Une tricherie de Raul Hilberg

Dans son ouvrage monumental sur la Shoah, R. Hilberg prétend que les juifs étaient exterminés, qu’ils connaissaient leur inexorable destin (même s’ils tentaient d’éviter la mort) mais que les aptes au travail se montrèrent dociles jusqu’à la fin. Il écrit :

Leur soumission ne laissait pas d’étonner le Reichsminister Syess-Inquart, ancien adjoint de [Hans] Frank.

Je ne pouvais pas m’imaginer, disait-il, que, d’une part, les juifs capables de travailler travaillent et que, d’autre part, leurs parents fussent exterminés. Je croyais que dans un pareil cas, on ne pouvait qu’imaginer que chaque juif sauterait à la gorge d’un allemand pour l’étrangler [1].

Voir le document

Présentée ainsi, cette citation laisse croire qu’A. Seyss-Inquart aurait été au courant de l’extermination et qu’il aurait été surpris par la passivité des juifs.

En vérité, l’ancien administrateur des Pays-Bas a tenu ces propos, très peu de temps après avoir rappelé ce que lui avait dit Hitler en 1943 :

[Hitler] m’a assuré […] qu’il songeait à une évacuation définitive des juifs, si possible, de tous les pays de l’Europe avec lesquels l’Allemagne voulait rester en relation amicale. Il avait l’intention de veiller à ce que les juifs fussent établis à la frontière orientale des zones d’intérêt allemandes, dans la mesure où l’on ne pourrait pas les faire émigrer dans d’autres parties du monde[2].

Et immédiatement après avoir expliqué qu’au début 1944, Himmler lui-même lui avait certifié :

Ce sont là [comprenez : les juifs qui travaillent] mes meilleurs ouvriers (TMI, XVI, 9).

Replacés ainsi dans leur contexte, les propos d’A. Seyss-Inquart s’éclairent : l’accusé voulait dire :

Comment aurais-je pu croire que les juifs inaptes étaient exterminés puisque leurs parents travaillaient correctement pour l’Allemagne ?

R. Hilberg se révèle donc une fois de plus n’être qu’un vulgaire tricheur..

Sur le même sujet, voyez l’article « La malhonnêteté de Raul Hilberg (2)« .

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[1] Voy. R. Hilberg, La destruction des juifs d’Europe (éd. Fayard, 1988, pour la version française), p. 463.
[2] Voy. la déposition d’A. Seyss-Inquart à Nuremberg, in TMI, XVI, 8.

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