Un gros mensonge de la revue Le Point
Quand il s’agit de la (prétendue) Shoah, la grande presse diffuse n’importe quoi.
Dernier exemple en date :
Le Point, hors-série février-mars 2012 qui se targue de dénoncer et de rectifier « 100 idées reçues sur la Deuxième Guerre mondiale ».
Voir la couverture :
L’éditorial encourageant de F.-O. Giesbert
Dans l’éditorial, Franz-Olivier Giesbert prévenait :
La Deuxième Guerre mondiale a longtemps été un enjeu politique. Une foire aux mensonges. Un festival de mystifications. Chaque parti avait sa propre vérité qu’il entendait vendre et faire prospérer au mépris des faits les plus évidents […].
L’objet de ce numéro est de répertorier toutes les fables, bêtises et sornettes accumulées sur la guerre 1939-1945 depuis des décennies et pas seulement, hélas, dans notre inconscient, mais aussi parfois dans des revues apparemment sérieuses. Avec ce hors-série, nous avons voulu faire là œuvre de salubrité publique. Car il faut toujours se méfier des mensonges : à force d’être répétés, ils finissent par devenir des vérités, et vous pourrez vérifier, au fil de votre lecture, que certains d’entre eux étaient sur le point de devenir des certitudes.
Lire l’éditorial complet :
Une photo inutilisée depuis 47 ans est recyclée
Alléché par cet éditorial si prometteur, je me suis directement rendu à la page 95 qui promettait de rectifier l’idée reçue suivante : « Les chambres marquent le début de la Shoah ». Allais-je découvrir un article miraculeux ? Nullement.
L’auteur, Rémi Kauffer, reprenait la thèse actuelle de la « Shoah par balles » qui aurait commencé avant la « Shoah par gaz »
Article complet :
Mais le plus affligeant était le cliché publié en guise d’illustration : il montrait une banale salle de bain avec deux fenêtres.
La légende portait :
Holocauste. En 1945, le monde horrifié découvre les camps de la mort. La « solution finale » avait été entérinée à la conférence de Wannsee en janvier 1942.
La prétendue « chambre à gaz » du Struthof
En France, ce cliché pris au Struthof n’était plus utilisé comme illustration d’une « chambre à gaz » depuis quarante-sept ans !
A l’époque, il avait été publié dans une brochure diffusée par la Fédération nationale des Déportés et internés Résistants et Patriotes (FNDIRP) à l’occasion du vingtième anniversaire de la libération des camps.
Voir la couverture :
C’était en 1965. La légende qui l’accompagnait portait :
Les SS criaient “pour les douches, avancez !” et le gaz mortel faisait son œuvre »[1]
Voir la page entière :
Au Struthof, on connaît la vérité
Au Struthof, toutefois, on savait depuis le début qu’il ne s’agissait pas d’une « chambre à gaz ».
Dans un « reportage illustré » publié dès 1945 par un ancien interné au camp, un cliché montrant les deux baignoires figurait, avec au premier plan une sorte de chevalet en bois.
L’explication était la suivante :
Le tréteau sur lequel furent exécutées les bastonnades. Au fond, les deux baignoires à eau chaude et froide dans lesquelles ceux qui s’évanouirent furent ranimés[2].
Voir le cliché et l’explication :
Pas question de « chambre à gaz ».
Quant à l’explication, elle était totalement stupide car on ne voit pas pourquoi les Allemands auraient utilisé deux baignoires pour ranimer les détenus évanouis. Un simple baquet d’eau aurait suffi.
Une vérité enfin dévoilée au public
La vérité (évidente) finit tout de même par être admise publiquement ; les guides expliquèrent aux visiteurs que cette pièce avait été une banale salle de bain dont l’eau était chauffée avec l’énergie dégagée par les crématoires[3]. Face à l’évidence, la FNDIRP dut reculer ; dans une réédition actualisée de sa brochure publiée en 1970, elle supprima ce cliché[4]
Voir la page entière :
Depuis, l’image de la salle de bain du Struthof (avec ou sans tréteau) restait dans les tiroirs. Mais voilà quelques semaines, Le Point choisit de la reprendre et de l’accompagner d’une légende qui ignorait totalement les déclarations révisionnistes de Yehuda Bauer et de Jean-Claude Pressac.
Qui sont les véritables falsificateurs de l’Histoire ?
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[1] Voy. Le Point, hors-série, février-mars 2012, p. 3.
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[1] Voy. C’était il y a vingt ans : la libération des camps de la mort. Pour que le monde n’oublie pas, les rescapés témoignent (éd. FNDIRP, janvier 1965), p. 70.
[2] Voy. François Kozlik, Le mont de l’épouvante. Horreurs vécues au camp du « Struthof » avec illustrations (éd. Sedal, Strasbourg, 1945), pp. 53 (pour l’explication) et 57 (pour le cliché).
[3] Voy. Jean-Claude Pressac, Auschwitz : Technique and operation of the gas chambers (Beate Klarsfeld Foundtation, 1989), p. 599, col. A. J.-C. Pressac a écouté le discours du guide au Struthof en 1982.
[4] Voy. 1945-1970. L’impossible oubli. Pourquoi (éd. FNDIRP, 1970).