compris. Dès lors, comment croire qu’il ne se soit pas informé auprès d’A. Hitler ou de M. Bormann ? C’est portant ce qu’il prétend dans ses « aveux » et ses « mémoires » où il écrit :

Ayant reçu cet ordre de si grande importance je rentrai immédiatement à Auschwitz sans m’être présenté chez mes chefs hiérarchiques d’Oranienburg[2].

Cette version des faits n’est guère crédible.

Des « chambres à gaz » conçues par des néophytes en la matière

Poursuivons cependant. Plus loin, R. Hilberg écrit :

Entre-temps, Höss poursuivait la construction des installations de mise à mort, qui devaient comporter deux grandes améliorations. D’abord, un plan plus ramassé. Höss conçut des unités combinées, dotée chacune d’une antichambre, d’une chambre à gaz et d’un four crématoire pour la destruction des cadavres. Ensuite, après avoir visité Treblinka, il décida que l’emploi du monoxyde de carbone n’était pas très « efficace »55. En vertu de quoi il introduisit dans son camp un autre type de gaz : un acide cyanhydrique à action rapide (de l’acide prussique, commercialisé sous le nom de Zyklon) [Voy. R. Hilberg, op. cit., p. 765].

La seule note qui étaye ce passage précise : « Déposition en cours d’instruction de Höss du 5 avril 1946, PS-3868. »
Là encore, donc, l’auteur n’a rien trouvé, exceptés des « aveux ».

Ainsi nous demande-t-il de croire que R. Höss, simple employé de l’administration des camps - il avait servi à Dachau jusqu’en 1938 avant d’être nommé adjudant à Sachenhausen puis commandant à Auschwitz (TMI, XI, 409-10 et 426) - aurait pu chapeauter l’installation de chambres à gaz-crématoires, concevant lui-même les unités et choisissant lui-même le gaz sans consulter aucun spécialiste.
Il est vrai que d’après les « Mémoires » de R. Höss, H. Himmler lui aurait dit :

Après votre conversation avec Eichmann, envoyez-moi tout de suite les plans des installations prévues [3].

Le Reichsführer aurait donc cru que le commandant d’Auschwitz pouvait très vite, avec l’aide d’Eichmann (pas plus spécialiste que lui), dresser les plans des locaux de mort. Cette thèse est absolument délirante.

Comme je l’ai montré dans ma « Lettre à Jean-Pierre Dickès », sans l’aide d’un spécialiste, un néophyte ne pourrait même pas choisir le ventilateur adéquat pour une chambre à gaz, tant il en existe des modèles différents (pour lire la lettre à Jean-Pierre Dickès : voir l’article « Euthanasie, stérilisation et cobayes humains sous Hitler).

Si R. Höss avait été chargé d’aménager des locaux de mort à Birkenau, il aurait dû se mettre en rapport avec de nombreux spécialistes (chimistes, architectes, toxicologues..), ce qui aurait laissé de multiples traces documentaires.

Toujours les « aveux » de R. Höss

Sachant que les crématoires projetés ne seraient pas terminés avant plusieurs mois, alors que les gazages devaient commencer rapidement, R. Höss et ses complices auraient aménagé des chambres à gaz provisoires.
R. Hilberg raconte :

Dans l’ancien camp, la première chambre à gaz fut créée dans la morgue du crématorium57. A Birkenau, deux vieilles chaumières de paysans furent remaniées. On mura les fenêtres, on abattit les murs intérieurs, et l’on construisit des portes spéciales, étanches au gaz. Une baraque située à proximité servit de salle de déshabillage pour les déportés entrant dans les chambres58. Ces installations commencèrent à fonctionner en 1942. Himmler [et d’autres] assistèrent au premier essai. Himmler ne trouva rien à critiquer, mais il ne se mêla à aucune discussion59.
Les cadavres des victimes ayant péri dans les deux « bunkers » étaient enterrés dans des fosses communes […]. En octobre, il fallut déterrer les corps en décomposition, grouillant de vers, pour les incinérer dans des fosses60 [Ibid., p. 765].

Et voici les quatre notes :

57. Rudolf Höss, Le commandant d’Auschwitz parle, Maspero, 1979, p. 199.
58. Déposition en cours d’instruction de Friedrich Entress du 14 avril 1947, NO-2368.
59. Déposition en cours d’instruction de Höss du 11 janvier 1947, NO-4498-B.
60. Filip Müller, Eyewitness Auschwitz, New York, 1979 ; trad. Française : Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz, Paris, 1980, p. 88.

Des « aveux », des « aveux », encore des « aveux » et un « témoignage » très tardif, celui de F. Müller, que plus aucun historien sérieux n’ose citer aujourd’hui tant il est ridicule (pour plus d’informations sur ce faux témoin, voir l’article « Filip Müller, faux témoin des fosses de crémation »).

Quand il ne parle pas de la Shoah, R. Hilberg invoque des documents d’époque

Récupération des cheveux : la lettre de R. Glüks

Je n’irai pas plus loin car c’est toujours la même chose : tant que R. Hilberg ne parle pas de l’ « Holocauste » en lui-même, il peut citer des documents d’époque parfaitement clairs.

La récupération de cheveux pour la confection de chaussons en feutre ou de semelles en est un bon exemple. Quand il en parle, l’auteur mentionne - sans un citer un seul extrait - un document précis, la fameuse lettre de Richard Glücks aux commandants des camps en date du 6 août 1942[4]. En voici le texte :

Le chef de la division économique et administrative des SS […] a ordonné que tous les cheveux humains coupés dans les camps de concentration soient utilisés d’une façon adéquate. Les cheveux humains sont utilisés dans les industries de feutre et les filatures. Avec les cheveux peignés et coupés des femmes, on fabrique des chaussons pour les équipages de sous-marins et des semelles de feutre pour les employés des chemins de fer du Reich. C’est pourquoi j’ordonne que les cheveux des femmes des camps de concentration, après désinfection, soient gardés. Les cheveux des hommes ne peuvent être utilisés qu’à partir de 20 mm de longueur. Le SS-Obergruppenfürer Pohl est d’accord pour que, à titre d’essai, les cheveux des hommes ne soient coupés que lorsqu’ils auront atteint une longueur de 20 mm.
Afin d’éviter que l’accroissement de la longueur des cheveux ne facilite les évasions, dans tous les cas où le commandant jugera nécessaire de marquer les prisonniers, une bande de cheveux pourra être tondue, par exemple un étroit coup de tondeuse juste au milieu de la tête.
Les cheveux collectés pourront être utilisés en créant un service spécial de production dans l’un des camps de concentration. Des instructions plus détaillées pour la livraison des cheveux collectés seront données ultérieurement.
Des rapports sur la quantité des cheveux collectés, séparément pour les cheveux d’hommes et ceux de femmes, seront établis pour le 5 de chaque mois, à compter du 5 septembre 1942.

[Signé] : Glücks [Doc. URSS-511, TMI, XXXIX, 552-3. Voir aussi TMI, XX, 379.].

Dans ce texte, tout est parfaitement clair : on sait de quoi il s’agit et ce qu’il conviendra de faire.

Un document nullement sinistre

Naturellement, R. Hilberg lui donne un sens sinistre ; sachant qu’il n’en a pas reproduit un seul extrait, il laisse croire au lecteur qu’une partie, au moins, des cheveux étaient ceux des « gazés ».

Mais rien, dans cette lettre, ne le démontre. Il apparaît au contraire que les cheveux devaient être prélevés sur des vivants. Notons d’ailleurs que si les cheveux des femmes avaient été coupés dans les chambres à gaz, il n’y aurait pas eu besoin, après, de les désinfecter..

Quand on sait qu’en France, sous l’Occupation, un décret paru le 27 mars 1942 au Journal officiel ordonnait la récupération des cheveux, cette mesure ne peut plus être considérée comme la « preuve » d’un massacre de masse [Voy. le Journal officiel de l’État français, 27 mars 1942, pp. 1199-1200.].

En citant la lettre de R. Glücks, R. Hilberg n’a donc pas apporté une preuve de l’ « Holocauste ». Mais il a démontré - malgré lui - que tant qu’on ne parle pas directement la prétendue extermination des juifs, des documents originaux sont disponibles, très clairs, sans qu’il soit besoin d’aller chercher des « aveux », des « témoignages », des « jugements »..

Raul Hilberg était un « croyant »

En revanche, dès qu’on aborde l’ « Holocauste », les sources se tarissent et on se retrouve dans le désert.

L’ouvrage de R. Hilberg le démontre avec un éclat inégalé. L’auteur a tout fouillé parce que, dans les archives allemandes saisies, il n’a rien trouvé, rien.

Voilà pourquoi il a dû se rabattre sur les procédures d’après-guerre. Mais on ne le répétera jamais assez : le massacre de six millions de personnes avec une arme sans précédent dans l’Histoire aurait dû laisser de nombreuses traces.
Contrairement à une légende enracinée, les Allemands n’ont pas détruit leurs archives. Les vainqueurs ont pu y découvrir de très nombreux documents compromettants, qui concernaient par exemple la lutte contre les partisans et l’extermination des « commandos ». Ces documents ont permis de pendre en premier lieu W. Keitel et A. Jodl.

A supposer que les nationaux-socialistes aient voulu exterminer les juifs, une telle entreprise, comme l’a souligné l’avocat général soviétique L. N. Smirnov, aurait nécessité des ordres et des rencontres entre techniciens. Le tout aurait laissé de multiples traces documentaires et ces traces, les vainqueurs en auraient retrouvé une grande partie en 1945.

Puisqu’il n’y a rien, il faut en déduire qu’aucun génocide total et planifié des juifs n’a eu lieu, et cela même si, à l’Est, de nombreux juifs ont été assassinés dans le cadre de la lutte contre les partisans. Mais cette conclusion, R. Hilberg ne pouvait y parvenir, car avec beaucoup d’autres, il avait posé comme axiome de départ que l’ « Holocauste » était un fait avéré.
Son livre est celui d’un croyant qui veut confirmer une thèse à priori.

Robert Faurisson a eu raison d’écrire :

R. Hilberg n’avait rien d’un « empiriste, un analyste de documents » ; il en était exactement le contraire ; il était un homme perdu dans la fumée de ses idées, une sorte de théologien qui s’était construit un univers mental où la matérialité n’avait aucune place[5].

Ce fait apparaissait nettement lorsque R. Hilberg parlait du Zyklon B :

L’acide cyanhydrique, sous forme de cristaux poreux, était déversé […]. Dans la chambre à gaz, les cristaux passaient immédiatement à l’état gazeux[6].

L’auteur ignorait qu’à température ambiante, l’acide cyanhydrique est un liquide et non un solide cristallisé (comme le sel de cuisine par exemple).
Il ignorait aussi que les « cristaux » de Zyklon B étaient en réalité des petits morceaux de terre diatomée imprégnés d’acide cyanhydrique liquide. Quant à prétendre que le passage à l’état gazeux aurait été « immédiat », c’était aussi stupide que d’affirmer qu’un litre d’eau porté à 100 °C disparaît instantanément sous forme de vapeur..

Bref, en 37 ans de recherches - 1948-1985, date de parution de la version « définitive » de son ouvrage - celui que l’on présenté comme l’expert n° 1 de l’ « Holocauste » n’avait même pas cherché à connaître le gaz prétendument utilisé par les Allemands.
Dès lors, comment aurait-il pu connaître tous les problèmes techniques liés à l’utilisation de l’acide cyanhydrique ? C’était pourtant par là qu’il aurait fallu commencer. Mais R. Hilberg s’en moquait. Il croyait. Et aveuglé par cette croyance, il a prétendu expliquer le déroulement d’un événement grâce à des documents d’après-guerre sans s’interroger sur leur pertinence.

Tel est celui que l’on présente encore comme l’expert n° 1 de l’ « Holocauste ».

Sur le même sujet, voyez l’article « La malhonnêteté de Raul Hilberg (1)« .

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[1] « A la fin, Heydrich m’a fait présenter un ordre du Führer, aux termes duquel il était investi de pouvoirs illimités pour l’exécution de toutes les mesures, dans les territoires occupés. J’ai fait demander par Bormann ce que cela signifiait exactement, et on m’a alors confirmé cet ordre. Là-dessus a commencé l’évacuation des juifs. » (A. Seyss-Inquart à Nuremberg ; TMI, XVI, 691).
[2] Voy. « Mémoires de Rudolf Höss » in Auschwitz vu par les SS (éd. Interpress, Varsovie, 1991), p. 79.
[3] Voy. « Mémoires de Rudolf Höss », op. cit., p. 79.
[4] « La collecte des cheveux avait déjà été ordonnée le 6 août 1942. Ils devaient servir à confectionner des chaussons en feutre pour le personnel des sous-marins et les employés de la Reichsbahn26 ». La note 26 commence ainsi ; « Glücks aux commandants des camps, 6 août 1942, URSS-511 » (Ibid., p. 826).
[5] Voy. les Annales d’Histoire Révisionniste, n° 8, déjà cité, p. 28.
[6] Voy. R. Hilberg, op. cit., p. 767.

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