Le sujet abordé – peut-être devrait-on dire « affronter » – est assurément d’actualité, tant on l’aperçoit sous-jacent dans bon nombre de débats et comportements contemporains.

Mais en fait il n’a pas cessé, depuis deux ou trois siècles, de piquer les curiosités et de susciter les passions, entre rêveries, enthousiasmes et ignominies.

 
Il s’agit de la question des Indo-Européens, posés comme étant à l’origine de notre civilisation occidentale et de son éventuelle spécificité.
Jean-Paul Demoule, professeur de protohistoire européenne à la Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France, y voit « le mythe d’origine de l’Occident » : c’est le sous-titre d’un livre impressionnant d’érudition et de liberté qu’il a publié l’année dernière et qui s’intitule, sans cacher son jeu : Mais où sont passés les Indo-Européens ?
 
 

 
 
Par quoi il nous prévient qu’il ne nous offrira, à l’issue de 740 pages intenses, aucune certitude conclusive, ni même l’esquisse d’une thèse englobante, mais qu’il fera la chasse à toutes les dérives intellectuelles, morales et civiques qu’il discerne dans cette histoire d’une histoire, telle qu’elle s’est dessinée à la rencontre de la linguistique, de l’archéologie et de la biologie : une histoire étonnamment révélatrice des relations entre la science en marche et les sensibilités collectives qui l’entourent et qui ne cessent jamais de peser sur elle.
 
Jean-Noël Jeanneney pour France Culture.

 

 

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