Rudolf Höss a été le premier commandant d’Auschwitz. En 1946, au procès Nuremberg, il « avoua » que, dans ce camp, plusieurs millions de personnes avaient été exterminées, la plupart par le gaz.

A partir de cette date, les « aveux » de R. Höss furent considérés comme la preuve manifeste que les « nazis » avaient exterminé les juifs.
Ils ont été cités des milliers et des milliers de fois dans les livres d’histoire.

Que valent les « aveux » de Rudolph Höss ?

Des « aveux » qui ne sont pas cités dans un ouvrage de référence

Avant d’aller plus loin, notons que ces « aveux » ne sont pas cités dans l’ouvrage de Stéphane Bruchfeld et Paul A. Levine, « Dites-le à vos enfants ». Histoire de la Shoah en Europe, 1933-1945.

En l’an 2000, pourtant, ce document a été diffusé gratuitement dans tous les établissements scolaires français, preuve que, pour les autorités, il s’agit d’un ouvrage de référence.
Dans les seize pages consacrées à Auschwitz-Birkenau, le nom de Höss n’est même pas cité une fois (pp. 127-141) ; de même, aucune des 76 citations qui figurent en gros caractères au fils des pages n’est de R. Höss ; dans la bibliographie, enfin, ses Mémoires ne sont même pas mentionnés (voir la bibliographie).

Pourquoi cette disparition suspecte ? La façon dont ses « aveux » sont cités dans les manuels d’Histoire pour classe de troisième parus en 2003 et les conclusions que l’on peut en tirer l’expliquent.

Les manuels scolaires amputent et déforment honteusement les « aveux » de R. Höss

La version la plus longue, avec environ 340 mots, est donnée dans le Belin. Le Breal, pour sa part, publie une version d’environ 275 mots. Quant au Hatier au Hachette, ils livrent un extrait long de 120-130 mots environ.

Nous avons vu que l’affidavit de R. Höss a été produit au procès de Nuremberg sous la cote PS-3868. Il est long de près de 1 000 mots. La comparaison avec le document original montre que les auteurs des manuels ont non seulement amputé le texte, mais aussi bouleversé l’ordre des phrases[1].

Quoi qu’il en soit, acceptons ce que l’on nous donne et reportons-nous au Belin. On y apprend que R. Höss a déclaré :

Les exécutions massives par gaz commencèrent dans l’été de 1941 [1ère phrase du § 4]. La solution de la question juive signifiait l’extermination de tous les juifs d’Europe. En juin 1941, je reçus l’ordre d’organiser l’extermination à Auschwitz [Ici, coupure non signalée]. Je me rendis à Treblinka pour étudier les méthodes d’extermination. Le commandant du camp me dit qu’il avait exterminé 80 000 détenus en six mois. Il s’occupait surtout des juifs du ghetto de Varsovie […]. Quand j’aménageai le bâtiment d’extermination à Auschwitz, je choisis le gaz « Zyklon B » [Belin, 97].

Une contradiction manifeste entre les « aveux » et la thèse officielle

Même avec les coupures, la contradiction avec ce qui précède est ici évidente, voici pourquoi.

D’après l’histoire officielle, le génocide aurait été décidé en janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee (pour plus d’information voir l’article sur « la conférence de Wannsee »). Le manuel scolaire paru chez Hachette explique :

En 1942, les nazis programment un génocide, l’extermination des juifs d’Europe, appelée par les nazis « solution finale du problème juif ». Des camps d’extermination sont crées et des chambres à gaz installées. Au total, près de six millions de juifs sont massacrés (Hachette, p. 110.)[2].

Or, d’après R. Höss, l’extermination méthodique aurait commencé à Treblinka en janvier 1941 (depuis « six mois » en « juin 1941 ») et ailleurs sept ou huit mois plus tard (« dans l’été de 1941 »). Dès lors, comment prétendre que le génocide aurait été programmé et aurait réellement commencé à partir de janvier 1942, après la conférence de Wannsee, comme le prétend aujourd’hui l’histoire officielle ?
Il est d’ailleurs intéressant de noter que dans tous les autres manuels, la phrase « Les exécutions massives par gaz commencèrent dans l’été de 1941 » a été omise. L’incohérence avec la thèse de l’ « Holocauste » qui aurait été décidé à Wannsee était trop manifeste..

Naturellement, certains pourront contester notre analyse : ils prétendront que les « exécutions massives » dont parle R. Hoess étaient celles de juifs polonais et qu’il a fallu attendre janvier 1942 pour que les dirigeants allemands décident d’étendre le programme à toute l’Europe. Afin d’appuyer leur thèse, ils rappelleront la précision donnée par R. Höss selon laquelle de janvier à juin 1941, les 80 000 gazés à Treblinka étaient « surtout des juifs du ghetto de Varsovie ».

Cette argumentation est indéfendable pour deux raisons principales :

- D’après la thèse officielle en vogue, le « premier gazage de juifs dans un camp d’extermination » aurait eu lieu le 8 décembre 1941 « à Chelmno, dans l’ex-Pologne »[3]. Dès lors, l’histoire des 80 000 gazages à Treblinka avant juin 1941 relève du l’affabulation ;
- Le camp de Treblinka II - présenté comme le centre d’extermination ; Treblinka I n’ayant été qu’un petit camp de travail - a été ouvert.. en juillet 1942[4] Par conséquent, on voit mal comment R. Höss aurait pu le visiter treize mois auparavant, alors qu’il n’existait pas, et comment son prétendu commandant lui aurait dit qu’il gazait depuis six mois.Tout cela est délirant.

Ces deux précisions suffisent à rendre totalement vaine l’ultime tentative pour sauver les « aveux » de R. Höss.

On cache le fait que R. Höss a mentionné un camp qui n’a jamais existé

Mais il y a « mieux » encore : les deux manuels qui prétendent reproduire le paragraphe 6 de l’affidavit signé R. Höss omettent à chaque fois - et sans prévenir le lecteur - la phrase dans laquelle il était dit : « A cette époque [juin 1941], il y avait déjà, dans le Gouvernement général, trois autres camps BELZEK, TREBLINKA et WOLZEK. » (At that time ther were already in the general gouvernment three other extermination camps ; BELZEK, TREBLINKA and WOLZEK). [voir les documents ci-dessous]

Pourquoi ? La raison est simple : non seulement nous savons que Belzec et Treblinka ont été créés en mars et en juillet 1942, mais aussi, il est manifeste que le camp de Wolzek n’a jamais existé. Cette simple phrase révèle l’absence totale de valeur à accorder au témoignage de R. Höss.

Des « aveux » obtenus sous la torture

Pour ceux qui connaissent l’histoire objective, il n’y a là rien de surprenant ; car on le sait depuis les années 80, les « aveux » de l’ancien commandant du camp d’Auschwitz ont été obtenus sous la torture (physique et mentale) ; c’est ainsi qu’il a dit tout et n’importe quoi, avançant des chiffres délirants, bouleversant les chronologies et allant jusqu’à inventer un camp etc.[5].

Des « Mémoires » qui ne sont pas meilleurs

J’ajoute que ses Mémoires ne sont pas meilleurs. Ils ont été publiés dans un ouvrage patronné par le Musée d’État d’Auschwitz et intitulé : Auschwitz vu par les SS (éd. Interpress, Varsovie, 1991).

A la page 48, R. Höss décrit ainsi une visite d’Himmler à Auschwitz en juillet 1942 :

En juillet 1942, nous eûmes une nouvelle visite du Reichsführer SS [Himmler]. Je lui montrai le camp des Tziganes. Il vit tout : les baraquements remplis à craquer, les conditions d’hygiène insuffisantes, l’infirmerie pleine de malades. Il vit le service des maladies infectieuses, les enfants atteints de « noma », épidémie infantile […]. Il vit ces petits corps décharnés, ces joues marquées de trous, ce lent pourrissement des corps vivants [p. 48].

Or, on sait que toute cette histoire est fausse, pour la bonne et simple raison qu’à l’époque, il n’y avait pas de Tziganes au camp.

Dans l’ouvrage Auschwitz vu par les SS, les auteurs qui publient les Mémoires de Höss commentent :

Les 17 et 18 juillet 1942 eut lieu la deuxième visite de Himmler au KL Auschwitz. Höss a commis dans ses Mémoires une erreur fondamentale : en juillet 1942, il n’avait pas pu montrer à Himmler les camps des Tziganes à Birkenau, car à l’époque il n’y avait pas encore de Tziganes dans le camp [p. 48, note 66].

De son côté, J.-C. Pressac, écrit :

Les erreurs chronologiques de Höss dans ses Mémoires sont fréquentes et atteignent parfois six mois (construction de la nouvelle cheminée du crématoire I), voire presque deux ans ([…]). Quant aux chiffres des morts qu’il avance, ils sont régulièrement multipliés par deux ou trois[6].

L’erreur chronologique de « presque deux ans » dont parle J.-C. Pressac est la suivante (passage entre parenthèses que j’ai omis dans la citation ci-dessus) :

visite imaginaire par Himmler du camp des Tziganes en juillet 1942, ayant été certainement effectuée par Pohl, le chef du SS-WVHA, en juin 1944.

Autre exemple : ailleurs dans ses mémoires, R. Höss décrit ainsi le premier (prétendu) gazage au crématoire 1 :

Je me souviens beaucoup mieux du gazage de neuf cents Russes qui eut lieu peu de temps après [septembre 1941], dans le vieux crématoire […].
Tout simplement, pendant qu’on déchargeait les camions, on perça rapidement plusieurs trous dans le plafond de la morgue. Les Russes durent se déshabiller et passèrent ensuite tranquillement à la morgue, parce qu’on leur avait dit qu’ils allaient à l’épouillage. Tout le convoi remplit exactement la morgue. Alors on ferma les portes et on laissa pénétrer le gaz par les trous. Je ne sais combien de temps a duré leur anéantissement, mais pendant un bon moment, on entendait encore une espèce de bourdonnement[7].

Commentant cette description, J.C. Pressac écrit :

Deux détails sont invraisemblables : l’entassement de 900 personnes dans 78,2m² [surface de la morgue hâtivement reconvertie en « chambre à gaz »] et le percement « rapide » de plusieurs trous dans le plafond pour verser le Zyclon-B. Percer à travers 10 à 15 cm de béton n’était pas un travail qui pouvait être fait dans la presse du moment[8].

Pour ne pas, toutefois, remettre en cause la thèse officielle, J.C. Pressac trouve une explication ingénieuse. Il déclare que R. Höss « était présent sans voir » (He was present without seeing), ce qui expliquerait « les erreurs involontaires relevées au fil de son autobiographie » (Ibid., p. 248). On lit :

Höss participait aux « actions spéciales » seulement parce qu’il y était obligé et il occupait son esprit avec les missions quasiment insurmontables que lui imposait l’agrandissement exponentiel de son camp, ainsi empêchait-il sa conscience de faire face aux questions d’ordre moral. Il était présent sans voir.

D’après l’auteur [J.C. Pressac], cette attitude explique les erreurs involontaires relevées au fil de son autobiographie [Id.].

Un témoin abandonné par les historiens de cours, mais pas par les auteurs des manuels d’Histoire

Comme le souligne R. Faurisson, si R. Höss n’a rien finalement vu, c’est qu’il « n’était donc pas un témoin ! »[9]. En donnant une telle explication, J.C. Pressac abandonnait implicitement ce témoin qui était pourtant sans cesse cité depuis 1946. Quatre ans plus tard, ce qui était implicite devint explicite. Dans son livre Les crématoires d’Auschwitz.., J.-C. Pressac conclut :

Höss, malgré son rôle essentiel dans la « Solution finale », ne peut plus être considéré comme un témoin fiable sur les dates et les chiffres[10].

Le coup de grâce fut asséné quelques mois plus tard, en décembre 1993, lorsqu’un autre historien exterminationniste très connu, Christopher Browning, avoua :

Höss a toujours été un témoin très faible et confus [11].

C’en était fini du premier commandant d’Auschwitz. Voilà pourquoi, dans leur ouvrage, S. Bruchfeld et P. A. Levine n’ont même pas mentionné son témoignage.

___________________________________________________________________________

[1] Les auteurs du Hachette et du Hatier ont cité le § 7 qu’ils ont tronqué et dans lequel ils ont inséré une phrase du § 6. Les auteurs du Breal citent un extrait du § 2, puis le § 6 au sein duquel il intercalent le début du § 7 tronqué et ils terminent par la fin du § 7. Les auteurs du Belin commencent par citer le milieu du § 7, puis la première phrase du § 4, puis le § 6 tronqué et terminent avec la première phrase du § 7.
[2] Voy. également Hatier, p. 104 (« A la suite de la conférence de Wannsee, les juifs des ghettos puis de toute l’Europe occupée, ainsi que les Tziganes, sont déportés en masse vers les camps d’extermination. La plupart y sont tués dans des chambres à gaz avant d’être brûlés dans des fours crématoires ») ; Breal, p. 84 (« Puis, à partir de janvier 1942, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants meurent, assassinés dans les camps d’extermination ») ; Belin, p. 96 (« La politique d’extermination s’amplifie en 1942 avec l’ouverture de camps de la mort où juifs et tziganes, raflés à travers toute l’Europe, sont éliminés dans les chambres à gaz »)
[3] Voy. Stéphane Bruchfeld et Paul A. Levine, op. cit., pp. 73 et 116 : « Le 8 décembre 1941, au camp d’extermination de Chelmno, on recourut pour la première fois à des camions spécialement conçus pour utiliser les gaz d’échappement ». Voy. également Raul Hilberg, La destruction des juifs d’Europe (éd. Fayard, 1989), p. 755 : « En 1941, le Gauleiter Greiser, du Watheland, obtint d’Himmler l’autorisation de tuer 100 000 juifs dans son Gau. Trois camions [à gaz] furent donc expédiés dans les bois de Kulmhof (Chelmno), la région fut bouclée, et le premier centre de mise à mort commença à fonctionner ».
[4] Voy. Raul Hilberg, op. cit., p. 761 : « Quelques jours après cette discussion, qui se tint l’après-midi du 16 mars 1942, on ouvrait Belzec. Au cours du mois suivant Sobibor fut achevé et, en juillet, Treblinka ». Voy. également Stéphane Bruchfeld et Paul A. Levine, op. cit., p. 121. On lit : « Treblinka, juillet 1942-août 1943 : 700 000-900 000 [victimes] ». Dès 1945, le Soviétique Vassili Grossman avait écrit un livre sur Treblinka (à notre connaissance, c’est le premier sur le sujet). Bien qu’il soit grotesque en de nombreux endroits, l’auteur écrivait : « En mai 1942 les Allemands avaient en effet entrepris […] la construction d’une véritable usine de mort » (voy. V. Grossmann, L’Enfer de Treblinka [réédition chez Arthaud, 1966], p. 14).
[5] Sur le fait que R. Höss a été torturé et qu’il a lui-même dit avoir signé tout ce qu’on lui demandait de signer, voy. Robert Faurisson, « Comment les Britanniques ont obtenu les aveux de Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz », publié dans les Annales d’Histoire Révisionniste (n° 1, 1987), pp. 137 à 151 puis dans Rudolf Höss à Nuremberg (éd. VHO, 2000). Voy. également la Revue d’Histoire Révisionniste, n° 3, p. 115-116, note. R. Faurisson compare la directive établie par R. Höss le 12 août 1942 afin d’appeler l’attention des équipes de désinfection sur la dangerosité des gazages et son interrogatoire préliminaire à Nuremberg au cours duquel il déclara que les membres des Sonderkommandos ne portaient jamais de masques à gaz « vu qu’il n’arrivait jamais rien » (de fâcheux lors des gazages). Il conclut : « La directive du 12 août 1942 […] prouve que [Höss], lorsqu’il fut […] interrogé par les Américains dans sa prison de Nuremberg, leur fit des réponses ineptes ; il avait été dressé, ainsi que j’ai pu le démontrer, par ses premiers interrogateurs et geôliers : des juifs de la sécurité militaire britannique qui l’avaient torturé à Minden avant de l’envoyer à la prison de Nuremberg ».
[6] Voy. J.-C. Presac, Les Crématoires d’Auschwitz. La Machinerie du meurtre de masse, pp. 102-103.
[7] Voy. Auschwitz vu par les SS, op. cit., pp. 67-8.
[8] Voy. Auschwitz. Technique and Operation of the gas chambers, p. 127.
[9] Voy. la Revue d’histoire révisionniste, n° 3, p. 122.
[10] Voy. J.-C. Pressac, Les Crématoires d’Auschwitz.., op. cit., p. 103.
[11] « Höss was always a very weak and confused witness » ; voy. Christopher Hitchens, « Whose history is it ? », publié dans Vanity Fair, décembre 1993, p. 117 et cité par R. Faurisson dans « Le témoignage du “commandant d’Auschwitz” est déclaré sans valeur ! » in Nouvelle Vision, n° 33 (1994), pp. 111-117, reproduit en l’an 2000 dans la brochure intitulée : Rudolf Höss à Nuremberg (éd. VHO).

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+