Marine Le Pen a suscité la polémique en affirmant que « la France n’est pas responsable de la rafle du Vel d’Hiv », le 16 juillet 1942.
A priori, il s’agit d’une position courageuse. Dans cet exposé toutefois, Vincent Reynouard explique pourquoi l’argument utilisé par la présidente du Front National se retourne contre son parti.
Reynouard rappelle tout d’abord que Marine Le Pen se déclare non révisionniste. Aujourd’hui d’ailleurs, elle ne réclame même plus l’abrogation des lois mémorielles (elle l’a clairement souligné face au journaliste Yves Thréard), affirmant que les Français « ont tourné la page » et se soucient de l’avenir, pas des querelles du passé.
Reynouard relève ensuite une grave contradiction dans le discours du Front National : car au nom de l’unité nationale, il veut une histoire de France (un « roman national ») présentée sous un jour favorable et s’oppose aux « repentances d’État ». Preuve que le passé est très important pour une nation.
L’auteur explique ensuite pourquoi, cautionnant l’histoire imposée de la seconde guerre mondiale et voulant défendre l’unité nationale (la « fierté d’être Français »), Marine Le Pen se voit contrainte de dégager la responsabilité de la France dans la rafle du Vel’ d’Hiv, donc de charger le « régime de Vichy ». C’est la logique infernale du mensonge qui se met en place et qui va se développer jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à ce que le Front National en vienne à dénier toute légitimité au maréchal Pétain.
Reynouard démontre alors non seulement que c’est contraire à la vérité historique, mais aussi que, politiquement, ce mensonge coûtera très cher au Front National. Car nier la légitimité du « régime de Vichy » au nom d’une « conception gaulliste de la France », c’est justifier tous les appels à la rébellion contre un pouvoir légitime. Dès lors, à supposer qu’un jour, le Front National se hisse au pouvoir (par les urnes, bien entendu), n’importe qui, n’importe quel collectif pourra s’exiler à l’étranger et appeler à la sédition « au nom de la vraie France ».
En conclusion, Reynouard réaffirme la nécessité du combat révisionniste. Sans cesse attaquée sur le terrain de l’Histoire de la seconde guerre mondiale, la droite nationale doit répondre sur ce terrain, en commençant par rétablir la vérité sur le prétendu « Holocauste ». Tout part de là…
Plan de l’exposé :
1. Marine Le Pen n’est pas révisionniste
2. Une erreur stratégique à mes yeux
3. La logique infernale du mensonge
4. Le Front National contraint d’aller jusqu’au bout de cette logique
5. Le Front National toujours plus empêtré dans le mensonge historique
6. Le Front National piégé par sa propre stratégie
7. La nécessité du combat révisionniste