Le culot de PHDN !

Dans sa section consacrée à la « réfutation du rapport Leuchter », Gilles Karmasyn, au cours de quelques apartés, explique doctement :

Il y avait deux sortes de chambres à gaz à Auschwitz: celles utilisées pour l’épouillage des vêtements (« les chambres à gaz d’épouillage ») et celles utilisées pour les meurtres de masse d’êtres humains (« les chambres à gaz d’extermination »). (…) Les négationnistes essaient de jeter le trouble en confondant les deux types de chambres à gaz. C’est ainsi qu’ils montrent des photos de portes de chambres à gaz d’épouillage, et remarquent qu’elles sont trop faibles pour résister à l’effort de personnes essayant de s’échapper. Bien sûr, les portes des chambres à gaz d’extermination sont tout à fait différentes, mais ce fait est passé sous silence par les négationnistes.

Source : http://www.phdn.org/negation/leuchfaq.html, § intitulé : « Zyklon B ».

PHDN fait ici preuve d’un culot monstre !

Car loin d’esquiver la question des différences entre les portes, le professeur Faurisson l’a au contraire abordée afin de mieux exposer la faiblesse de l’argumentation exterminationniste. Dans sa critique globale du livre de J. C. Pressac Auschwitz : Technique and Operation of the Gas Chamber, il écrit :

Un seul journaliste a commenté l’ouvrage. Il s’agit de l’Américain Richard Bernstein dont l’article est paru dans le New York Times du 18 décembre 1989 (section C, p. 11, 14). Le titre de cet article et la photographie extraite du livre et choisie pour illustrer l’article sont significatifs de l’embarras du journaliste new-yorkais. Le titre porte :

Un nouveau livre réfute, dit-on, l’opinion révisionniste sur l’Holocauste » (A New Book Is Said to Refute Revisionist View of Holocaust).

La photographie représente une porte de bois avec un encadrement métallique et, au centre, un judas; on note, par ailleurs, des inscriptions à la craie en allemand et en russe. Voici la légende du New York Times :

Une photographie d’une porte de chambre à gaz provenant du livre Auschwitz : Technique and Operation of the Gas Chambers. Un avertissement écrit sur la porte après la libération du camp porte: « Attention ! Danger ! Entrée interdite ! »

Le journaliste est assez honnête pour souligner que l’inscription est postérieure à la guerre mais, ce qu’il ne révèle pas à son lecteur, c’est que cette photographie est présentée par Pressac lui-même dans le chapitre des chambres à gaz de désinfection (p.50).[1]

Puis plus loin, R. Faurisson écrit :

Puisque, selon l’auteur [c’est-à-dire J.-C. Pressac], il a existé à Auschwitz et à Birkenau un nombre considérable de chambres à gaz de désinfection (p.550) et que de telles chambres ne pouvaient pas, pour d’évidentes raisons matérielles, servir à un usage homicide, en quoi une chambre à gaz homicide se distinguait-elle d’une chambre à gaz de désinfection ?
Puisque, toujours selon l’auteur, dans tel document (p.28) les mots de « Gaskammer » (chambre à gaz), de « Gastuer » ou de « gasdichte Tuer » (porte étanche au gaz), de « Rahmen » (châssis), de « Spion » (judas) s’emploient communément pour un gazage de désinfection, comment les seuls mots de « gasdichte Tuer » pourraient-ils soudain, dans tel autre document (p.430), apporter la preuve d’un gazage homicide ?
Ne risque-t-on pas, à chaque instant, de croire découvrir une chambre à gaz homicide là où, en réalité, il n’était question dans tel document allemand que d’une chambre à gaz de désinfection ?
Sans un critère, sans le moindre viatique, nous voici, dès les premières pages d’un livre où règne le désordre, condamnés au doute, à l’incertitude, aux pires méprises, et cela dans un dédale de considérations hétéroclites.
J’attendais avec curiosité la réponse de Pressac à ces questions élémentaires. Non seulement, il ne nous fournit aucune réponse mais il confesse son propre embarras et, comme on va le voir, il invente, pour se tirer d’affaire, une pitoyable explication technique. Voici ce qu’il écrit à ce sujet :

Comme les chambres à gaz homicides et de désinfection utilisant le Zyklon-B avaient été installées et équipées selon le même principe, elles avaient des portes étanches au gaz de caractère identique, fabriquées dans les mêmes ateliers [d’Auschwitz]. La confusion [dont furent victimes les Soviétiques qui, en 1945, présentèrent comme preuves de gazages une chambre à gaz de désinfection] était inévitable vu qu’à cette époque on ne savait pas distinguer entre les deux types de chambres à gaz […]. La seule différence est dans les portes étanches : il y a à l’intérieur des portes des chambres à gaz homicides une grille hémisphérique protégeant le judas (p.41).

L’auteur reviendra sur ce sujet à la page 49 et surtout à la page 50, comme s’il détenait là une preuve technique, une preuve matérielle de l’existence de formidables chambres à gaz homicides à Auschwitz.
Cette apparence de preuve tient en deux photographies de mauvaise qualité.

A gauche, l’extérieur d’une porte étanche au gaz avec un judas et, à droite, l’intérieur de cette même porte avec un judas protégé par une grille hémisphérique. C’est cette grille qui ferait la différence entre une porte de chambre à gaz homicide et une porte de chambre à gaz de désinfection : elle protège le judas ; grâce à elle, les victimes n’auraient pu briser le verre par lequel les SS les observaient !

A la page 50, Pressac n’est pas trop affirmatif et il écrit que cette grille de protection permet de conclure « raisonnablement » à un usage homicide (« makes it reasonable to conclude a homicidal use »). Mais, cent-cinquante pages plus loin, il reproduira à nouveau ces deux photographies avec une légende différente ; cette fois-ci, s’enhardissant, il déclarera sans ambages qu’il s’agit (indiscutablement) d’une « porte étanche de chambre à gaz homicide ainsi qu’on peut le voir par la lourde grille hémisphérique protégeant le judas à l’intérieur » (p.232).

On a là un exemple caractéristique, chez Pressac, de son incapacité à mettre de l’ordre dans ses remarques, de ses redites perpétuelles, de sa manie de passer de l’affirmation hypothétique à la pure affirmation sur un même sujet. La confusion du lecteur s’accroît quand, encore cent-vingt pages plus loin, celui-ci découvre la photographie d’une porte de bois avec la légende suivante :

26. Une porte étanche au gaz, presque intacte, dans les ruines de la partie ouest du Krema V […]. Cette porte n’a pas de judas bien qu’elle ait été utilisée pour des gazages homicides (p. 425).

Comment Pressac sait-il alors que cette porte a été utilisée [sic] pour de tels gazages ?
Et la confusion pressacoise atteint probablement le comble quand, à la fin de l’ouvrage, la photographie d’un petit bâtiment de briques du Stutthof-Danzig nous est présentée en ces termes :

[…] Cette chambre, utilisée à l’origine pour la désinfection des effets, fut plus tard utilisée comme chambre à gaz homicide. Cet usage mixte est un exemple extrême de la confusion créée sur une période de trente années et, plus encore, par la difficulté de distinguer ou par le refus délibéré de distinguer entre des chambres à gaz de désinfection et des chambres à gaz homicides (p. 541).

En fin de compte, le lecteur ne voit plus du tout quelles sont, pour Pressac, les caractéristiques physiques d’une chambre à gaz homicide d’Auschwitz, ni même d’une simple porte de chambre à gaz homicide dans ce camp. C’est notre homme qui, selon son caprice, décide de qualifier d’homicide telle chambre ou telle porte qui, en réalité, pouvaient être totalement inoffensives[2].

J’ajoute que dans son Rapport qui fait autorité, l’ingénieur chimiste G. Rudolf n’a jamais tenté de provoquer une confusion entre les chambres à gaz de désinfection et les (prétendues) « chambres à gaz homicides ». Bien au contraire, sous le titre : « Appréciation des témoignages » (section 3.4.3), il explique clairement :

Il aurait été compréhensible que, pour des motifs de propagande, on eût présenté des installations telles que les chambres pour épouillage de vêtements des bâtiments 5a et 5b comme des locaux pour le gazage d’êtres humains. Toutefois, on ne le tenta pas et il n’existe pas de témoignages sur une telle utilisation de ces locaux. D’ailleurs, les portes de la chambre d’épouillage du bâtiment 5b, aussi bien sur le plan que dans leur état actuel, ouvrent vers l’intérieur, ce qui, en cas de gazages massifs d’êtres humains, aurait empêché d’éloigner les cadavres se trouvant près de la porte. Il est donc certain que ces pièces n’ont jamais servi de « chambres à gaz homicides[3]

Rapport G. Rudolph, page 76 :

Seul, donc, l’individu de mauvaise foi peut prétendre que les révisionnistes opéreraient une confusion entre les différentes « chambres à gaz ».

Encore une fois, PHDN trompe ses lecteurs.

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[1] Voy. la Revue d’histoire révisionniste, n° 3, pp. 66.
[2] Voy. la Revue d’histoire révisionniste, n° 3, pp. 71-3.
[3] Voy. le « Rapport Rudolf », version française publiée par le VHO (1996), p. 76.

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